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Néosanté hebdo
mercredi 10 février 2016

Secrets de centenaires

portrait de Yves RasirNon, je ne vais pas vous parler du régime crétois  et du modèle Okinawa, des hormones de jouvence ou des meilleurs nutriments antioxydants. Ces « secrets de longévité » ne sont plus secrets depuis longtemps et je laisse à d’autres le soin d’enfoncer les portes ouvertes. Les kiosques sont pleins de journaux,  la  toile est envahie de blogues et les boîtes mail regorgent de newsletters qui nous ressassent qu’un mode de vie sain améliore la santé et augmente l’espérance de vie. En tant que lecteurs de Néosanté, vous savez que ce n’est pas totalement faux mais vous savez aussi que c’est loin d’être vrai.   

Pourquoi ? Parce que la longévité d’un être humain dépend avant tout de sa capacité à éviter ou surmonter les maladies. Or celles-ci, faut-il encore  le souligner,  ont une causalité très majoritairement psycho-émotionnelle.  Il faut avoir lu attentivement Georg Groddeck et étudié en profondeur les travaux de Ryke Geerd Hamer (tous deux docteurs en médecine)  pour comprendre le poids des pensées et des émotions dans le fonctionnement du corps.  À ceux qui  prennent les « pensémotions » à la légère et qui négligent volontiers le rôle central du psychisme, je rappelle toujours le triste destin du Dr Jean Seignalet : après avoir consacré toute sa vie active à la mise au point du régime portant son nom – et qui est certainement, je n’en disconviens pas,  le plus propice aux équilibres physiologiques – le chirurgien français à peine retraité a été terrassé en quelques mois par un cancer du pancréas. Je pourrais également vous citer plusieurs naturopathes renommés qui  sont morts jeunes malgré une  hygiène de vie exemplaire.  Quant aux apprentis-sorciers de la complémentation hormonale,  j’aurai la charité de ne pas dévoiler les décès prématurés et les accidents de santé qui ont frappé leurs proches ou leurs patients.

Plutôt que d’enquêter sur les vieillards japonais,   s’en remettre aux promesses de la  médecine anti-âge ou s’égarer dans la croyance selon laquelle l’austérité d’une existence en  conditionne la durée, je trouverais plus utile  d’observer les gens qui, sous  nos latitudes ou dans notre contexte culturel, arrivent à un âge vénérable sans vraiment le vouloir. Quels sont les secrets de « nos »  supercentenaires ?  Qu’est-ce qui peut expliquer  leur exceptionnelle longévité ?  Le 30 novembre dernier,  l’Italienne Emma Moreno a soufflé ses 116 bougies.  À ceux qui la questionnent, elle répond que ce sont ses trois œufs journaliers (deux crus, un cuit) qui lui ont permis de tenir aussi longtemps. Morte à 122 ans,  la Française Jeanne Calment racontait qu’elle devait sa belle vitalité à son petit verre de porto quotidien, accompagné de chocolat (un kilo par semaine !) et de quelques cigarettes. C’est seulement à l’âge de 100 ans qu’elle avait cessé de faire de la bicyclette.   La  Guyanaise Eudoxie Baboul,  doyenne actuelle en France, attribue plutôt la vigueur de ses 114 ans à la semoule de manioc dont elle est très friande. De ces trois exemples, il ressort déjà qu’une certaine dose d’épicurisme, ou en tout cas d’irrespect des canons de la diététique, ne fait guère de tort et n’empêche pas d’atteindre un âge canonique. Ne serait-ce pas,  d’avantage que le bien  manger,  l’absence de peur de mal manger qui fait le lit  de la longévité ?

Au lieu d’ausculter leur assiette et d’examiner leurs habitudes,  il serait peut-être plus judicieux de considérer la philosophie de vie de ces championnes du grand âge.  En lisant un article sur Eudoxie Baboul, j’ai été frappé  par l’hommage qui lui a été rendu à Cayenne.  Dans son discours, un édile saluait « la générosité, la solidarité et l’engagement exemplaire envers les autres » de la vaillante centenaire. Après sa carrière d’agricultrice et  de couturière,  celle-ci a en effet « profité » de sa retraite citadine pour devenir famille d’accueil et offrir un foyer à de nombreux enfants de la campagne montés à la ville  pour se scolariser. Chapeau bas, madame !  Ce récit m’a fait penser à un autre article que j’ai lu récemment.  Consacré à Felimina Rotundo,  une alerte centenaire new-yorkaise, l’article racontait que cette aïeule continuait à gérer sa blanchisserie et qu’elle y travaillait dur six jours par semaine. Pour elle, c’est le fait de laver et de plier des vêtements toute la journée qui l’aidait à rester jeune. Mais pour son fils, interrogé par un magazine américain, le secret de sa maman  résidait plutôt dans le fait qu’elle a toujours aimé travailler et qu’elle adore faire de nouvelles rencontres.

Vous me voyez venir ?  Non , je ne vais pas prétendre que le boulot aide à faire de vieux os et que repousser l’âge de la retraite va soulager les finances de la  Sécu (quoique…). L’hypothèse que je formule, c’est que la jeunesse d’esprit influence largement la robustesse du corps et que le bien-être psychosocial est bien plus capital que le statut hormonal ou le taux de cholestérol.  Ce dont je suis intimement convaincu, c’est que la longueur d’une vie dépend étroitement de l’ENVIE de l’allonger. Et que pour ressentir cette envie,  il faut  pouvoir donner du sens à sa vie.  La mot « sens », ai-je déjà écrit plusieurs fois, devrait prioritairement se comprendre dans son sens premier, celui de « direction ».  Laquelle ? Celle de la flèche du temps, pardi !  Tous les êtres vivants de la création  sont prêts à sacrifier leur vie pour celle de leurs descendants.  Et tous les animaux mettent la survie de l’espèce au-dessus de la leur.  Pourquoi l’être humain échapperait-il à la règle ?  Selon toute vraisemblance,  la longévité des hommes et des femmes est considérablement favorisée par leur sentiment d’utilité envers leurs semblables et envers  les générations suivantes.  Je vous fiche mon billet que le vrai secret des centenaires, c’est leur capacité à nourrir ce projet de servir leur prochain et de se perpétuer à travers autrui. Le reste est accessoire et aucune innovation de santé naturelle ne jouera jamais, à cet égard, un rôle essentiel.

 

Yves Rasir

 

PS : à tous les lecteurs qui ont acheté le livre « Psychobologie appliquée », je demande une nouvelle fois de la patience. Nous résorbons le retard d’expédition mais il faudra encore plusieurs jours pour éponger le tsunami de commandes qui s’est abattu sur notre pauvre secrétaire.  Comme je lui prête main forte, je demande aussi  un peu de clémence à mes correspondants : mon retard de réponses au courriel ne sera pas comblé avant une bonne quinzaine.

 

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Le  numéro 53 (février 2016) de Néosanté, revue internationale de santé globale.
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