La chute des idoles
Les deux cotés d'un miroir. Imaginez!
Que vous l'ayez cherché ou pas, vous voici propulsé sur une scène, micro aux ordres de votre voix. Devant vous, à perte de vue, la foule, les anonymes. Il vous admire, vous voue un culte. Un regard et leur vie s’enflamme.
Enfant, mercurochrome au genou, vous grinchiez comme les autres. Année après année, vous avez suivi vos rêves, votre ambition et vous voilà devant eux, adulé. Destin, chance, travail, passion, charisme, manipulation, talent reconnu, votre parcours vous a amené là , vous êtes une idole.
Il est devant vous, le micro à ses ordres. Ce type est incroyable, surhumain. Quelle intelligence, quel talent, quel charisme! Vous êtes dans la fosse, si proche... si loin!
Voilà quelques mois, j'ai interviewé un homme qui m'a profondément inspirée. Mes activités me permettent de rencontrer des personnes au parcours hors norme et c'est une source d'enrichissement personnel immense. Pourtant après cette vidéo, j'ai reçu des commentaires négatifs sur ma niaiserie, mon rire déplacé... Il est vrai que dans mes interviews, je bafouille, rigole, fais des commentaires pas toujours à propos mais ce n'était pas nouveau donc pourquoi de telles réactions?
Je crois que j'ai tout simplement touché à une idole. Pas assez de révérence. Alors je profite de cette lettre d'information pour exposer ma vision des choses. J'estime que nous sommes tous différents et égaux. Chacun de nous est une combinaison unique de talents, qualités, beautés à partager avec le monde. Nous sommes tous à des points différents de notre épanouissement. Quand je me retourne sur ma propre vie, j'ai de la compassion pour la jeune femme empêtrée que j'ai pu être. Un jour je me retournerai sur le femme que je suis aujourd'hui avec la même bienveillance sur mes manquements. Quand je rencontre un philosophe, un aventurier, un psychologue... je suis inspirée par son parcours. J'ai l'impression que leurs particules viennent enrichir mon ADN. Pourtant, je ne me suis jamais sentie impropre à leur parler, à les questionner. Certains ont sûrement reconnu dans mes agitations des insécurités mais je crois qu'ils sont avant tout, quand ils ont fait leur chemin de sagesse, bienveillants.
Nous commençons tous le mercurochrome au genou. Que vous ayez été propulsé sur scène ou que vous soyez dans la fosse, vous êtes unique. L'autre est là , selon moi, pour mieux sentir et construire notre idole intérieure. Une idole si proche qu'on en comprend son ordinaire merveilleux. Une idole qui nous relie aux merveilleux en chacun et nous libère peu à peu du jugement.
Et parce que j'aime me contredire, ne ratez pas l'interview de Claude Pinault, ma nouvelle idole!
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