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La lettre du Centre d'études en
sciences sociales du religieux (CéSor)
Juin 2016

Le CéSor en publications

Dictionary of Caribbean and Afro-Latin American Biography

Édité par Henry Louis Gates Jr. (Harvard University) et Franklin W. Knight (John Hopkins University)


Ce dictionnaire vient de paraître aux États-Unis, publié par l’Oxford University Press. Stefania Capone, directrice de recherche au CNRS et membre du CéSor, y a écrit six entrées consacrées aux figures les plus emblématiques de la fondation du candomblé dans la ville de Salvador de Bahia. Elle donne ainsi continuité à sa collaboration avec l’Oxford University Press entamée en 2010 avec la publication d’une bibliographie raisonnée et commentée sur les « African American Religions », dans le projet Oxford Bibliographies Online (OBO).
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Le voyage aux saints. 
Les pèlerinages dans l'Occident moderne 
(XVe-XVIIIe siècle) 

Dominique Julia

Le pèlerinage est très ancien. Il n’a pas cessé d’être actuel. Depuis une trentaine d’années, la fréquentation croissante des chemins de Compostelle a redonné une visibilité au phénomène pèlerin dont on avait trop vite annoncé la disparition.

Ce livre s’attache à retracer, au sein d’une Europe désormais divisée en confessions, les élans, les éclipses et les recharges d’une pratique religieuse que l’institution ecclésiastique s’est toujours efforcée de discipliner sans jamais y parvenir. Tout à la fois singulière et collective, la marche vers un lieu saint n’est pas vagabondage. Elle est tendue vers un terme, lieu de rencontre avec l’archange, l’apôtre ou le saint intercesseur, dont le pèlerin attend le secours.

À travers gestes et paroles, il s’agit ici de retrouver et de comprendre une expérience spirituelle qui a déplacé des foules, qui les a rassemblées auprès des sanctuaires, mais dont les acteurs n’ont fait que rarement confidence.
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Marxismo e critica da modernidade

Michael Löwy


La lecture de cette œuvre montre que la rénovation de la pensée anticapitaliste exige la décolonisation de l’imaginaire et,  par conséquent, la création de modèles d’une société alternative,  de visions d’un avenir entièrement autre. Pour cela, il faut explorer les manifestations de l’espérance où qu’elles se trouvent, comme le voulait Ernst Bloch. Cette entreprise complexe demande une alliance entre la critique implacable du présent et la revalorisation de l’imagination créatrice, qui conduit à l’impulsion utopique, combustible nécessaire à l’action transformatrice des rapports sociaux. Même si cette perspective n’est pas clairement visible aujourd’hui, aussi bien Michael Löwy que Fabio Mascaro Querido parient sur les possibilités de l’émancipation humaine. Voici l’impulsion profonde qu’inspirent leurs trajectoires,  aussi bien celle du maître que celle de son jeune disciple.    
Isabel Loureiro
 

L'être de Dieu. 

Ontologie du théisme

Yann Schmitt


Le théisme est la position métaphysique au cœur des religions monothéistes : 
il est l’affirmation qu’il existe un Dieu omniscient, omnipotent, parfaitement bon et créateur. Penser l’objet de ces croyances, à savoir Dieu, suppose donc une étude des catégories métaphysiques nécessaires à l’explicitation du théisme. 
Loin de tout rationalisme étroit et de toute exaltation mystique, le présent ouvrage mobilise les outils de la philosophie contemporaine afin de mettre au jour les choix théoriques qui sont requis pour concevoir un Dieu compris comme l’être ayant toutes les perfections. Les questions du réalisme, de la vérité, du premier principe, du possible et du nécessaire sont étudiées aussi bien à partir du contenu des croyances religieuses que de la métaphysique analytique contemporaine, en réponse aux critiques de Kant et de Heidegger. 
Car avant même de s’interroger sur l’existence ou sur l’inexistence d’un tel Dieu, ou encore de discuter de la rationalité ou de l’irrationalité des croyances religieuses, ce sont les outils conceptuels pour penser un Dieu qu’il nous faut examiner philosophiquement.
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Collection autour de Byzance

Byzance et l’Europe. 

L’héritage historiographique d’Évelyne Patlagean

Actes du colloque international, Paris, 21-22 novembre 2011

Édités par Claudine Delacroix-Besnier

Ce volume est un hommage rendu à Évelyne Patlagean. Il rassemble, outre une bibliographie aussi exhaustive que possible, les contributions de ses élèves et de ses amis réunis en symposium en novembre 2011 à l’École normale supérieure puis à l’université de Paris Ouest Nanterre. Évelyne Patlagean était une spécialiste de l’histoire de Byzance qu’elle a toujours cherché à mettre en regard de celle de l’Occident européen. Son dernier ouvrage Un Moyen Âge grec constitue une synthèse de sa pensée, intégrant l’empire grec dans le Moyen Âge européen. Les différentes communications visent à montrer la modernité de la pensée de cette éminente historienne et son influence dans l’historiographie contemporaine. Ce volume illustre cette pensée moderne et couvre des champs d’investigations divers. L’œuvre d’Évelyne Patlagean s’enracine dans le renouvellement historiographique de l’École des Annales dont elle a approfondi les thèmes et les méthodes. Son usage pionnier de l’hagiographie, comme matériau de base pour la construction d’une histoire sociale de Byzance, était promis à de fructueux développements dans les programmes de recherches menés à Rome sur les saints et le sacré par Sofia Boesch Gaiano et André Vauchez. Histoire globalisante, enrichissement de l’analyse historique grâce aux méthodes des sciences sociales, histoire du temps long furent les chemins sur lesquels elle nous entraîna tous.
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Satan

Lionel Obadia

« S’il est une figure qui a marqué, souvent de manière traumatique, l’imagination collective des sociétés occidentales, c’est bien celle de Satan »
Qui se cache derrière l’ombre du mal personnifié qui fut aussi nommée Méphisto, Lucifer ou Belzébuth ?
L’ouvrage revient sur les origines religieuses de cette figure, profondément ancrée au fondement même du monothéisme comme incarnation de l’altérité, de l’opposition entre les forces du Bien et du Mal. L’auteur restitue les contextes de développement et de transformation de ce personnage complexe aux multiples avatars et attributions. Satan est une figure qui déborde le religieux, la sorcellerie, l’Occident et les séquences historiques de l’Antiquité et du Moyen Âge, pour se déployer par-delà les frontières des temps, des idées ou des cultures, et se montre plus résistant qu’on l’imaginait au rationalisme et à la sécularisation des sociétés qui l’ont fait naître et vu se développer.
Instrumentalisé par l’Église au plus fort des temps de la chasse aux sorcières et de la guerre au démon, invoqué par des mouvements sectaires comme le symbole de la transgression des normes et de l’interdit, il peut être aussi considéré comme l’emblème d’une contre-culture populaire qui se manifeste dans la musique des Rolling Stones ou Black Sabbath mais aussi dans la littérature de polars américains ou encore dans les romans de fantasy et merveilleux.
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Minorité et communauté en religion

Édité par Lionel Obadia, Anne-Laure Zwilling


Quasiment chaque jour, l'actualité fait état d'une crise liée aux appartenances ou aux revendications religieuses, notamment minoritaires. On évoque alors les demandes et habitudes de différentes communautés ou minorités, mais ces deux notions sont loin d'être univoques : leur signification a varié au fil du temps, et les changements rapides de notre société les rendent encore plus difficiles à cerner.
Cet ouvrage analyse ces notions lourdes d’enjeux sociaux et symboliques. Il réunit les contributions de spécialistes qui apportent au débat une grande diversité disciplinaire. Certains décrivent les différentes façons dont les groupes minoritaires ont pu à la fois faire et questionner l’Histoire. D’autres interrogent les choix de terminologie, en droit, en sciences sociales, en sciences politiques, dévoilant les enjeux idéologiques sous-jacents. D’autres, enfin, décryptent les déclinaisons contemporaines de ces notions, en France ou ailleurs, ainsi que la réticence française à penser le communautarisme.
À l’heure où la pluralité religieuse interroge la gouvernance, sur l’arrière-plan des débats politiques et sociaux sur l’intégration et la laïcité, cet ouvrage contribue à la compréhension des reconfigurations géopolitiques et religieuses de notre monde.
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 L'événement du mois

 

Colloque 
Les disparitions, silences et réinventions de l’écrivain catholique (1945-2015)

L’objectif de ce colloque est d’examiner à la fois la « disparition », la récurrence et les transformations de la réception du syntagme « écrivain catholique ». Il s’agit d’enregistrer les fluctuations de cette catégorie sociale et de repérer les domaines qu’elle investit (quels genres littéraires ? quels engagements sociopolitiques ?) depuis la deuxième moitié du XXe siècle. L’anticolonialisme, la mémoire des guerres, les nationalismes, les prêtres-ouvriers, Vatican II, la déchristianisation et la sortie des couvents, le féminisme, le marxisme sont autant d’événements et de mouvements qui ont inspiré des écritures singulières et ont eu des résonances différentes en fonction des générations et des origines sociales et nationales. Ces moments ont dessiné des oscillations qu’il s’agit de localiser entre un pôle inspiré par l’ordre et la morale et un autre qui ouvre les yeux sur le monde et veut lui accorder la grâce sans condition.


Co-organisation : Frédéric Gugelot (Centre d’études en sciences sociales du religieux-EHESS), Denis Saint-Jacques (Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québecquoise-Université de Laval-Canada), Hervé Serry (Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris-Paris 8), Cécile Vanderpelen-Diagre (Centre interdisciplinaire d’étude des religions et de la laïcité-Université Libre de Bruxelles)
 

Programme 

Jeudi 16 juin 2016, de 9h00 à 18h00

Lieu : EHESS, Amphithéâtre Furet, 105 bld Raspail - 75006 Paris

 

9h00 Introduction par Dominique Iogna-Prat (Centre d’études en sciences sociales du religieux-EHESS/CNRS)

Silence ou disparition

9h15 • Denis Saint-Jacques (Université Laval), La disparition de l’intellectuel catholique. Le cas du Québec

9h45 • Frédéric Gugelot (Université de Reims), Des clercs romanciers, un signe de la fin des écrivains catholiques ?

10h15 • Michel Fourcade (Université de Montpellier), L’écrivain français né entre 1924 et 1936 et sa trace spirituelle

10h45 • Débat

11h15 • Pause

Auteur(e)s catholiques

11h30 • Mylène Bédard et Marie-José des Rivières (Université de Laval), « Nous désirons à travers nos études, nos amitiés et nos amours assumer le risque d’être vraiment chrétiens tout en conservant notre libre arbitre » : la posture de l’écrivaine catholique selon Simonne Monet-Chartrand

12h00 • Gérard Fabre (Institut Marcel Mauss, CNRS/EHESS), La résistance catholique en poésie. L’exemple de Robert Marteau entre Europe et Amérique du Nord

12h30-14h00 • Repas

14h00 • Cécile Vanderpelen-Diagre (Université Libre de Bruxelles), « J’ai toujours été une petite fille sage ». Le succès de Marie Noël (1883-1967), hier et aujourd’hui

14h30 • Débat

Un genre, des revues et des éditeurs

15h00 • Marie-Pier Luneau et Jean-Philippe Warren (Université de Concordia), Le roman d’amour catholique

15h30 • Paul Aron (Université Libre de Bruxelles), Le sursaut des écrivains catholiques belges : la revue Vrai

16h00 • Hervé Serry (Université Paris 8), Vie et mort d’un catholicisme éditorial (1945-1980)

16h30 • Débat

17h00 • Conclusion : Denis Pelletier (EPHE)

Les vidéos du CéSor


L'intégralité des deux journées « Reconfigurations religieuses - Autour d’H. de St-Simon et Auguste Comte »  du 21-22 janvier 2016 sont en ligne sur Youtube : 

1 - Reconfigurations religieuses. Autour d’H. de St-Simon et Auguste Comte


Dominique Iogna-Prat • EHESS/CNRS, 
Recompositions en mots : « Construire/reconstruire », « Église »,
« fraternité », « nouveau christianisme  », « organisation », « pouvoir spirituel »
Frédéric Brahami • EHESS, • La structure du pouvoir spirituel

2 - Reconfigurations religieuses - Autour d’H. de St-Simon et Auguste Comte


Rita Hermon-Belot • EHESS, La loi sur le sacrilège et son débat, carrefour des recompositions du XIXe siècle français
Danièle Hervieu-Léger • EHESS, Monachisme et recompositions utopiques

3 - Reconfigurations religieuses - Autour d’H. de St-Simon et Auguste Comte


Saint-Simon, Comte et leurs nébuleuses
Philippe Régnier • CNRS • Lyon, Les Saint-Simoniens en quête de religieux
Philippe Boutry • Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne/EHESS, Saint-simoniens et fouriéristes devant l’Index romain

4 - Reconfigurations religieuses - Autour d’H. de St-Simon et Auguste Comte


Valérie Assan • Chercheure associée au GSRL, D’Eichtal et le judaïsme
Jean-François Braunstein • Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Comte et l’islam
Juliette Grange • Université François Rabelais • Tours, Comte et les utopies mariales
Danièle Hervieu-Léger • EHESS, Pour conclure

Les débats du CéSor

 

  • Jeudi 9 juin 2016 - 18h à 20h en Salle Alphonse Dupront
    10, rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris 

Autour de l'ouvrage de Ouvrage Dominique Iogna-Prat :

Cité de Dieu, Cité des hommes L'Église et l'architecture de la société.
Paris, Puf, 2016

Discutants :

Richard Figuier (École française de Rome)
Bénédicte Sère (Université Paris Ouest Nanterre)


Réservation indispensable : 

Eventbrite - Les débats du CéSor autour de l'ouvrage de Dominique Iogna-Prat







 
  • Jeudi 23 Juin 2016 - 17h30 à 19h30 en Salle Alphonse Dupront
    10, rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris 

Les apparitions en débat dans les sciences sociales

Rencontre autour de l'œuvre de William Christian (historien, anthropologue) 
en présence de l'auteur

Discutants :

Emma Aubin-Boltanski (CéSor-CNRS)
Elisabeth Claverie (CNRS-ISP, PARIS X Nanterre)

Réservation indispensable : 

Eventbrite - Les débats du CéSor - Les apparitions en débat dans les sciences sociales
 

Le CéSor en visite


Visites-séminaires à l’institut de papyrologie
de la Sorbonne

 
Jeudis 10 et 17 mars 2016, dans le cadre du séminaire de F. Ronconi « Pour une histoire socioculturelle de l’écriture grecque », deux visites ont eu lieu à l’Institut de Papyrologie de la Sorbonne. Chacune, animée avec F. Jacques, papyrothécaire de cette collection, s’est déroulée en deux parties : la première, théorique, a donné un aperçu de l’histoire de l’Institut et de la papyrologie en France, ainsi que des différents types de supports utilisés de l’Antiquité au haut Moyen Âge dans l’espace méditerranéen (papyrus, parchemin, métal, céramique,…), leurs formes (rouleau, codex), circulation et commerce ; la seconde partie était une visite de la collection. Le public était constitué d’une trentaine de personnes : mastérants et doctorants de l’EHESS, de PSL et de la Sorbonne, collègues du CéSor, de l’EHESS et du CNRS et auditeurs libres. Tout d’abord, des cartonnages de momies datant du IIIe au IIe s. av. J.-C. ont été dévoilés : constitués de papyrus mis au rebut et utilisés dans les ateliers funéraires, ils contiennent des documents mis en pièces et recouverts de stuc, puis peints et prenant la forme de masques, plastrons, jambières ou pantoufles. Furent ainsi admirés un masque doré avec deux Osiris (Inv.Sorb. 2766), un plastron semi-circulaire (Inv.Sorb. 1385), ainsi qu’une barre dorée avec hiéroglyphes aux bords bleu égyptien (Inv.Sorb. 2765). Un long fragment de rouleau ptolémaïque (Inv.Sorb. 2245) a été extrait de ce type d’objet : il s’agit de la plus ancienne attestation de l’Odyssée sur papyrus, précédant la fixation du texte à Alexandrie. Autre cas intéressant, les fragments des Sicyoniens de Ménandre (Inv.Sorb. 72+2272+2273), une pièce dont seul le nom était connu jusqu’aux années 1960. D’autres pièces ont permis d’aborder des points de méthode et de terminologie, en distinguant le type de rouleau se déroulant dans l’axe horizontal (volumen), généralement destiné aux textes littéraires, de celui se déroulant selon l’autre axe (rotulus), typique des documents. Puis, ont été montrés des exemples de codex, la forme libraire qui, constituée de feuilles pliées en deux et assemblées en cahier(s), se substitua au volumen entre le IIe et le IVe s. ap. J.-C. Le codex est souvent associé au parchemin (cas du bifolium copte avec extrait du Pentateuque Inv.Sorb. 2542), mais le P.Sorb. II nous a rappelé que l’on utilisait aussi le papyrus : ce codex fiscal d’époque byzantine est le plus gros codex non littéraire en papyrus au monde. Le cahier d’écolier P.Bouriant 1 a montré un autre exemple de petit modèle. Mais cette Collection ne renferme pas que du grec et du copte : le rouleau de compte P.Count 2 et 3 est en égyptien démotique ; le fragment funéraire avec vignette Inv.Sorb. 1304 est hiéroglyphique (du IXe av. J.-C., soit le plus ancien de la Sorbonne) ; l’imposant rotulus Inv.Sorb. 2344 émanant des archives de Kurrah ben Sharik, gouverneur d’Égypte au début du VIIIe s., est arabe. Nous avons enfin pu observer quelques pièces spéciales : le P.Lille 1, devis de travaux d’irrigation, avec plan, de la dôréa d’Apollônios (célèbre ministre des Finances de Ptolémée II et III) et le contrat P.Reinach I 20, caractérisé par une partie supérieure roulée et scellée par un fascinant sceau d’argile minuscule, protégeant un bref résumé afin d’éviter des falsifications. Dernières curiosités : un papyrus carbonisé de Thmouis (Inv.Sorb. 2062) et le très coloré Inv.Sorb. 2080+2081, probablement un modèle pour un tisserand ou un mosaïste. La vue d’un ostracon grec (P.Sorb. I 64) et d’une Tabella defixionis (P.Reinach II 88) gravée sur plomb, a complété le panorama des typologies des supports de la collection, nous permettant de réfléchir sur les rapports entre paléographie et épigraphie.

Florent Jacques – Filippo Ronconi  

De passage au CéSor

 
Andrea Graus, postdoctorante au Ruusbroec Institute de l'Université d'Anvers (Belgique) est de nouveau de passage au CéSor pour un séjour de deux mois (mai-juin 2016). Elle présente ci-dessous les travaux du collectif dirigé par Tine Van Osselder dans la cadre d'un financement ERC Starting Grant".


STIGMATICS. Between saints and celebrities. The devotion and promotion of stigmatics in Europe, c.1800-1950
 
 This project studies the promotion and devotion of the hundreds of stigmatics reported in five European countries during the nineteenth and early twentieth century. The majority of the work on these women (and a few men) who carried Christ’s wounds, has focused primarily on the medical debates and religious treatises and examined the stigmatics in isolation. This project wants to move beyond the traditional historiographical emphasis in at least three ways.
 
First of all, it will focus on the popular perception of stigmatics and examine how they became symbolic figures of political and religious causes. Secondly, we will study the interaction of the ‘victim souls’ with their communities and examine how they were turned into ‘living saints’ through religious practices and discourse, and how some of them were eventually even beatified and canonized. Thirdly, we will address them as carefully constructed religious commodities (celebrities) and rebalance the research on the selling of religion that has adopted a top-down perspective and focused primarily on the popularization of authorized cults rather than on the impact of the commercialization from the bottom-up.
 
Combining these three aspects in studying the ‘golden age’ of the stigmatics, the project will enhance our understanding of the role of (new) media and consumption practices in religious change and the construction of religious identities. As each of these emphases calls for a study that takes into account chronological and geographical differences, we will adopt a comparative approach and examine five of the countries where most of the (hundreds of) stigmatics have been attested (Italy, Spain, France, Germany and Belgium).
 
This will allow us to trace larger trends as changes in the type of stigmatic (e.g. bedridden silent ‘sign’ or a socially engaged charismatic leader) and moments and locations of increased attention (e.g. political crises). However, since this was the era of an internationalized Catholicism the countries will not be studied in isolation and special attention will be given to transnational attraction (e.g. pilgrims) and the related differences in promotion and perception.
 
As part of the project, we will elaborate an online database with information on the hundreds of stigmatics of the above-mentioned European countries. It will be accessible on the Internet in 2019.
  • Project duration: 2015-2019.
  • Team: Tine Van Osselaer (Principal Investigator), Andrea Graus (Post-doctoral researcher), Leonardo Rossi (Doctoral student).
  • Funded by: European Research Council (Starting Grant).
  • Location: Ruusbroec Institute, University of Antwerp (Belgium).
 
For more information see: https://stigmatics.wordpress.com
 


Claudio Ferlan

 
Claudio Ferlan a obtenu sa maîtrise en Droit (1999) et en Histoire (2003) ainsi que son doctorat en Histoire moderne (2006) à l’Université de Trieste. Il est actuellement chercheur à l’Institut Historique Italo-Allemand de Trente (Fondation Bruno Kessler) et chargé de cours en Histoire de l’Historiographie à l’Université de Trente. Il a été chercheur invité en Autriche (Universités de Klagenfurt et Graz) et en Allemagne (Institute Max Planck d’histoire européenne du droit).
Ses recherches portent sur l’histoire de la Compagnie de Jésus des XVIe et XVIIe siècles, en particulier sur l’enseignement et la prédication dans les pays de langue allemande et dans le Vice-Royaume du Pérou. Il a dirigé un livre sur la question de l’obéissance jésuite (avec Fernanda Alfieri, Avventure dell’obbedienza, 2012). Il a aussi publié une monographie sur l’histoire des collèges jésuites autrichiens (Dentro e fuori le aule, 2012), une biographie du père José de Acosta (2014), et une brève histoire de la Compagnie de Jésus (I gesuiti, 2015).
Dans le cadre du CéSor, il développe, sous la direction de professeur Pierre Antoine Fabre, son nouveau projet consacré à l’histoire de l’alimentation dans la culture missionnaire jésuite de l’époque moderne entre Europe et Amérique espagnole. Il s’intéresse spécialement à la discipline du jeûne ecclésiastique et aux problèmes liés à la réglementation de l’ivresse et de la gourmandise.

École d'été 

 
VIIe ÉCOLE D’ETE DE BYZANTINOLOGIE
KAVALA (GRECE) 3 – 9 JUILLET 2016
RELIGION D’ÉTAT, RELIGION POUR L’ÉTAT
Programme
Inauguration de l’École d’Été - Dimanche 3 juillet 2016 – 19 h
La réforme de l’enseignement supérieur comporte des contraintes pour les établissements universitaires en ce qui concerne la façon de fournir un enseignement à la fois formateur et de spécialisation. Désormais la plupart des pays européens ont choisi la voie dite « des accords de Bologne », qui prévoit trois (parfois quatre) ans d’études préliminaires (licence, laurea, ptycheio etc.), deux ans d’études intermédiaires (master, laurea specialistica, métaptychiako etc.), et trois ans de doctorat. C’est justement pour mieux former les étudiants des deuxième et troisième degrés que des Écoles d’été sont mises en place dans toute la Communauté Européenne.

En ce qui concerne les études byzantines, la situation est très particulière : généralement il n’existe pas de filière spécialisée dans ce domaine d’études, et les étudiants suivent parfois des spécialisations à l’intérieur des cours de philologie classique, d’histoire de l’art ou d’histoire. Pour pallier à cette situation, une École d’été – la première dans son genre – avait été mise en place en 2009 par l’École des hautes études en sciences sociales de Paris avec comme partenaires des Institutions grecques. Six écoles d’été ont été ainsi organisées : à Drama en 2009 (« Le document byzantin ») et 2010 (« Le palais byzantin »), à Serrès en 2011 (« Le monastère byzantin »), à Thessalonique en 2012 (« Outils à Byzance, outils pour Byzance »), en 2013 (« Communautés et groupes à Byzance ») et 2014 (« Saints et pécheurs à Byzance »), afin d’offrir, à des étudiants en provenance du monde entier, une formation dans toutes les disciplines afférentes à la byzantinologie (histoire, littérature, histoire de l’art, archéologie, droit, sigillographie, paléographie, codicologie, numismatique, etc.).

Le succès de l’initiative a été énorme : des étudiants des quatre coins du monde ont participé à ces Écoles d’été, qui sont ainsi devenues un moment majeur de formation, très attendu par les étudiants, qui ont sollicité auprès des institutions partenaires la poursuite de l’initiative. Désormais la majeure partie des futurs byzantinistes seront passés par cette École, qui aura signifié une étape fondamentale dans leur formation.
Après une année de pause, en 2016, grâce au soutien du Césor, du Labex Resmed et du Consulat général de France à Thessalonique, la Ville de Kavala organise la VIIe école d’été de Byzantinologie, dont le sujet porte sur « Religion d’État, religion pour l’État ». Dans un Empire où la religion joue le rôle essentiel d’idéologie impériale et d’élément de cohésion sociale, des spécialistes français, grecs, anglais, espagnols et américains vont présenter les diverses facettes de l’impact fondamental que la religion a eu dans la vie de l’Empire byzantin.

Programme disponible sur : http://cesor.ehess.fr/2016/05/25/viie-ecole-dete-de-byzantinologie/

Journée d'études


Voyage vers le même. « L'ethnographie chez soi »
en sciences sociales des religions


Journée d'études des doctorants du CéSor

 
Lundi 13 juin 2016 
EHESS, Salle A. Bâtiment le France - 190-198 avenue de France - 75013 Paris
 
Comment le rapport du chercheur à son objet d’enquête impacte-t-il son regard ? Quels sont les enjeux théoriques et épistémologiques de l’appartenance du chercheur à son terrain ? Rejoignez-nous pour une journée de réflexions autour de la « recherche chez soi » en sciences sociales du religieux, à partir de terrains et de perspectives variées.


9h-10h : Accueil et introduction  
Mira Niculescu, doctorante (CéSor-EHESS) et Pamela Millet Mouity, doctorante (CéSor-EHESS) 

Session I : Enquêter et appartenir
Discutant, Hassan Elboudrai, anthropologue, maître de conférences (CHSIM-EHESS) 

10h-11h : Panel 1 - l'ethnographie à l'épreuve de la culture d'origine 

« Ce que la proximité culturelle du chercheur avec son terrain de recherche permet de comprendre dans le traitement des migrations », Mohammed Sharquawi,  doctorant en sociologie (IRIS-EHESS) 

« Militant-pèlerin : mobilisations catholiques en Corée du Sud », Minju Song, master 2 en sociologie générale (EHESS) 

Pause 

11h15-12h30 : Panel 2 - enquêter sur un milieu que l'on a quitté 

« Enquêter sur le genre des hommes d’Église. Quand on est un homme et qu’on a été homme d’Église », Josselin Tricou, doctorant au département de sciences politiques (Université Paris VIII-Laboratoire LEGS) 

« Quand l’expérience religieuse devient la compréhension elle-même de son terrain : le cas d’un chercheur ex-salafiste ayant comme objet de recherche les jeunes salafistes », Mohamed Outahar, doctorant en sociologie et sciences religieuses (Université Internationale de Casablanca-Maroc)

Pause déjeuner : 12h30-14h30

Session II : Penser son rapport au terrain
Discutant, Sébastien Tank, chargé de recherche (CéSor-CNRS)

14h 30-15h30 : Panel 1 - l'enquête ethnographique à l'épreuve de l'engagement 

« Enquêter sur le tourisme chamanique. L'entreprise ethnographique face à la "question sectaire" », David Dupuis, doctorant en ethnologie et anthropologie sociale, (LAS-EHESS) 

« Se distancier de soi, se distancier de son objet. Quand le chercheur interroge en miroir un engagement qui est aussi le sien », Marc Lebranchu, doctorant en anthropologie et sciences religieuses (GSRL-EPHE)

Pause

15h40-16h30 : Panel  2 - enjeux théoriques et épistémologiques de l'auto-ethnographie 

« Quand « l’autre » devient « nous » : les enjeux méthodologiques de l’anthropologie des religions afro-brésiliennes », Mariana Ramos de Morais, docteure en anthropologie, post-doctorante au CéSor (CAPES Foundation, Ministry of Education of Brazil-Brazil)

« Auto-ethnographie dans les pentecôtismes camerounais »,  Sariette Batibonak, anthropologue, docteure en anthropologie (IMAf-Aix-en-Provence)

Pause

Session III : Filmer les siens : une approche visuelle de l’ethnographie chez soi

17h 30-18h15 : « De la Namibie à Montmartre. Un Film ethnographique », Rina Sherman cinéaste et ethnologue 

Conclusion Générale :  
Stefania Capone, anthropologue, directrice de recherche (CéSor-CNRS)


Organisation : 
Pamela Millet Mouity (CéSor-EHESS) Pamela.laureine@ehess.fr
Mira Niculescu (CéSor-EHESS) nicu@ehess.frn
 

Soutenance HDR Emma Aubin-Boltanski



Emma Aubin-Boltanski soutiendra son Habilitation à Diriger des Recherches
« Anthropologie des apparitions et des expériences mystiques au Proche-Orient (Liban, Syrie, Palestine) »
À l’EPHE, samedi 18 juin à 14h dans la salle Gaston Paris, Esc. E, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris.
Devant un jury composé de
  • Dionigi Albera, CNRS. Rapporteur
  • Elisabeth Claverie, CNRS.
  • Bernard Heyberger, EPHE-EHESS. Rapporteur
  • Michael Houseman, EPHE. Directeur d’habilitation
  • Franck Mermier, CNRS.
  • Galia Valtchinova, Université de Toulouse. Rapporteur
  
Résumé :
Après un travail sur deux pèlerinages musulmans en Palestine, Emma Aubin-Boltanski s’est consacrée à une anthropologie du culte marial au Proche-Orient. Sa réflexion porte notamment sur trois thèmes : l’articulation entre pèlerinages et enjeux nationaux ; la question des économies locatives du divin liée aux problématiques du croire et des matérialités religieuses ; et enfin le rapport entre eschatologies individuelles et collectives.
Ses enquêtes de terrain l’ont conduite vers un réseau de mystiques chrétiennes constitué depuis le début des années 1980 entre la Syrie et le Liban. Parmi ces mystiques se trouve Catherine Fahmi. Libanaise maronite et donc membre d’une société et d’une Église qui ne réservent qu’une place restreinte aux femmes, Catherine réalise l’invraisemblable : dans son appartement transformé en « église de maison », elle impose son propre corps comme la scène d’une rencontre privilégiée entre les humains et le ciel ; comme un lieu où Dieu parle encore ; bien plus, comme l’espace d’une possible régénération de la nation libanaise et de l’Ecclesia. Le « manuscrit inédit » présenté dans le cadre de cette HDR est entièrement centré sur ce personnage singulier qui tout à la fois répète et renouvelle un modèle porté par une longue chaîne de femmes mystiques catholiques depuis le XIIIe siècle. 

Comme un parfum de rentrée…

 
 
Pas de lettre mensuelle du CéSor avant la fin septembre 2016 désormais. Vacances obligent !
Nous pouvons donc déjà nous projeter vers la rentrée d’octobre.
La journée de rentrée de l’équipe est fixée au mardi 18 octobre (10h-17h). Outre l’accueil et la présentation des nouveaux membres, cette journée sera l’occasion de nous plonger dans le programme des activités du CéSor pour l’année universitaire 2016-2017.

Voici un avant-goût des séminaires collectifs de l’an prochain :

- L’Âge séculier II : sécularisation et dynamique de la croyance (Pierre Bouretz)
- Catholicisme contemporain (Céline Béraud) [co-affichage EHESS/EPHE]
- Les christianismes dans l’Orient européen et méditerranéen, XVe-XIXe siècle (Bernard Heyberger)
- Dictionnaire critique de l’Église (Dominique Iogna-Prat)
- Histoire des sciences sociales du religieux (Céline Béraud, Pierre Lassave)
- Initiation au grec byzantin (Charis Messis)
- Missions (Pierre-Antoine Fabre)
- Saintetés, sacralités, dévotions. Pour une anthropologie historique de l’objet votif (Pierre-Antoine Fabre) [co-affichage CéSor/Gahom-CRH]
- Sciences sociales et guerre en Syrie (Emma Aubin-Bolanski, Cécile Boëx, Anna Poujeau)
- Séminaire des doctorants (Pamela Millet, Mira Niculescu)
- Sociologie des judaïsmes contemporains (Rita Hermon-Belot, Sébastien Tank)
- Transnationalisation religieuse (Stefania Capone, Nathalie Luca)
- Variations du croire (Anne-Sophie Lamine, Nathalie Luca)
 
Les débats du CéSor organisés par Anna Poujeau reprendront le jeudi 20 octobre 2016.

Nous vous souhaitons un bel été.

 



CéSor | 10, rue Monsieur le Prince 75006 Paris

EHESS - CNRS UMR 8216 






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