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BOOMERANG Newsletter

Nº 15 - JUIN 2016
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EDITO

Bon, d'accord, vous aurez remarqué que cette newsletter - un tantinet monomaniaque - tourne essentiellement autour du vin et des bonnes tables. Soit. Mais, observateur comme vous êtes, vous avez aussi dû noter comme moi que l'hiver a fait ces dernières semaines un retour en force qui nous a tous pris par surprise après un automne exceptionnellement doux. On en avait presque oublié les nez qui coulent, les voix qui flanchent et les frissons en tout genre. Alors on s'organise.

Évidemment on peut s'obstiner à passer l'hiver sous la couette, mais ça, Melbourne Accueil ne s'en mêle pas ! Ou alors, on peut choisir une version plus sociale : quelques notes de jazz, un bon vin, des mets raffinés, de bons amis et le printemps est déjà là que vous avez à peine terminé votre assiette...

À propos d'amis d'ailleurs, en voilà un qui rejoint ce mois-ci la rédaction avec une nouvelle rubrique dont je vous laisse découvrir le nom. Et il s'y connaît en vin ! Gilles*, merci à toi ! Cette newsletter est une façon de te souhaiter la bienvenue!

* Gilles Lapalus est vigneron et actuellement responsable du Domaine Maidenii, après avoir géré le Domaine Sutton Grange.

SOMMAIRE

LES ACTIVITÉS MELBOURNE ACCUEIL

 Concert d'orgue gratuit
Mercredi 1er juin - 13h
@ Melbourne Town Hall / CBD
 
 Café Poussette
Mercredi 1er juin - 10h
@ St Kilda Beach
 
Conversation anglaise
avec Kendra

Vendredi 3 juin 10h-12h
@ North Brighton
 
Café Sud
Mardi 7 juin - 10h30
@ North Brighton
 
Café Poussette
Mercredi 15 juin - 10h
@ Chez Karine
 
Conversation anglaise
avec Kendra

Vendredi 17 juin 10h-12h
@ North Brighton
 
Visite guidée
Collection privée
Mardi 21 juin - 10h30
 
Soirée Filles
Lundi 27 juin - 19h30
@ The Woods of Windsor
 
Brunch
Mercredi 30 juin - 12h
@ Hobba Café
 
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L'AGENDA DE JUIN

3 au 5 juin : Good Food and Wine Show, Melbourne Convention and Exhibition Centre
 

Vins et produits du terroir, présence d’artisans, dernières tendances dans l’agroalimentaire, démonstrations culinaires et événements sponsorisés par de grandes enseignes, le Good Food and Wine Show est une excellente occasion de découvrir, rencontrer, déguster et faire ses emplettes. La part belle est faite aux produits australiens, souvent proposés à des prix inférieurs pendant le festival. À noter les cheese masterclasses co-présentées par Nick Haddow de Bruny Island Cheese.


3 au 12 juin : Melbourne International Jazz Festival
 


Des rythmes latinos d’Eddie Palmieri aux racines folks africaines de Lionel Loueke, sans oublier la soirée de clôture avec les standards de Wayne Shorter, il y aura assurément des grands noms à Melbourne pour cette édition 2016. Mais l’International Jazz Festival, c’est aussi l’occasion de découvrir des artistes prometteurs et de vivre des concerts plus intimistes. Avec 26 salles de concert, en particulier dans le CBD, Carlton et Footscray, il y aura l’embarras du choix pour les amateurs de swing et de musique libre.

Plus d’infos : http://melbournejazz.com/

Prochainement...

16 et 17 juillet - Bastille Day French Festival
 


Pour cette deuxième édition, les thèmes du festival seront "la France innovante" et "Les explorateurs français en Australie".
Le festival réunira tout ce qui est français à Melbourne : du divertissement (cinéma français, exposition de photographies, conférences, séminaires, cours de langue, Master Classes...), des activités pour les enfants et de la délicieuse nourriture française ainsi que divers produits français.
Comme l’an dernier, Melbourne Accueil y aura un stand : venez nous rendre visite et faites-nous découvrir à d’autres personnes de la communauté !
À la State Library of Victoria, 328 Swanston Street, Melbourne. Entrée libre.

 
Première quinzaine de septembre : Assemblée Générale de Melbourne Accueil
Présentation du rapport annuel, élection du bureau et moment de convivialité entre membres autour d'un apéritif dinatoire.
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QUE S'EST-IL PASSÉ EN MAI ?

LES RENDEZ-VOUS MELBOURNE ACCUEIL

Visite guidée Melbourne Town Hall

Prochaine visite guidée : Collection privée

inscrivez-vous!
 

 
Café Nord chez Catherine à Kew
Merci à Catherine pour son accueil chaleureux!

Prochain Café : à North Brighton chez Frédérique

inscrivez-vous!

Les temps forts du mois de mai
 
Rencontre avec Claudine Lepage, Sénatrice des Français de l’Etranger

Après la visite du Député Thierry Mariani en octobre 2015 et celle du Sénateur Louis Duvernois en avril 2016, c’est la troisième personnalité politique française de haut rang qui fait un déplacement de plusieurs jours à Melbourne en l’espace de 7 mois, signe des liens très forts entre notre communauté à Melbourne et nos représentants à Paris. À l’invitation de Madame Myriam Boisbouvier-Wylie, Consule générale honoraire de France, les présidents d’associations ont pu longuement s’entretenir avec Madame Claudine Lepage, sénatrice des Français de l’étranger, qui a salué la diversité et la dynamique de la communauté française de Melbourne.
ALCHIMIE ET PLAISIR
Ce mois-ci : découverte de la maison Igni, à Geelong

          
 
À seulement 75 km de Melbourne, Geelong est la deuxième ville du Victoria par sa taille et, après avoir fait la une des journaux pour la désaffection récente de ses manufactures, la page est désormais tournée. En témoigne la vitalité de la scène gastronomique et œnologique, avec une nouvelle vague d’endroits festifs, qui rend la visite de la ville particulièrement attrayante.
 
Geelong a depuis longtemps vécu au rythme des vendanges, et la carte des vignobles historiques présente une grande proximité avec les zones urbaines, à tel point que la plupart de ces terres historiques se trouvent désormais dans les murs de l’agglomération. Les immigrants suisses notamment furent des pionniers de la viticulture de “Jillong”, un héritage toujours visible dans des vignobles tel celui de Paradise IV. Un peu plus au nord de la ville, les producteurs de qualité sont nombreux : Bannockburn, By Farr, Lethbridge ; ou bien en allant vers la Surf Coast : Oakdene, Leura Park, Kiltynane.Surf Coast 

La Péninsule de Bellarine a révélé Aaron Turner lorsqu’il officiait au restaurant Loam. Votre serviteur a eu la chance de dîner dans cette belle maison plantée au milieu d’une oliveraie près de la côte, et cette expérience est restée comme un de mes meilleurs repas en Australie.
 
Un peu plus de 2 ans après la fermeture de Loam, et après un interlude aux États-Unis, dans le Tennessee, qui a vu grandir son talent… et sa barbe, Aaron ouvre avec son équipe le restaurant Belles Hot Chicken à Melbourne, avant de revenir sur les terres de la Péninsule de Bellarine, où tout le monde attendait son retour, sans forcément s’attendre à déguster du poulet frit arrosé de vin nature sur fond de rap dans un des endroits à la mode de Geelong – retour au concept du premier restaurant d’Aaron après son escapade américaine, The Hot Chicken Project.
   
 
Igni se trouve dans une petite ruelle du centre de Geelong ; pas d’enseigne (ceux qui connaissent Kaprica à Carlton comprendront), une expérience ‘melbournesque’ pour trouver le lieu. Dans l’entrée, une belle installation, digne d’une nature morte hollandaise, donne le ton d’un espace au style raffiné et moderne, avec une cuisine ouverte, compacte et toute rutilante de son grill techno. Un peu plus hi-tech que le traditionnel “barbie” .
 

Aaron a bâti son équipe avec deux anciens de Loam, Drew Hamilton et Joanna Smith qui supervise aussi la carte des vins. Chaque détail, étudié soigneusement et sans lourdeur, s’inscrit à merveille dans une riche expérience gastronomique. Igni propose seulement un menu dégustation (5 ou 8 plats), mais avec assez de souplesse pour s’adapter aux souhaits des clients.

Le menu commence par une série d’amuse-bouche, et un petit clin d’oeil au Tennessee avec  une peau de poulet craquante ornée d’une mousse d’œufs de morue. Les chips de Salt bush sont absolument délicieux. Un beurre maison parfumé au pollen de fenouil assure la transition vers le corps du menu. ‘Marron’, crabe, une betterave qui baigne dans le petit lait aromatisé d’une feuille de moutarde, agneau, pigeon et un dessert mi-doux : Aaron est en grande forme, exécutant une cuisine précise et intense.

La carte des vins complète à merveille les plats et oscille entre l’Europe et l’Australie, avec une priorité aux vins de vignerons créatifs au travail soigné. Un blanc languedocien du domaine Matassa pour commencer donne le ton, suivi d’un rosé frais et complexe de Si Vintners de WA. La Calcinara, un montepulciano des Marche (Italie) rappelle les vertus des vins classiques aux tanins fins et accompagne parfaitement le gigot d’agneau. À noter que le menu mets et vins ne propose aucun vin de la région de Geelong.
« Aaron Turner, le retour ». Ce titre lui fermerait certainement les portes du Festival de Cannes. Et pourtant, Igni mérite sans conteste la palme d’or gastronomique !

Igni Restaurant, Ryan Place, Geelong.
www.restaurantigni.com
5 plats -100$ (160$ avec vins), 8 plats 150$ (245$ avec vins).

À visiter aussi : Union street wine, bar à vin et caviste, Tulip restaurant, cuisine australienne moderne, Bottles and Barrels, bar à vin et caviste, the Hot Chicken project, poulet frit et vin naturel Quban, cocktail bar situé dans une ancienne banque.

Découvrez également un vin de Geelong : Farr Rising par Nick Farr; Gamay 2015 : peu de gamay sont produits en Australie, et sur le territoire de Bannockburn près de Geelong, la famille Farr a un sérieux pedigree, surtout en ce qui concerne le pinot noir. Nick représente la deuxième génération avec déjà beaucoup d’expérience. Le gamay est issu d’un vignoble de cabernet surgreffé, plante en 1999. Le sol est composé d’argile noire parsemé de graviers et roches volcaniques. Les raisins vendangés à la main sont mis en cuve en grappes entières. Le père de Nick, Gary est un fervent défenseur des cuvaisons avec les rafles. Le vin a une couleur éclatante, et les odeurs du premier nez sont assez fruitées et sauvages à la fois. Après aération du vin, le nez s’ouvre sur des notes d’humus et de sous-bois. Si on devait faire une comparaison, c’est un gamay qui pinote un peu, à la mode des bons Moulin à Vent dans leur jeunesse. C’est un vin structuré qui pourra accompagner un déjeuner automnal avec succès.
https://www.byfarr.com.au/store Farr Rising Gamay 2015 : $36.00
 
 
 
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L'INVITÉ DU MOIS

L’invité du mois : Christian Maier, Sommelier

Consultant et éducateur au monde du vin et à la dégustation, Christian Maier est aussi le sommelier du RACV Club sur Bourke Street et Healesville Country Club. S’il n’est pas tombé dans le fût de vin quand il était petit, c’est grâce à un travail minutieux, intense et acharné qu’il a compris quelle était la passion qui l’anime depuis trois bonnes décennies maintenant.

Melbourne Accueil: L’appétit vient en mangeant. Et la passion du vin, en dégustant?
Christian Maier : Ce fut le cas pour moi en tout cas. J’ai commencé ma formation de façon classique au Lycée hôtelier de Guebwiller (Haut-Rhin), sans penser particulièrement au vin initialement. Il aura fallu une rencontre à Londres pour amorcer mon destin, quand un très bon restaurant de la capitale britannique m’a proposé, à ma grande surprise, de devenir serveur pour eux ; j’ai accepté le poste, en leur expliquant aussi que j’étais simplement venu pour le week-end, donc sans valise. Quelques mois plus tard, j’étais nommé wine waiter. Pendant mon temps libre, puisque mon éducation restait à faire, j’ai commencé par lire énormément et intensément, notamment les livres de Hugh Johnson et de l’Académie du vin – y compris au pub pendant que mes amis éclusaient des pintes de bière ! Je prenais beaucoup de notes très détaillées, des classeurs entiers que je relisais fréquemment. J’ai véritablement commencé ma carrière de sommelier au Rue St-Jacques, un étoilé Michelin dans le quartier de Soho.
 
Comment s’est passée votre arrivée à Melbourne ?
J’avais rencontré à Londres ma future épouse, qui était australienne. Je suis d’abord venu début 1990 avec un tourist visa. Ma carrière en Australie a commencé au Regent de Melbourne, devenu Sofitel par la suite (un des trois grands restaurants de la ville il y a un quart de siècle), en tant que chef de rang. Le métier de sommelier n’existait pas ici à l’époque, j’ai donc du rédiger moi-même et à la main le descriptif de mon poste ; j’ai aussi dû m’habituer à certains clients qui m’interrogeaient sur la nature de mes liens avec la Somalie, qu’ils pensaient être le pays… des sommeliers !
Conscient de mon parcours atypique, j’ai décidé de continuer à développer mes compétences et d’accroître ma légitimité en passant des concours professionnels. J’ai remporté ma première compétition en Nouvelle-Zélande, avant de réussir (à la seconde tentative) les « Champagne Awards » organisés par le Conseil Interprofessionnel des vins de Champagne, ce qui m’a permis d’être à l’origine de l’importation des vins de la maison Drappier. La dégustation de champagne est un exercice très difficile et les efforts investis pour me préparer pour ce concours ont fini par développer chez moi une passion absolue pour le champagne, qui n’a d’égale que ma passion pour les vins d’Alsace.
 
La reconnaissance et la notoriété arrivent progressivement, avec notamment l’Inaugural Service Award de l’Australian Good Food Guide au début des années 2000. Considérez-vous que vous êtes devenu une star ?
Le sommelier se doit d’être extrêmement professionnel, l’écoute, la diplomatie et surtout l’humilité constituent une partie essentielle du métier. Un sommelier doit avant tout penser aux plaisirs de la table du point de vue du client, sans porter de jugement. On peut être tenté de sourire en pensant au nombre de tables qui buvaient un shiraz avec des huîtres, le lot quotidien aux début des années 90 ; on peut aussi faire l’effort de comprendre que les gens commandaient simplement un vin qu’ils connaissaient et qu’ils aimaient, en pensant avant tout au plat principal, d’où des associations parfois improbables avec les autres plats.
Après, si je suis en présence de personnes vraiment intéressées par le vin, je réponds sans hésiter et sans retenue à leurs questions, partageant ma passion et ma connaissance autant qu’elles le souhaitent. Et plus j’enseigne, plus j’apprends à la manière d’une roue à eau.
Au final, le sommelier est un porte-parole, à l’avant-garde des associations mets et vins, dans le but de transcender l’expérience culinaire. Ce qui suppose aussi de solides connaissances en gastronomie et en psychologie.
 
Vous faites partie de nombreux jurys de dégustation (dont celui du Concours des vins du Victoria) et votre métier vous fait aussi beaucoup voyager. Quelles régions viticoles australiennes vous semblent particulièrement prometteuses actuellement ?
Le potentiel immense de la Tasmanie est encore loin d’être pleinement exploité, avec des vins fins et élégants issus de climats relativement frais. Comme toutes les régions viticoles insulaires (pensez à la Nouvelle-Zélande), les efforts qu’il faut déployer pour se faire connaître sont immenses – et le professionnalisme des domaines aujourd’hui reconnus est par conséquent extrêmement élevé.
En Australie méridionale, la région d’Adelaide Hills, qui possède le climat le plus frais des régions viticoles de cet État, est en train de devenir le centre australien des vins naturels et de la biodynamie. J’ajoute que même la Barossa produit des vins d’une grande finesse dans l’Eden Valley, avec des raisins récoltés parfois à plus de 500 mètres d’altitude.
 
Vous êtes aussi un passionné de photographie. Y’a-t-il un lien avec la passion du vin ?
Les deux sont profondément liés à l’expérience sensorielle, à son appréciation attentive. Je suis simplement moi-même quand je me promène avec un appareil photo, que je me fonds dans le paysage. J’aime les belles photos liées au vin bien sûr, j’ai également un attrait particulier pour les environnements urbains, à la fois froids et vifs en couleur. J’aime beaucoup le travail de Jeffrey Smart notamment.
 
Pour conclure, quels sont les grands principes qui guident votre quotidien ?
Garder de l’enthousiasme, un esprit ouvert, ne pas se laisser enfermer par la peur. Et toujours pardonner.

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