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20 septembre 2017

VU D'AILLEURS

L’image de l’alcool et sa prise en charge évoluent en Iran

La dépendance à l’alcool est aujourd’hui considérée comme une maladie et non plus comme un crime en Iran. Des centres de traitement existent qui accueillent des patients alcoolo-dépendants et les associations de soutien psychologique ne sont plus contraintes d’agir en secret. C’est une évolution que décrit le New York Times, évoquant à cet égard, le rôle de la présidence d’Hassan Rouhani qui a su contourner l’idéologie islamique stricte en vigueur dans le pays. C’est aussi un accès de plus en plus facilité aux boissons contenant de l’alcool et la banalisation de l’usage d’alcool qui ont contribué à cet infléchissement et à la mise en place de dispositifs de soin et d’accompagnement jusqu’alors totalement inimaginables en Iran. D’après les statistiques officielles du pays, au moins 10 % de la population consomme de l’alcool en Iran avec des seuils de consommation qui dépasseraient ceux de l’Allemagne et de la Russie.

Source : ″Decades after alcohol ban, iran admits it has a problem″, NYTimes.com

 

PREVENTION

Premières fois

L’âge de la première consommation d’alcool constitue un facteur prédictif du premier rapport sexuel chez les adolescents, chez les garçons comme chez les filles, sans effet de genre observé. C’est ce que suggère une étude américaine parue dans le Journal of adolescent health à partir des données de 8138 adolescents âgés de 12 ans à 16 ans. Ainsi, si l’on cherche à limiter les risques associés à une sexualité active trop précoce à des fins de prévention, les campagnes de sensibilisation devraient, selon les auteurs, viser également à retarder les usages d’alcool. Seraient ainsi limités non seulement les dommages liés à la consommation d’alcool seule mais également les risques associés à l’usage d’alcool lors d’un rapport sexuel. Les très jeunes filles seraient à cet égard plus sensibles aux effets de l’alcool en contexte sexuel.

Source : Kelly A. Doran, Mary Waldron, "Timing of first alcohol use and first sex in male and female adolescents", Journal of adolescent health

 

EPIDEMIOLOGIE

Forte progression de la consommation d’alcool aux Etats-Unis

Une étude réalisée sur un échantillon important de la population américaine met en évidence une augmentation sensible statistiquement significative, entre 2001 et 2013, de la prévalence de l’usage d’alcool, dont les consommations d’alcool à risque et le trouble de l’usage d’alcool selon les critères du DSM- IV (DSM-IV alcohol use disorder). Les données épidémiologiques relatives à deux grandes cohortes nationales, soit 79 402 individus au total, ont été étudiées. Entre 2001-2002 et 2012-2013, l’usage d’alcool sur un an a ainsi augmenté de 11,2 %, passant de 65,4 % à 72,7 % ; la consommation à haut risque a augmenté quant à elle de 29,9 %, passant de 9,7 % à 12,6 % et les trouble de l’usage d’alcool ont augmenté de 49,4 %, passant de 8,5 % à 12,7 %. Les femmes, les personnes âgées, les minorités ethniques et les personnes précaires apparaissent comme les plus touchées.

Source : Bridget F. Grant, S. Patricia Chou, Tulshi D. Saha, Roger P. Pickering, Bradley T. Kerridge, W. June Ruan, Boji Huang, Jeesun Jung, Haitao Zhang, Amy Fan, Deborah S. Hasin, "Prevalence of 12-month alcohol use, high-risk drinking, and DSM-V alcohol use disorder in the United States, 2001-2002 to 2012-2013
Results from the national epidemiologic survey on alcohol and related conditions
", JAMA, septembre 2017


 

PHARMACOLOGIE

Le tramadol dans le sevrage aux opiacés

D’une efficacité comparable à la buprénorphine et supérieure à la clonidine, le tramadol à libération prolongée constituerait un candidat éligible pour le traitement supervisé de la dépendance aux opiacés dont les symptômes de sevrage. Ce sont les résultats d’un essai randomisé préliminaire réalisé auprès d’un échantillon de 103 individus, conduit entre octobre 2010 et juin 2015 et paru dans le JAMA Psychiatry.

Source : Kelly E. Dunn, D. Andrew Tompkins, George E. Bigelow, "Efficacy of tramadol extended-release for opioid withdrawal: A randomized clinical trial"

 

TABAC

Troubles psychiatriques et arrêt du tabac : la valeur prédictive du diagnostic

Les fumeurs porteurs de troubles psychiatriques (FTP) qui s’engagent dans une démarche de sevrage tabagique présenteront des chances de succès et devraient se voir proposer des modalités de traitement conditionnées par la nature du trouble diagnostiqué. Les fumeurs présentant des troubles psychotiques devront le plus souvent suivre des traitements plus longs pour parvenir à un arrêt du tabac comparés aux autres FTP tandis que les fumeurs porteurs de troubles de l’anxiété éprouveront plus de difficulté à arrêter de fumer. Enfin, la varénicline constituera le traitement le plus adapté auprès des patients atteints de troubles de l’humeur comparés aux autres traitements proposés (bupropion et produits de substitution nicotinique). L’étude réalisée au Canada a inclus 539 participants.

Source : C. T. C. Okoli, A. Wiggins, A. Fallin-Bennett, M. K. Rayens, ″A retrospective analysis of the comparative effectiveness of smoking cessation medication among individuals with mental illness in community- based mental health and addictions treatment settings″, Journal of psychiatric and mental health nursing

 

VAPORISATEUR PERSONNEL

Vaporisateur personnel et médias

Sans grande surprise mais données à l’appui, une enquête parue dans Preventive Medicine met en évidence l’influence sur le grand public des messages négatifs, positifs et contradictoires que véhiculent les médias quant aux dommages et bénéfices associés à l’usage du vaporisateur personnel. Ainsi, plus les articles/titres lui seront défavorables, plus les non-usagers du vaporisateur personnel y associeront des dommages. De plus, parmi les messages contradictoires publiés par les médias, c’est ceux qui se montreront défavorables au vaporisateur personnel qui gagneront l’opinion publique. On mesure là la responsabilité qui est celle des médias dans la méfiance des publics et le refus d’accorder du crédit à un dispositif dont l’efficacité, sous contrôle médical, en termes de réduction des dommages liés au tabagisme chez les fumeurs réguliers, est aujourd’hui étayée scientifiquement.
 
Source : Andy S.L.Tan, Chul-jooLee, Rebekah H.Nagler, Cabral A.Bigman, "To vape or not to vape? Effects of exposure to conflicting news headlines on beliefs about harms and benefits of electronic cigarette use: Results from a randomized controlled experiment", Preventive medicine, décembre 2017

 


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