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#22 - C'est largement suffisant


Je me souviens – au début de ma carrière - des grands soupirs de soulagement que je poussais à chaque fois que mon patron disait, à propos de mon travail, c’est «largement suffisant». Mes supérieurs précédents exigeaient de nous toujours plus et s’emportaient lorsque le travail contenait quelques erreurs sans tenir compte des miracles que l’on faisait pour respecter les dates limites. Quel bonheur d’entendre quelqu’un admettre que l’erreur est humaine et que j’avais fait de mon mieux. Je me suis promis, à ce moment-là, que, le jour où je deviendrai moi-même «patronne», je me satisferai pleinement d’un travail «largement suffisant, sans qu’il soit parfait». Il va de soi que mon équipe et moi-même aspirons toujours à l’excellence mais pas à n’importe quel prix. L’être humain passe en premier et je ne me mettrai pas martel en tête pour un rien.

Récemment, j’ai malheureusement perdu patience et j’ai réalisé que j’étais tombée dans le piège du perfectionnisme en commençant à m’attarder sur des erreurs bénignes. Comment cela a-t-il pu se produire? Je pourrais invoquer la charge de travail, le stress ou le redoublement des attentes, ou pourrais-je le faire? La plupart d’entre nous se plaignent d’avoir trop de choses à faire et que le fardeau est trop lourd sur leurs épaules. Douleurs cervicales, maux de dos, maux de tête et insomnies, notre résistance s’érode et nous récriminons contre l’ineptie des autres. Il faut bien blâmer quelqu’un, n’est-ce pas?

Le blâme conduit à la peur du risque qui conduit au perfectionnisme qui conduit au stress, ce qui engendre un manque de respect. C’est alors que naît un malaise qui conduit à la maladie qui mène au désengagement, ce qui a pour effet d’aboutir au résultat inverse de ce que nous voulons réellement: la satisfaction au travail.

J’ai entendu dire l’autre jour, chez un client, que la sous-ministre adjointe refusait qu’il puisse y avoir une seule coquille dans une présentation en PowerPoint de 30 pages. Quoi, mais je rêve! Depuis quand la perfection est devenue la norme?

Une fois de retour au sein de mon équipe, je me suis reprise et me suis excusée d’avoir oublié que nous étions des êtres humains et non des robots. Nous avons discuté de la manière d’aborder les choses différemment, décidé de changer le processus et le calendrier des événements, choisi de faire une pause et de garder à l’esprit le pourquoi des choses tout en départageant les rôles et les responsabilités de chacun. Et nous avons ensuite essayé encore et encore, tâtonné, fait des ajustements et poursuivons notre démarche. Tout cela en vue de redéfinir ce que le travail est censé être: faire du mieux possible, s’améliorer continuellement, apprécier le processus de création.

La prochaine fois que vous serez tenté(e) de vous appesantir sur une erreur et chercherez un coupable, je vous conseille en premier lieu de bien examiner le processus adopté pour accomplir ce travail. Est-il possible par exemple de modifier l’ordre des étapes ou le calendrier? Si vous ne pouvez pas changer grand-chose, pouvez-vous vous permettre une marge d’erreur? Si la sécurité du pays ou des vies humaines ne sont pas en jeu, est-il si essentiel que chaque document soit parfait et qu’il soit vérifié et revérifié une centaine de fois? Quelles autres mesures pouvons-nous prendre quand sous sommes pris au piège du perfectionnisme? Rappelez-vous, certaines des meilleures idées du monde ont des erreurs pour origine.

Profitez de la vie! Ne vous en faites pas pour un rien. C’est sans doute largement suffisant… sans être parfait.

 
~ Dominique
 
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