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La lettre du Centre d'études en
sciences sociales du religieux (CéSor)

Février 2016

Le CéSor en publications

Le califat

Histoire politique de l'islam

Nabil Mouline
Le 29 juin 2014, à la grande mosquée de Mossoul, Abou Bakr al-Baghdadi proclame le califat. L'homme qui se prétend descendant du Prophète est encore inconnu du grand public. Il est pourtant le chef d'une organisation djihadiste qui fédère des milliers de partisans dans une région plongée dans le chaos depuis plusieurs décennies. Al-Baghdadi promet aux fidèles la domination universelle s'ils pratiquent le djihad et respectent la charia. Désormais, tous les émirats et États musulmans sont illicites, car l'ensemble des musulmans doit lui prêter serment d'allégeance. N'est-il pas le commandeur des croyants de ce nouveau califat ? Remontant aux prémices de l'islam, Nabil Mouline raconte - entre fantasmes et réalité - l'histoire du califat, cette institution politico-religieuse née en Arabie au VIIe siècle, qui a façonné la civilisation musulmane, devenant ainsi au fil du temps associée à l'âge d'or de l'islam. Pour les islamistes, le califat apporte une solution globale : une seule communauté, une seule loi, un seul chef...
2016, Flammarion

Le Sénat publie une étude de législation comparée sur la répression du blasphème :

 

La répression du blasphème. Étude de législation comparée

n° 262 - 20 janvier 2016

Cette étude concerne le régime applicable à la répression du blasphème dans cinq États : l'Iran, l'Irlande, l'Italie, le Portugal et la Turquie. 
Elle comprend également, outre une note de synthèse et une note sur le régime applicable en France, deux annexes : la première consacrée aux sources, et la seconde présentant une réflexion méthodologique sur les difficultés d'une approche comparative du régime applicable au blasphème.
Chacune des monographies consacrées aux cinq États précités examine tout d'abord, pour le blasphème proprement dit :

- le contenu de l'infraction (objet de l'incrimination, existence de conditions spécifiques pour la caractériser) ;

- les modalités d'expression prohibées (supports, notamment nouveaux moyens d'information et de télécommunication) ;

- les religions et personnes protégées ;

- les moyens de défense ;

- et la portée de la répression des infractions (peines encourues, poursuites et peines prononcées).

Ces monographies précisent si le législateur national a ajouté ou substitué d'autres formes de protection à celles concernant le blasphème (répression des injures, des insultes, de l'incitation à la haine ou à la violence, des discriminations et des atteintes illégales au libre exercice d'un culte) en signalant les éventuelles relations entre les premières et les secondes.

Plus d'informations ici

 L'événement du mois


17 février 2016

Prochaine séance du séminaire du 
Dictionnaire dynamique des faits religieux

Il faut savoir achever un dictionnaire…

  
Le Dictionnaire des faits religieux, publié à l’automne 2010 sous la direction de Régine Azria et Danièle Hervieu Léger, avait été préparé en séminaire, et c’est en séminaire qu’il s’est poursuivi de 2011 à juin 2016, sous l’appellation Dictionnaire dynamique des faits religieux. Cette suite avait pour objet de prolonger l’aventure collective en la revisitant dans ses manques et ses approximations, en proposant de nouvelles entrées, ou en en reprenant d’anciennes. « Dynamique » voulait dire « numérique » en ce sens que l’accès à ces ajouts et reprises devait se faire en ligne, ce qui est d’ailleurs le cas, le fruit du travail accumulé étant offert à tout lecteur qui en fait la demande. Mais la « dynamique » en question n’a été pensée que comme une étape d’un cheminement plus long menant vers la seconde édition papier du Dictionnaire des faits religieux attendue à l’horizon 2017-2018.

Une partie de la relance est venue de nouvelles et jeunes énergies, à l’occasion du forum organisé en juin 2012, où un certain nombre de jeunes docteur(e) s sont venu(e) s présenter des entrées inédites ayant vocation à s’agréger au Dictionnaire dynamique. Pour le reste, c’est-à-dire les notices au centre des discussions de séminaires, le plus dur restait bien sûr à faire, et le programme des nouvelles entrées s’est révélé ardu. Fallait-il penser à une notice « économie », mais de quelle amplitude ? Économie au sens classique du terme, pour prendre la mesure du « marché » religieux, du religieux entrepreneurial ? Ou « économie » au sens chrétien ancien d’organisation globale du créé ? Après avoir traité l’entrée « texte », devait-on retenir une entrée « littérature » ? Mais encore fallait-il maîtriser la question épineuse des « champs », de leur articulation (par exemple l’épopée et la religion en Grèce ancienne), de leur distinction en régime moderne avec la constitution d’un champ littéraire autonome. Sans oublier d’aborder le problème des rapports littérature/religion en contextes, dans des aires et des histoires culturelles considérées pour elles-mêmes : quel sens peut-il y avoir à qualifier la littérature de « juive » ou de « chrétienne », ces deux « contextes » n’étant que le point de départ d’une exploration appelée à s’étendre à d’autres religions et à d’autres aires culturelles ? Certains choix d’entrées nouvelles se sont imposés un peu d’eux-mêmes, quitte à être retouchés par la suite, comme « excommunication » devenu « exclusion » par souci de déchristianiser au maximum les notices.

Parallèlement se sont organisés des ateliers « traduction » du Dictionnaire des faits religieux. Les entreprises de traduction/adaptation en cours (espagnol, italien, japonais, persan) méritaient un accompagnement sur les problèmes de traductibilité. Quelles entrées retenir ? Comment les adapter dans les langues cibles qui portent des univers culturels autres que le français dans lequel le dictionnaire de départ a été pensé ? « Penser en langue », telle est la question, bien posée par Barbara Cassin et ses équipes de traducteurs du Vocabulaire européen des philosophies (Paris, 2004). Cette année, l’exercice est porté sur le terrain de l’allemand, qui joue un peu le rôle d’une langue de référence en sciences humaines et sociales (ateliers des 16 et 30 mars 2016).
 
1. Les notices achevées (et accessibles à la demande)
- autorité religieuse en Islam (Constance Arminjon)
- déification (Raphaël Voix)
Interpretatio (Federico Massa)
- monachisme (Danièle Hervieu-Léger, Dominique Iogna-Prat, Florence Galmiche, Adeline Herrou, Anna Poujeau)
- religion intellectuelle (Louis Pinto)
- sacré (Vincent Delecroix, Danièle Hervieu-Léger, Dominique Iogna-Prat)
- entrées biographiques : Heidegger (Claudia Cristina Serban), de Heusch (Erwan Dianteill), Leiris (Erwan Dianteill, Michael Löwy), Levinas (Dan Arbib)

2. Notices travaillées, à achever, à livrer
- exclusion (Rachida Chi, Catherine Clémentin-Ojha, Ron Naiwed, Émile Rosenblieh)
- littérature (équipe sous la responsabilité de Frédéric Gugelot et François Trémolières)
- économie (Maria Chiara Giorda)

Focus

 

Une histoire comparée et connectée des christianismes à l’Est de l’Europe
et au Proche-Orient

 

(Bernard Heyberger, Directeur d’études à l’EHESS et à l’EPHE, membre du CéSor)

 
Bien que l’historiographie récente ait commencé à étudier les communautés chrétiennes d’Europe de l’Est et de l’Empire ottoman entre le XVIe siècle et la Première Guerre mondiale, plusieurs raisons ont empêché jusqu’à aujourd’hui de connecter et de comparer ces différentes aires culturelles qui ont pourtant connu, du temps des Réformes à l’âge du nationalisme, des évolutions comparables. Le but de ce séminaire est justement :
  1. De comparer les changements survenus dans les Églises et aires culturelles concernées à partir d’un certain nombre de critères comme la production de livres, les précisions dogmatiques, le système scolaire, les ordres monastiques…
  2. D’étudier les formes de connexion entre l’Orient et l’Occident (catholique et protestant), mais aussi entre Est et Est.
Des caractéristiques du fonctionnement interne des Églises orientales dans l’Empire ottoman peuvent être comparées et discutées. Elles sont souvent proches de ce qu’on peut observer du fonctionnement de l’Église et de la gestion du pluralisme dans les autres empires (Venise, Fédération polono-lithuanienne, Empire russe). L’époque choisie est aussi marquée par l’innovation administrative dans les Églises, en interaction avec les différentes politiques des États.
La réforme signifie souvent, même chez les orthodoxes, l’introduction d’une discipline inspirée du Concile de Trente, fondée sur des normes écrites et caractérisée par l’homogénéisation des pratiques, de l’ordre hiérarchique, et de la culture. L’introduction de l’imprimerie dans ces différentes aires culturelles entraîne un développement de la lecture et de l’écriture, mais soulève une série de questions, par exemple sur la forme à donner à l’édition scientifique des textes, la nécessité d’une réforme liturgique ou de précisions dogmatiques, et le choix de la langue. Etudier ce contexte conduira à alimenter les discussions actuelles sur les formes et les chronologies d’une « confessionalisaiton » dans le contexte des Églises orientales, en relation avec les débuts d’une « ethnicisation » de la religion et l’introduction de l’idée de « nation ».
L’érudition catholique et protestante offrait de nouveaux outils pour interroger l’histoire et la tradition, mais obligeait les savants et les dirigeants des Églises orientales à répondre à des questionnaires élaborés à l’Ouest, dans le contexte des controverses catholiques/protestants, par exemple sur les sacrements ou sur la structure de l’autorité dans l’Église. L’aspiration et la dynamique à unifier l’Orthodoxie à une échelle globale, de Moscou à Alexandrie, feront l’objet d’une attention particulière dans ce projet. Les nombreuses connexions entre les différents centres de l’Orthodoxie sont encore quasiment ignorées, mais commencent à retenir l’attention des chercheurs. D’importants transferts culturels entre les chrétientés orientales peuvent être observés.
Naturellement, la création d’Églises « unies » à Rome (Ruthènes, Melkites, Chaldéens) est au cœur de ces changements. L’émergence d’une identité catholique orientale est soumise à la double contrainte imposée aux Églises, de se réformer selon le modèle tridentin et de rester fidèle à la tradition particulière dont elles sont les porteuses. Jusqu’à nos jours, cette double contrainte marque la culture des membres de ces Églises, qui jouèrent un rôle spécifique à l’origine des différents nationalismes (ukrainien, arabe, arménien.).
Le projet de ce séminaire s’inscrit dans les approches actuelles d’une « histoire globale à petite échelle ». Il a des connexions spécifiques avec les recherches portant sur la Méditerranée et celles qui traitent des interactions entre l’Occident et l’Orient. Il se concentre concrètement sur les questions d’espace et de circulation : territoires, frontières, et itinéraires suivis par les hommes, les textes et les objets.

Séminaire :

Les christianismes dans l’Orient européen et méditerranéen (XVe-XIXe siècles)
Échanges, compétitions, mimétismes


Organisé et animé par :
Elena Astafieva, chargée de recherche au CNRS (CERCEC) 
Aurélien Girard, maître de conférences à l'université de Reims Champagne-Ardenne 
Bernard Heyberger, directeur d'études à l'EHESS, directeur d'études à l'EPHE (CéSor)
Vassa Kontouma, maître de conférences à l'EPHE
Laurent Tatarenko, membre scientifique de l'École française de Rome

du 21 octobre 2015 au 1er juin 2016 
les 1er et 3e mercredis du mois de 11h à 13h
(salle Alphonse-Dupront, 10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
 
Prochaines séances :
 
3 février 2016 : Laurent Tatarenko (École Française de Rome) : Justice et tribunaux ecclésiastiques dans l'Église uniate ruthène aux XVIIe-XVIIIe siècles : construction et usage des normes sur les frontières des rites.
 
17 février 2016 : Cesare Santus (École Française de Rome) : Communicatio in sacris, coexistence et conflits entre les communautés chrétiennes de l'Empire ottoman (XVIIe-XVIIIe siècle)

Les débats du CéSor

 

 

4 février 2016, 17h30 - 19h30

 

Débat consacré à l’ouvrage posthume
d'
Alphonse Dupront


10 rue Monsieur le Prince, 75006 Paris
(Salle Alphonse Dupront, Rez-de-chaussée)
 
 

avec

Jean Lebrun (France Inter),

Pierre-Antoine Fabre (EHESS)

Etienne Anheim (UVSQ)

 

 


 

De passage au CéSor

 

Jennifer Timmons

Jennifer Timmons is an Exchange Fellow from the University of Chicago, where she is a doctoral candidate in the Department of History. Jennifer holds her master's degree from the same institution (2011) and her bachelor's from the University of California at San Diego (2009). Her dissertation project, Venenum Bibit: The Theological Vocabulary of Poison in the Middle Ages, explores metaphors of poison, contamination, and disease as they pertain to theological debates and heresy. She is interested in medieval poison metaphors as imagery representing a specific mode of thought, adapted to make theological claims about the way that heretics and scholars alike willfully misinterpret scripture, and about the dangers of persuasive speech, deception, and hypocrisy. Jennifer will be affiliated with CéSor in Winter/Spring 2016 as she performs dissertation research in France. 

Arrivée au CéSor

 

Anne Lepoittevin, membre associée au CéSor

Docteure en Histoire de l’art, ancienne élève de l’École Normale Supérieure (2002), agrégée d’histoire (2004) et ancienne pensionnaire de la Fondation Thiers (2009), Anne Lepoittevin est maître de conférences en Histoire de l’art moderne à l'Université de Bourgogne. 
Ses recherches portent sur l’art sacré italien entre les XVe et XVIIe siècles. Après une thèse sur la statuaire très chrétienne des Sacri Monti d’Italie (en attente de publication aux Pur/Pufr), elle s’intéresse aux statues et images tridimensionnelles qui sont explicitement offertes à l’adoration des fidèles (statues miraculeuses ; statues votives ; Agnus Dei). Dans cette idée, elle a également publié sur Alberti (« De l'idole à l'ornement : Alberti et les statues du “ temple” », dans Albertiana, Vol XIII, Florence, Leo S. Olschki Editore, 2010) et sur les statues de Santa Maria delle Grazie (« La chambre des merveilles votives du sanctuaire mantouan de Santa Maria delle Grazie. Le rôle des franciscains au XVIe siècle », MEFRIM, 126-2 | 2014, URL : http://mefrim.revues.org/1988 ).
 
Dans le cadre du CéSor, elle participe au programme Ex-voto (CéSor-Gahom-Fondation Campus Condorcet) ainsi qu’aux réflexions menées autour des objets de dévotion (CéSor-Gahom-École Française de Rome).
 



CéSor | 10, rue Monsieur le Prince 75006 Paris

EHESS - CNRS UMR 8216