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École Émile Cohl - Le Dessin

 

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La Nouvelle école //

27 mai 2016

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Jeudi soir, la première journée de l'orientation organisée par l'école s'est conclue sur une série de conférences sur l'insertion professionnelle des étudiants en art. En voici les principaux faits marquants.







Comment réussir son entrée sur le marché du travail

Alors que le compte à rebours de leur passation de diplôme est déjà lancé, les Cohliens de dernière année ont eu, hier, un avant-goût instructif de leur entrée sur le marché du travail en s'efforçant de convaincre, chacun, de huit à quinze recruteurs.

L'exercice de ce job dating que nous vous avions annoncé la semaine dernière n'est pas nouveau : l'école l'organise tous les ans avec plus de 40 entreprises qui viennent, à chaque fois, rencontrer les étudiants de dernière année pour enrichir leur vivier de jeunes talents. Mais l'édition 2016 s'est conclue d'une façon inédite, par une série de rencontres ouvertes au public qui devaient permettre à tous les étudiants d'anticiper l'après-Cohl, même pour ceux qui n'ont pas à préparer leur examen final.

En fin de journée, cinq professionnels avaient accepté de prolonger leur "marathon" d'entretiens individuels pour présenter leur entreprise et formuler des conseils applicables dans tous les secteurs de l'animation, de la peinture monumentale ou du jeu vidéo. Voici leurs recommandations.

Soigner son book. Le trio de producteurs venus du studio de films d'animation et d'effets spéciaux Cube s'intéresse aux artistes junior qui ont déjà fait un premier film au cours de leurs études. Cube n'engage pas seulement des infographistes en début de carrière : il n'hésite pas à accompagner de jeunes réalisateurs dans la production et la diffusion de leurs premiers courts métrages, sans attendre le nombre des années. "Si vous avez un sens de la mise en scène, on vous aidera", a averti Lionel Fages, le fondateur du studio, qui s'est autoproclamé "super fan de l'école Emile Cohl" en dressant rapidement une liste des Cohliens qui ont "signé" chez Cube : Philippe Roland, co-réalisateur de Piggy tales (plus d'un milliard de vues pour la série), Nicolas Deveaux, réalisateur féru d'animaux 3D hyper-réalistes, auteur des habillages de France 3 et d'une publicité pour Cartier, ou encore Antoine Rota et Rémi Chapotot, co-réalisateurs de la série Kaeloo, qui entame sa saison 3.





"Utilisez l'outil internet pour montrer votre portfolio et cultiver vos bases techniques", a également suggéré Yannick Gombart, artiste 3D senior spécialiste du décor (environment artist) chez Arkane studios. Pour se lancer dans une entreprise productrice de jeux "triple A" à gros budget, comme Dishonored, "il faut un savoir pratique acquis par le dessin d'observation. Il compensera toujours un manque de créativité ou d'expérience professionnelle", a-t-il indiqué. Lui-même diplômé d'Emile Coh, il a concédé qu'il avait arrêté de dessiner sur papier pour ne plus s'exprimer qu'à travers des logiciels de sculpture et de traitement des textures (Z-brush, Maya, 3D2max, Substance design et painter...). "Mais il s'agit toujours, pour moi, du même travail d'observation".

Cerner les attentes du milieu professionnel. Pour rejoindre le monde des jeux, "Il faut une appétence technique pour apprécier de créer des objets en trois dimensions, être soi-même passionné de jeu vidéo" et "accepter les moments moins sympas, comme de passer du temps à débugger, en fin de production", a rappelé Yannick Gombart.





"Il est important de cibler vos points forts pour permettre aux employeurs de cerner ce que vous voulez faire", a conseillé Alexandre Pagot, producteur chez Cube... mais sans pour autant s'arrêter sur un choix unique, a dit Yannick Gombart (Arkane) : "Comme beaucoup, je voulais me spécialiser dans le design de personnages, alors qu'aujourd'hui, je préfère largement faire du décor".

Pour d'autres, il s'agira d'aimer voyager et d'avoir le goût pour le travail en extérieur. C'est le b.a.-ba pour Gilbert Coudène, cofondateur de Cité Création (650 murs peints dans le monde à l'actif de cette entreprise lyonnaise) et directeur d'ECohlcité. Ses peintres muralistes partent généralement sur des missions de 21 jours d'affilée : "Vous pouvez être appelé à faire la fresque d'un centre commercial en Allemagne, puis partir en Chine pour des murs 5000 m2, revenir à Lyon pour réaliser la fresque d'un hôpital : vous changez sans arrêt d'échelle de travail et de milieu sur lequel vous devez intervenir".





Etre son propre impressario. "Les jeunes talents que nous cherchons s'adaptent bien à tous les univers (2D, 3D, character design, décor) et aiment raconter des histoires", a souligné Lionel Fages (Cube). "Ils exercent des métiers pas ordinaires", a-t-il dit, prenant l'exemple de ce projet "barré" de Nicolas Deveaux, consistant à mettre en scène des escargots sur une chorégraphie inspirée de Découflé ! Cette affirmation de soi implique "de se présenter aux événements (Angoulême, Montpellier, Annecy, Paris...), de rencontrer les professionnels de l'animation et de ne pas hésiter à relancer les chargés de projet".

Abandonner l'idée d'un statut protégé. La plupart des jeunes entrent sur le marché de l'emploi sur la base d'un CDD, d'un statut d'indépendant payé à la prestation, ou d'un emploi d'intermittent. "Dans l'animation, 99 % d'entre vous serez intermittents", a prévenu Cécile Hergaux, productrice en chef chez Cube. "Cela peut faire peur, mais en réalité les missions qui sont proposées, sur quelques semaines ou quelques mois, sont plus longues que dans le spectacle vivant. Leur cumul permet, sans trop de difficulté, d'atteindre le volume d'activité annuel nécessaire pour garantir son assurance chômage".

Les intervenants ont tous mentionné des perspectives d'emploi encourageantes dans leur secteurs respectifs. L'industrie du jeu vidéo lève des budgets de production supérieurs à ceux de la production cinématographique. Dans le monde de l'animation, le contexte est aussi très propice : le crédit d'impôt international adopté le 6 janvier 2016 (concernant les films de production étrangère fabriqués en France), la nouvelle politique d'aides du CNC, de même que l'obligation faite aux chaînes de commander des projets d'animation vont relancer les besoins d'emploi des studios. On recrute aussi parmi les peintres muralistes : Gilbert Coudène s'est montré rassurant vis-à-vis des premiers étudiants diplômés d'ECohlCité.



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Le chiffre de la semaine


44
C’est le nombre d'entreprises qui se sont inscrites au job dating 2016. Nous les remercions chaleureusement pour leur implication.
 

Informations pratiques 


Nouvelle adresse : 1, rue Félix Rollet 69003 Lyon
Plan de situation
École Émile Cohl et ÉCohlCité, écoles du Campus PRO - Lyon/Rhône-Alpes

 

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