|
|
L'ÉDITO
Chers lecteurs,
Je partage avec vous la lettre d’information n°21 de l’Espace Volontariats du Tchad. Dans ce numéro, plusieurs informations sont mises à votre disposition.
Durant la période écoulée, nous avons accueilli 3 volontaires : (i) d’abord, un nouveau VSI en la personne de Pierre HOULES mobilisé dans le cadre d’un partenariat avec le consortium ESSOR/UP/CDVT. Il va appuyer la mise en œuvre d’un projet financé par l’Union Européenne et portant sur les jeunes défavorisés de 5 quartiers de N’Djaména ; (ii) ensuite, Léonie, une VIA fraîchement arrivée au Centre d'Affaires Franco-Tchadien pour agrandir la famille des volontaires au Tchad et (iii) enfin Johann, un bénévole vidéaste pour le CEFOD de N’Djaména. Nous leur souhaitons une bonne arrivée !
Un « mardi solidaire » a été organisé et portait sur la découverte des différentes formes de volontariat français. Une occasion de plus pour présenter le Programme National de Volontariat Tchadien, ainsi que les multiples formes de volontariat international.
Enfin, un atelier a été organisé et portait sur l’Histoire politique contemporaine du Tchad à travers ses grands hommes (1946-2016). Il a été animé par l’Historien Arnaud Dingammadji et a eu un très grand succès auprès des participants.
Je vous souhaite une très bonne lecture et un excellent mois de mai.
Daro N'DIAYE
Représentant National
France Volontaires Tchad
|
|
|
Le 5 avril, le "mardi solidaire" organisé par l'Espace Volontariats !
Qu'est-ce que c'est ? Tous les premiers mardis du mois à 16h, nous initions un nouveau rendez-vous, dédié aux thématiques de la solidarité, de l'engagement volontaire, du développement et de l'humanitaire !
5 mai - 16h :
Engagé pour la santé : Des volontaires de solidarité internationale et des structures d’accueil de volontaires œuvrant dans le domaine de la santé au Tchad parleront de leurs missions et de leur rôle dans l’appui au système de santé tchadien.
Rendez-vous mardi 3 mai à 16h, sous l'arbre à palabres de l'Institut Français du Tchad, pour participer à cette causerie !
|
|
ZOOM SUR...
Pierre, volontaire de solidarité internationale avec Essor, UP et le CDVT
|
|
|
|
Pierre baigne dans le milieu du volontariat depuis maintenant 7 ans, en tant que salarié de l’association Unis-Cité Méditerranée, qui développe des programmes de volontariat de service civique pour les jeunes de 16 à 25 ans. « C’est une chouette association, pour laquelle tu es content de te lever le matin. Le projet associatif est vraiment porteur puisqu’il vise à mobiliser la jeunesse sur l’engagement citoyen. Et que ce soit en France ou ailleurs, la cohésion sociale est essentielle », explique-t-il.
Et pourtant… à 33 ans, il n’avait encore jamais vécu l’expérience volontaire. Mais comme il n’est jamais trop tard pour faire du volontariat de solidarité internationale, Pierre prend les choses en main. Il se rapproche de France Volontaires, prend une année sabbatique auprès d’Unis-Cité, et s’envole pour le Tchad.
Avec sa longue expérience dans le volontariat de service civique en France, Pierre était le candidat idéal pour le projet qui unit Essor, Université Populaire et le Comité pour le Développement du Volontariat au Tchad (CDVT), qui n’en est encore qu’à ses débuts, et dont l’objectif, comme son nom l’indique, est de favoriser l’avènement d’un Programme National de Volontariat au Tchad (PNVT) intitulé « Volontaires pour le Tchad ».
Ainsi, grâce à son expérience chez Unis-Cité, Pierre devra plaidoyer pour que le volontariat au Tchad se munisse d’un cadre législatif, travaillera sur les parcours citoyens, les formations humaines et la création d’un service civique. L’objectif : favoriser l’insertion professionnelle des jeunes grâce à une expérience valorisante, et encourager l’acquisition de savoirs-être. « Avec l’expérience professionnelle que j’ai acquise avec Unis-Cité, mon tempérament et ma bonne volonté, j’espère vraiment faire avancer les choses », confie-t-il. Et c’est vrai que le jeune marseillais a les pieds sur terre, et qu’il sait où il va. Après son expérience au Tchad, qu’il voit comme un défi, un voyage au cours duquel il compte s‘immerger dans la culture tchadienne et apprendre quelques mots d’arabe, Pierre a pour projet de se lancer dans la boulangerie : « confectionner du bon pain bio, toucher la farine, faire son propre levain, retrouver un contact avec la matière… C’est quelque chose qui devient de plus en plus présent dans mon esprit », explique-t-il. « Même si, dans tous les cas, je garderai un pied dans le monde associatif, parce que c’est quelque chose d’essentiel à mon équilibre », ajoute-t-il.
En attendant, Pierre, découvre peu à peu le Tchad et les tchadiens, « un peuple fier, que j’arrive à reconnaître et à comprendre du fait de mes origines corses », prend du recul sur sa vie « d’occidental qui a tendance à un peu trop râler » et fait des tonnes de rencontres, qui lui laisseront certainement des souvenirs impérissables.
|
|
Le projet Essor-UP-CDVT
Le projet qui unit Essor, Université Populaire et le CDVT dispose d’un financement de l’Union Européenne et porte sur la jeunesse tchadienne. C’est une action de mobilisation citoyenne et d’insertion socioéconomique de jeunes de 14 à 30 ans par des offres de formation humaine et technique, un parcours citoyen, un accompagnement à l’entrepreneuriat et un service civique, afin de contribuer à la prévention d’éventuels mouvements extrémistes et violents, du terrorisme et de la violence en milieu jeunes désœuvrés. Ce projet répond à un double enjeu qui consiste à renforcer les capacités des jeunes dans la prévention de conflits et offrir des opportunités d’emploi pour lutter contre la pauvreté. A terme, ce projet vise à responsabiliser et autonomiser les jeunes dans la participation au processus du développement et de la consolidation de la paix.
Cette myriade de projets est mise en œuvre au sein des maisons de quartier et de jeunes tenues par Essor dans les quartiers de Dembé, Chagoua, Walia, N’Djari et Farcha, afin de toucher le maximum de jeunes des zones centrales et périphériques de la capitale.
|
|
|
Léonie, VIA au Cercle d'Affaires Franco-Tchadien
Léonie, 24 ans, a fini ses études à Sciences Po Paris il y a seulement quelques mois. Et pourtant, la jeune fille a déjà une expérience plutôt diverse de la vie à l’étranger. « Après le lycée, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. Ce qui comptait pour moi, c’était de pouvoir travailler dans d’autres pays ». Avant même de débuter ses études, Léonie avait déjà eu plusieurs expériences d’échange international, notamment lorsqu’elle passe un an en Allemagne, dans une famille d’accueil. « Si j’ai voulu faire Sciences Po, c’est surtout pour avoir l’opportunité de travailler à l’étranger », explique-t-elle.
|
|
|
Johann, bénévole pour le Centre d'Etudes et de Formation au Développement
Touche-à-tout. Johann est un jeune homme qui, depuis la fin de ses études en audiovisuel et cinéma, à l’esprit qui fourmille d’idées et a des milliers de projets en tête : créer un site internet associatif, écrire un livre, participer à une web TV, faire du journalisme, se spécialiser dans la vidéo institutionnelle, réaliser un documentaire… Des projets divers et variés pour quelqu’un qui s’intéresse à la culture, à la politique, à l’histoire, au monde associatif et à bien d‘autres choses encore.
|
|
|
Un mardi solidaire axé sur les multiples formes de volontariat
Le deuxième mardi solidaire, le 5 avril 2016, a eu lieu sous l’arbre à palabres, à l’Institut Français du Tchad. Le thème, « Découvrir les volontariats », était au cœur des préoccupations de France Volontaires.
Ainsi, malgré la chaleur, plus de 40 jeunes ont pu découvrir les différentes formes d’engagement volontaire grâce aux témoignages variés de 8 volontaires.
|
|
|
Les volontaires à la découverte des grandes figures politiques et guerrières du Tchad
Samedi 2 avril, une vingtaine de volontaires a pu assister à un cours de trois heures, qui leur a permis d’approcher d’un peu plus près l’Histoire du Tchad depuis 1946, à travers ses grandes figures politiques et guerrières. Cette tranche d’Histoire leur a été contée par le professeur Arnaud DINGAMMADJI, enseignant chercheur en Histoire à l’Université de Sarh et ancien expert des chambres africaines extraordinaires.
De Gabriel Lisette à Idriss Deby Itno, en passant par Ngarta Tombalbaye ou encore Hissein Habré, les élèves d’un jour ont eu la possibilité de reconstituer le fil d’une Histoire post-coloniale tourmentée, ponctuée de guerres civiles, de coups d’Etat, et influencée par des luttes territoriales et des enjeux géopolitiques régionaux.
|
|
|
Un pot d'accueil pour Pierre !
Lundi 19 avril, plus de 25 personnes se sont réunies à l’Espace Volontariats pour souhaiter une bonne arrivée à Pierre, volontaire envoyé par France Volontaires, qui travaillera en collaboration avec Essor, Université Populaire et le Comité pour le Développement du Volontariat au Tchad. L’occasion lui a été donnée de se présenter devant la grande famille des volontaires du Tchad, mais aussi face à ses futurs collaborateurs et aux partenaires et amis de France Volontaires au Tchad. Un petit mot a également été adressé à Léonie, Volontaire Internationale en Administration, qui a posé le pied au Tchad il y a seulement quelques semaines. Autour de quelques rafraîchissements et grignotages, tout le monde a pu échanger et chaleureusement accueillir les nouveaux venus dans une atmosphère décontractée.
|
|
LE CONTE AFRICAIN DU MOIS
|
|
|
Le lièvre et le grand génie de la brousse
Partie 1
Un jour le lièvre s'en alla trouver le Grand Génie de la brousse et lui dit :
_ O Grand Génie ! Toi qui veilles sur tous les habitants de la brousse, Toi qui est le Maître des Maîtres, je veux te demander quelque chose.
_ Quelle chose ?
_ Une seule chose : c'est que tu augmentes la puissance de ma cervelle.
_ Et pourquoi faire ?
_ Pour que j'ai plus d'esprit que toutes les autres bêtes de la brousse.
Le Grand Génie réfléchit et dit :
_ Je veux bien, mais il faut, auparavant, que tu me montres ce que tu es capable de faire. Emporte cette gourde et emplis-la de petits oiseaux ; prends cette calebasse et emplis la de lait de biche ; emporte aussi ce bâton et va chercher un serpent aussi long que lui. Quand tu reviendras avec la gourde pleine de petits oiseaux, la calebasse pleine de lait de biche, et le serpent aussi long que le bâton, alors je verrai ce que je puis faire pour toi.
Le lièvre partit, encombré de sa gourde, de sa calebasse et de son bâton. Après avoir trotté quelque temps, il vint s'allonger auprès d'une source à laquelle beaucoup d'animaux venaient boire, le soir, au coucher du soleil. Là, il se tint tranquille, et il se mit à penser, à penser et à penser encore jusqu'au moment où le soleil commença à descendre pour disparaître.
Et voilà que les petits oiseaux de la brousse arrivèrent en grand nombre. Et tous ces oiseaux de sautiller, de boire, de chanter, de jouer, de voler, de se rouler et de voleter encore.
Le lièvre se dit :
_ Aujourd'hui je vais voir de quoi je suis capable !
Et, sortant de son coin, il commença à sauter à droite, à gauche, en avant, en arrière, en criant de toutes ses forces :
_ Non ! Non !... Jamais !... Ce n'est pas possible en vérité !... Comment peut-on croire une chose pareille !... Non, non et non !... Ils ne sont pas assez nombreux pour ça.
Les oiseaux, arrêtés tout droit sur leurs deux pattes, et fort étonnés, l'appelèrent :
_ Lièvre ! Que dis-tu ?... Mais que dis-tu donc ?
_ Oh ! N'en parlons pas !... il s'agit d'une chose tout à fait impossible...
_ Mais quoi donc ?
_ Quelqu'un m'a raconté que vous pourriez entrer dans la gourde que voici et la remplir ! Mais je sais bien que c'est tout à fait impossible : vous n'êtes pas assez nombreux pour ça !
_ Tu plaisantes, lièvre, s'écrièrent les oiseaux. Vraiment, lièvre, tu plaisantes !
Et ils riaient, tout en sautillant autour du lièvre, et en chantant :
_ Nous pouvons la remplir tout entière... Tout entière nous pouvons la remplir !
Le lièvre, sans remuer, dit :
_ Non en vérité, non, vous ne pouvez pas !
_ Ah nous ne pouvons pas, reprirent les oiseaux mécontents de voir leur parole mise en doute. Attends un peu et tu vas voir !
Un premier oiseau entra par le goulot, puis un second et un troisième, et tant et tant qu'à la fin la gourde fut pleine.
Alors, le malin bondit sur la gourde, la ferma solidement avec un bouchon, et la cacha dans un coin.
Un jour le lièvre s'en alla trouver le Grand Génie de la brousse et lui dit :
_ O Grand Génie ! Toi qui veilles sur tous les habitants de la brousse, Toi qui est le Maître des Maîtres, je veux te demander quelque chose.
_ Quelle chose ?
_ Une seule chose : c'est que tu augmentes la puissance de ma cervelle.
_ Et pourquoi faire ?
_ Pour que j'ai plus d'esprit que toutes les autres bêtes de la brousse.
Le Grand Génie réfléchit et dit :
_ Je veux bien, mais il faut, auparavant, que tu me montres ce que tu es capable de faire. Emporte cette gourde et emplis-la de petits oiseaux ; prends cette calebasse et emplis la de lait de biche ; emporte aussi ce bâton et va chercher un serpent aussi long que lui. Quand tu reviendras avec la gourde pleine de petits oiseaux, la calebasse pleine de lait de biche, et le serpent aussi long que le bâton, alors je verrai ce que je puis faire pour toi.
Le lièvre partit, encombré de sa gourde, de sa calebasse et de son bâton. Après avoir trotté quelque temps, il vint s'allonger auprès d'une source à laquelle beaucoup d'animaux venaient boire, le soir, au coucher du soleil. Là, il se tint tranquille, et il se mit à penser, à penser et à penser encore jusqu'au moment où le soleil commença à descendre pour disparaître.
Et voilà que les petits oiseaux de la brousse arrivèrent en grand nombre. Et tous ces oiseaux de sautiller, de boire, de chanter, de jouer, de voler, de se rouler et de voleter encore.
Le lièvre se dit :
_ Aujourd'hui je vais voir de quoi je suis capable !
Et, sortant de son coin, il commença à sauter à droite, à gauche, en avant, en arrière, en criant de toutes ses forces :
_ Non ! Non !... Jamais !... Ce n'est pas possible en vérité !... Comment peut-on croire une chose pareille !... Non, non et non !... Ils ne sont pas assez nombreux pour ça.
Les oiseaux, arrêtés tout droit sur leurs deux pattes, et fort étonnés, l'appelèrent :
_ Lièvre ! Que dis-tu ?... Mais que dis-tu donc ?
_ Oh ! N'en parlons pas !... il s'agit d'une chose tout à fait impossible...
_ Mais quoi donc ?
_ Quelqu'un m'a raconté que vous pourriez entrer dans la gourde que voici et la remplir ! Mais je sais bien que c'est tout à fait impossible : vous n'êtes pas assez nombreux pour ça !
_ Tu plaisantes, lièvre, s'écrièrent les oiseaux. Vraiment, lièvre, tu plaisantes !
Et ils riaient, tout en sautillant autour du lièvre, et en chantant :
_ Nous pouvons la remplir tout entière... Tout entière nous pouvons la remplir !
Le lièvre, sans remuer, dit :
_ Non en vérité, non, vous ne pouvez pas !
_ Ah nous ne pouvons pas, reprirent les oiseaux mécontents de voir leur parole mise en doute. Attends un peu et tu vas voir !
Un premier oiseau entra par le goulot, puis un second et un troisième, et tant et tant qu'à la fin la gourde fut pleine.
Alors, le malin bondit sur la gourde, la ferma solidement avec un bouchon, et la cacha dans un coin.
D'après les Contes de la brousse et de la forêt de A. Davesne et J. Gouin. Ed. EDICEF
Retrouvez la deuxième et dernière partie du Conte "Le lièvre et le grand génie de la brousse" dans la prochaine lettre d'information
|
|
|
|
|
|
|
|
|