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Offensives municipales contre la création
Communiqué
 OFFENSIVES MUNICIPALES

CONTRE LA CRÉ
ATION
Le SYNAVI a été alerté par ses délégations régionales de brusques changements de cap des politiques culturelles mises en œuvre par des municipalités nouvellement en place.
 
Nous dénonçons avec la plus grande fermeté la brutalité et l’opacité de ces décisions qui portent une grave atteinte à la création et qui rappellent des pratiques d’un autre temps.
S’il est légitime que des élu.e.s mettent en place une politique culturelle encore faut-il qu'elle soit clairement exprimée : les artistes ne sont pas une variable d'ajustement jetable.
 
En région Rhône-Alpes, les équipes artistiques associées ou programmées dans les théâtres de 4 villes  subissent les conséquences des décisions calamiteuses des nouvelles municipalités, souvent  sous des prétextes pour le moins fallacieux :

- A Roanne,
le directeur du Théâtre municipal a été remercié sous prétexte d'un "conflit d'intérêt" : celui-ci, par ailleurs metteur en scène, pouvait présenter au Théâtre  ses propres spectacles ...  
Le SYNAVI réfute ce motif car il ne s’agit en aucun cas d’appropriation privative du lieu par l’artiste. A l’inverse, la présence d’artistes à la tête de théâtres publics, outre qu’elle correspond à une longue tradition de la décentralisation culturelle, est un signe fort manifestant l’importance de la création artistique et de la permanence d’artistes dans une ville. 
De plus, cette décision est inadmissible au regard de l'impact économique désastreux que va avoir la mise à pied du directeur pour les équipes concernées et pour les salariés engagés dans le projet en cours. 

- A Saint-Priest, la programmation 2014-2015 avec de  nombreuses compagnies est annulée pour faire place à des spectacles dits "populaires" et  tout le dispositif d'action artistique mis en place par le théâtre avec les habitants de la ville est supprimé par la nouvelle municipalité.

- A Pierre-Bénite, la programmation 2014-2015 avec de  nombreuses compagnies est également annulée.
 
- Aux Deux-Alpes, la résidence d'une compagnie chorégraphique est annulée. 

- Des offensives similaires sont à déplorer dans d’autres régions avec des conséquences désastreuses pour les équipes concernées, et pour leurs publics. Citons notamment la compagnie AMIN THEATRE dont les subventions sont remises en cause par la nouvelle équipe de la Communauté d’agglomération Les Lacs d’Essonne, qui ne cache pas ses intentions de déloger la compagnie de la Friche, basée à Viry-Châtillon. Le motif invoqué par le Président de la Communauté d’agglomération est là encore des plus tendancieux : « Ce n’est pas l’agglomération mais les villes qui sont en charge de la compétence culturelle (…) La priorité est de nous recentrer autour du développement économique, le site ayant un grand potentiel. L’AMIN peut gêner les entreprises en menant ses activités. » 

Le SYNAVI dénonce :
  • l’absence de consultation préalable des professionnels sur l’étendue du travail déjà réalisé
  • la brutalité de ces décisions, survenues sans préavis, qui précarise les artistes et techniciens de toutes les autres compagnies qui devaient être accueillies dans ces lieux
  • l’absence de communication claire et officielle des nouvelles équipes municipales, rendant impossible toute discussion autour des projets en question.
Ces décisions, arbitraires et brutales, confinent à la censure et sont susceptibles de mener aux pires dérives : le pouvoir politique, quel qu’il soit, a pour mission d’évaluer un travail, une démarche auprès des publics, une implantation territoriale, un fonctionnement dans un théâtre, un budget mais il ne doit jamais intervenir sur l'artistique.
 
Une  politique culturelle à visée territoriale ne peut se construire unilatéralement et ne peut dépendre de notions de clientélisme. Tout comme une politique de développement économique, elle se doit d'être inscrite dans la durée et tenir compte des paramètres du territoire, ce qui est impossible sans concertation avec les acteurs.
 
Le SYNAVI  demande donc à ces municipalités de surseoir à leurs décisions.
 
Le SYNAVI appelle ces municipalités à ouvrir le dialogue avec les structures de création et à opérer leurs choix artistiques avec la plus grande transparence.
 
Le SYNAVI apporte son soutien aux équipes artistiques, lieux et compagnies, concernées, y compris, si nécessaire, par le biais d’un accompagnement juridique.


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Lyon, le 8  juillet 2014
SYNAVI
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