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2. La DICS brade les Archives de l’État
Il y a un an environ et après une longue gestation, le Conseil d’État mettait en consultation un projet de loi sur les Archives de l’État et sur l’archivage. L’accueil fut plutôt bon et les retours encourageants. Certains milieux insistaient cependant, avec raison, sur l’importance de la mission de nos Archives cantonales et sur la nécessité, en conséquence, de les doter d’une autonomie et de moyens en relation avec leur fonction de mémoire officielle.
Quelques mois plus tard, après un tour de passe-passe dont nos autorités cantonales ont décidément le secret, le projet transmis au Grand Conseil a subi des modifications imprévues et qui semblent être le fait de la Chancellerie. Cette dernière, en effet, au lieu d’être et de rester un organe de service, ambitionnerait, ainsi qu’en témoigne le résultat de son intervention dans le dossier, de s’ériger en nouveau lieu de pouvoir, ce qui ne devrait en aucun cas être accepté par ce qu’il est convenu d’appeler « nos autorités ».
Rappelons ce que la presse a souligné, dès le projet connu : le titre d’Archiviste de l’État disparaît, renvoyé, peut-être mais on peut craindre pire encore, au règlement d’exécution. Même chose pour la commission, rouage pourtant important entre l’institution, les milieux intéressés par la vie des Archives de l’État et le peuple dont on rappellera que c’est bien lui le souverain de ce canton.
Ainsi, c’est tout un pan de la culture officielle fribourgeoise qui se retrouve relégué au rang de simple office administratif. Et Fribourg se distingue de nouveau en étant le seul canton à envisager un tel bradage de sa mémoire. Le C de la DICS se justifie décidément de moins en moins. Espérons que le Grand Conseil saura rétablir la situation en conférant à nos Archives un statut digne de notre histoire.
Fribourg enterre les Archives de l'Etat. Source: Pro Fribourg
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3. Bonnes nouvelles de Chiètres
Au terme d’une année de sensibilisation menée auprès d’un large public par le groupe « Pro Passerelle Kerzers », l’association « Passerelle Kerzers » a vu le jour le 23 mars 2014 et un contrat a été signé avec les CFF pour prendre possession de la passerelle après sa restauration. Autre nouvelle réjouissante, le montant de 200'000 francs nécessaire pour sa rénovation a pu être réuni.
En mars 2015, les CFF ont mis à l’enquête le projet de restauration de la passerelle. La réalisation des travaux est prévue entre avril et novembre 2016. Cette planification devra cependant être avancée en raison du trafic généré par le transport des betteraves vers la sucrerie d’Aarberg.
La passerelle sera découpée en trois parties, les parties irrécupérables seront remplacées et le fer des autres sera sablé, traité à l’antirouille et repeint. Afin de rendre les lignes de contact autonomes, la passerelle sera surélevée de 130cm. Les membres de l’association proposent de mener une réflexion en vue de compenser cette hauteur par une structure analogue en métal et éviter ainsi des socles en béton ressemblant à des pantoufles peu élégantes et non conformes au caractère originel que l’association souhaite maintenir pour ce site d’importance nationale.
Chiètres: la passerelle est sauvée! . Source: Pro Fribourg
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4. Vuisternens-devant-Romont : alerte rouge sur le Café du Cerf
Nous l’avons déjà mentionné dans notre première Lettre d’information et nous y reviendrons dans notre cahier de juin : le Café du Cerf, à Vuisternens-devant-Romont, risque de disparaître. Un bâtiment important dans le paysage et la mémoire de cette commune va être sacrifié, peut-être inutilement, par l’autorité même qui l’avait pourvu d’une protection assez forte pourtant, soulignant de ce fait la qualité de la bâtisse et du site : nous pensons bien sûr à l’État de Fribourg. La préfecture de la Glâne a délivré le permis de démolir la semaine dernière, un geste iconoclaste, un de plus. Pro Fribourg, seule opposante à cette destruction, va utiliser le délai légal de 30 jours pour réfléchir à un éventuel recours sur cette décision.
Vuisternens-devant-Romont, le centre du village. Source: Pro Fribourg
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6. Une fondation pour protéger et mettre en valeur la Riedera
Jeudi 11 juin 2015, à 20h, se tiendra, au Château de la Grande Riedera, à Essert – Le Mouret, l’assemblée constitutive de l’association des « Amis du Château de la Grande Riedera » (ACGR), dont le projet de statuts se trouve en français et en langue allemande, sur le site Internet (http://www.chateau-grande-riedera.ch/fr/accueil.html). Cette assemblée est ouverte au public.
À l’issue de cette assemblée constitutive, M. Aloys Lauper, historien d’art au Service des biens culturels de l’État de Fribourg, présentera l’ensemble de ce manoir construit entre 1636 et 1638, par Tobie II de Gottrau, et occupé par les descendants de la famille Gottrau sans discontinuité de 1638 à 1938.
En tant que monument d'importance nationale, le château de la Grande Riedera est un site très protégé. Après sa dernière restauration complète, réalisée en 1990 par Monique Sophie Pobé Stöcklin (décédée en 2014), une Fondation a été créée, dans le but de sauvegarder cet ensemble de très grande valeur et le rendre accessible au public.
Des travaux devront être réalisés, en 2015/2016, pour assurer le maintien des bâtiments. C’est pourquoi une recherche de fonds est en cours.
Le but de l’association des « Amis du Château de la Grande Riedera » est donc de soutenir activement la Fondation Monique Sophie Pobé, pour faire connaître le Château, en y organisant des manifestations ouvertes au public. Les fonds ainsi récoltés permettraient de réaliser des travaux nécessaires sur l’enveloppe des bâtiments.
Essert - Le Mouret, Château de la Grande Riedera. Source, Pro Fribourg
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6. Deux sites menacés en Gruyère
Certains de nos sites historiques ont acquis une réputation nationale, voire internationale. Nous pourrions en déduire que les promoteurs, impressionnés par la qualité de ces lieux de mémoire, les ménagent avec un soin particulier afin de les transmettre aussi intacts que possible aux générations futures. Or, et les exemples se multiplient, le conditionnel est décidément de mise.
Deux projets viennent alimenter notre appréhension et celle de tous les amoureux de notre histoire et de nos paysages. À Vaulruz d’abord, dont la silhouette peut être admirée par les milliers de voyageurs qui empruntent la N12 chaque jour. Ce site est très sérieusement menacé par un projet d’immeuble qu’un promoteur peu sensible veut construire au pied de la colline, juste en dessous du château.
Mais il y a plus grave encore. La colline de Gruyères, mondialement connue, risque de subir un outrage incompréhensible. Qu’on en juge : un projet de halle destinée à l’élevage industriel de poulets doit défigurer la perspective offerte aux voyageurs qui sortent de La Tour-de-Trême en direction de la ville historique. Ils auront, sur leur droite et si le projet aboutit, un édifice d’une laideur sans égale alors que tout le périmètre devrait être absolument intouchable. Pro Fribourg s’opposera naturellement à ces projets et espère que les autorités sauront éviter à ces sites des outrages irréversibles.
Vaulruz, une vue sur le château qu'il faut préserver. Source, Pro Fribourg
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