Copy
voir dans son navigateur - envoyer à ses amis
si ce message n'apparait pas correctement, cliquez ici
pour répondre à cet email veuillez utiliser cette adresse : info@neosante.eu
Néosanté hebdo
mercredi 05 août 2015

La mauvaise odeur de la campagne

portrait de Yves RasirLe week-end, je vais souvent me ressourcer à la campagne. J’ai mes habitudes de villégiature dans un joli village des Ardennes bleues, où il y a encore trois exploitations agricoles en activité. Le problème, avec les agriculteurs, c’est qu’ils travaillent aussi le samedi et le dimanche. Il arrive donc régulièrement qu’ils répandent du lisier (mélange d’excréments et d’urine de leurs vaches)  pour fertiliser leurs terres. Fréquemment aussi,   cet épandage se produit lorsque je festoie ou papote au jardin avec des amis de passage. Le cas échéant, ça ne fait pas un pli : il y a en a toujours un pour lancer   « Ah, la bonne odeur de la campagne ! ». Ou bien « Ah, le bon air pur de la campagne ! ». Moi-même, il m’arrive de  prendre les devants et de détendre l’atmosphère par ce genre de réflexion.

Il y a évidemment une part d’humour dans ces réactions verbales au puissant parfum animal pénétrant les fosses nasales. Avec le sourire, la puanteur est déjà moins puante.  Mais il y aussi une bonne dose de mauvaise foi  dictée par la croyance que la mauvaise odeur est un des charmes de la vie rurale. Par une sorte de méthode Coué olfactive, on s’autopersuade que l’inconvénient odorant est l’agréable rançon d’une immersion en milieu paysan. Si ça sent mauvais,  c’est qu’on est bien à la campagne !  Pour un peu, on parviendrait à se convaincre que l’agression de nos narines citadines par le purin bovin est un plaisir hautement profitable. À la limite, on en viendrait à remercier les fermiers de nous offrir ainsi une pittoresque contribution à notre dépaysement. Ah, la bonne et saine odeur que voilà !

Il n’en est pourtant rien : les effluves  déplaisantes de lisier ou de fumier témoignent au contraire que l’agriculture ne rime plus avec nature et que les bovidés domestiques sont en mauvaise santé.  Je dois à Alain Mahieu, bionutristionniste en Belgique et pionnier de l’alimentation paléo, de m’avoir ouvert les yeux, ou plutôt le nez, à cette réalité :  les bouses de vaches actuelles n’ont rien de naturel ! Leur odeur pestilentielle et leur apparence dégoûtante témoignent que l’animal est en perpétuelle dysbiose intestinale.  Autrement dit, que leur flore bactérienne est en déséquilibre et que leur digestion  s’en trouve très contrariée. Pour quelle raison ? Parce qu’on leur fait bouffer n’importe quoi, certes.   Mais aussi parce que, pendant des siècles, les hommes ont sélectionné les bêtes pour qu’elles rapportent un maximum de viande ou de lait, et non pour leur rusticité ou leur robustesse. Résultat : les animaux d’élevage sont aujourd’hui des colosses aux pieds d’argile  et aux intestins détraqués. Leurs flattes informes  et putrides sont le reflet externe de leur dysfonctionnement intérieur.

Il en va différemment dans la vie sauvage.  Chez le zébu, le mammifère ruminant le plus proche de la vache domestique, la bouse est déjà plus compacte. Chez les cousins du bœuf - le buffle, le gnou ou le bison - elle est encore plus solide et ressemble encore moins à la diarrhée  de nos vaches laitières ou viandeuses.  Pour l’odeur, je n’ai pas vérifié en Afrique ni en Amérique. Mais pour avoir visité des zoos et des parcs animaliers, il me semble qu’il n’y a pas photo : les relents qu’on y respire sont de délicates fragrances en comparaison de nos remugles campagnards. Selon Alain Mahieu, c’est d’ailleurs ce qui distingue le bétail de la faune sauvage bien préservée : chez celle-ci, les déjections ont le plus souvent l’apparence de crottes peu humides ou  d’étrons peu odorants, pas celle d’un gâteau mou  nauséabond. Du reste, dans la nature, l’urine et la matière fécale sont rarement, voire jamais  mélangées.  Ceci explique aussi cela.

Chez l’être humain, l’aspect,  la couleur et l’odeur des fèces sont également très instructifs. Les médecins d’autrefois y accordaient une grande et légitime importance. Dans leur film « Les rois mages », les Inconnus nous rappellent de très drôle manière que  l’art de guérir antique supposait  un examen minutieux des selles et une observation de leur évolution, une voie de connaissance qui a été complètement perdue à notre époque moderne. De nos jours, la médecine fait bien des analyses biologiques de pipi ou de caca pour y déceler d’éventuelles traces d’infection, mais elle néglige complètement les autres paramètres. C’est très dommage, car  ils renseignent vraiment sur l’état de santé d’un individu, sur la vitalité de sa flore intestinale et, en amont, sur la qualité de son alimentation. Dis-lui comment tu défèques, et un bon praticien de médecine naturelle pourrait t’en dire beaucoup sur toi  et ton mode de vie ! Mais à quoi ressemblent des selles humaines  idéales ?  Pour un article de sa rubrique « Paléonutrition » dans Néosanté,  Yves Patte s’est posé la question et il a fourni les réponses. Si vous  l’avez manqué lors de sa publication, je vous invite  à découvrir ce grand moment d’audace journalistique en cliquant ici.

Pour ma part, j’ai relu ce texte et j’y ai trouvé la confirmation de tout ce que j’ai écrit ci-dessus, à savoir que  la puanteur excrémentielle est synonyme  de dérèglement intestinal et que la  grosse commission devrait plutôt sentir peu, voire sentir bon. Cela fait farine à mon moulin : il n’est pas du tout normal que le lisier d’élevage empuantisse à ce point le bon air de la campagne. J’ai donc pris une résolution. Désormais,  toute réflexion sur la « bonne odeur » des pâturages  fera l’objet d’un correctif informatif et d’une petite leçon naturopathique de ma part pour expliquer que les bonnes déjections ne sentent pas si mauvais. Quitte à faire un peu chier mes invités…

Yves Rasir

PS :  Si vous avez aimé cette infolettre, faites-la suivre à vos contacts et/ou partagez-la sur les réseaux sociaux.  Vous pouvez  retrouver et (re)lire tous les numéros de Néosanté Hebdo ( plus de 125 à ce jour) en cliquant ici . Profitez-en pour visiter notre site….

envoyer à ses amis
pour répondre à cet email veuillez utiliser cette adresse : info@neosante.eu

Offre de la semaine

Les maladies, mémoires de l'évolution

Le livre « Les maladies, mémoires de l’évolution », du Dr Robert Guinée, vient d’être réédité aux éditions Néosanté.  C’est l’ouvrage de référence de la nouvelle médecine du sens ! Avant son arrivée en librairie et sa vente officielle au prix de 75 €, vous avez encore la possibilité d’acheter ce livre de 560 pages en direct, au prix  exceptionnel de 60 € , frais de port compris  (à l’exception du Canada).  Pour en profiter, allez  dans la boutique de notre site et cliquez à gauche sur la  catégorie « promotion ».

disponible sur www.neosante.eu :
Le  numéro 47 (juillet - août 2015) de Néosanté, revue internationale de santé globale.
couverture du numéro 47
envoyer à ses amis
pour répondre à cet email veuillez utiliser cette adresse : info@neosante.eu
se désinscrire - s'inscrire