Maintenant que vous maîtrisez les concepts liés à la rétroaction, et avez clairement en tête l’objectif de votre conversation de rétroaction avec Jeanne, vous pouvez passer à l’étape suivante: donner de la rétroaction. Les deux principes de base sont les suivants:
- Nous souhaitons tous être traités avec respect et dignité. Il vous faut donc examiner cette conversation selon la perspective du destinataire autant que selon votre propre perspective.
- La rétroaction, qu’elle soit bonne ou mauvaise, doit être donnée honnêtement et être fondée sur les faits. Il nous faut donc jumeler courage et compassion.
Cerveau logique: Nous faisons appel à la partie logique de notre cerveau pour présenter les faits (comme nous les voyons) en un message qui va droit au but, selon un processus respectueux. Plus le message est direct plus il a d’impact. S’exprimer avec courage signifie qu’on s’exprime directement et avec simplicité.
Cerveau émotif: Nous faisons appel au cerveau émotif en étant authentique et en faisant preuve de compassion. Une conversation de rétroaction authentique commencera comme suit: « J’observe… », « Je ressens... », « Je pense… », « J’ai besoin de… », « Je veux… » – préférablement dans cet ordre. Commencer par « je » plutôt que « tu » jette les bases d’une conversation sincère. Cette approche va aussi renforcer la confiance mutuelle et permettre d’exposer au grand jour ce qui se passe vraiment entre vous, pendant que vous poursuivez votre échange.
Les deux « P » et les deux « E » de la rétroaction
Jumeler courage et compassion, tout en donnant une rétroaction de manière respectueuse n’est ni facile pour la personne qui la donne ni pour celle qui la reçoit. Lorsque vous offrez une critique, je vous conseille de vous en tenir aux deux « P » et aux deux « E » de la rétroaction: petite dose, précise, espace, équilibre. Ces quatre éléments contribueront à établir une confiance réciproque entre vous et votre employé, même en situation délicate.
Petite dose: Donnez la rétroaction en petites doses. En gros, attention à l’escalade! Il est plus probable qu’on vous entende et qu’on vous comprenne si vous abordez un seul sujet, même s’il y en a cinq à passer en revue.
Précise: Ne passez pas du coq à l’âne. Assurez-vous de bien connaître les faits. Avez-vous des exemples concrets pour appuyer vos propos? Une rétroaction fondée sur les faits évitera de quitter le sujet et contribuera à assurer un échange axé sur le respect.
Espace: Choisissez bien l’heure et l’endroit appropriés pour tenir votre conversation de rétroaction. La cafétéria à l’heure du dîner n’est peut-être pas le meilleur choix.
Équilibre: Soulignez autant les bons côtés que les faits à reprocher. Il est rare qu’absolument
tout soit négatif. Trouvez des exemples positifs peut permettre d’avoir une vue d’ensemble.
D’autre part…. vous devez être disposé aussi à recevoir de la rétroaction
La rétroaction est indispensable pour nouer une relation de travail productive axée sur la confiance. La confiance ainsi établie est propice à une interaction bidirectionnelle, comme dans toute conversation authentique, même si l’échange est parfois difficile. Comme gestionnaire ou employé, si vous recevez de la rétroaction négative:
- Demandez de l’aide ou prenez-la lorsqu’on vous l’offre: au fond, la plupart des gens veulent votre succès. Je n’ai jamais encore trouvé de situation où aucune aide n’était disponible. Êtes-vous prêt à l’accepter?
- Acceptez votre responsabilité dans les bons et les mauvais aspects de la situation. Ce n’est pas toujours facile. Pourtant il y a toujours deux côtés de la médaille. Prendre sa part de responsabilité dans l’impasse dans laquelle on se trouve permet d’y trouver une issue favorable.
- Écoutez votre intuition, elle vous aidera à voir le bout du tunnel.
- Entourez-vous de personnes à même de reconnaître vos talents.
Toutes mes félicitations! Vous êtes fin prêt à donner et à recevoir de la rétroaction, en toute honnêteté et de manière respectueuse. N’oubliez jamais que la rétroaction est une conversation continue, qui se tient de manière soutenue au fil du temps, dans le but d’établir une relation de travail de confiance axée sur l’honnêteté.
