Copy
Association de citoyens engagés pour contribuer à un développement solidaire en Guinée, Coopération Atlantique Guinée 44 est présente sur le terrain depuis 1994. Connue et reconnue par la société civile et les acteurs locaux, l'association met en oeuvre des actions de coopération et de solidarité pour aider la population locale dans ses démarches de développement dans les domaines de l'accès à l'eau, l'assainissement, l'agriculture et l'insertion socio-professionnelle des jeunes.
VOYAGE À LA RENCONTRE DE LA RÉALITÉ GUINÉENNE
NOVEMBRE 2016
En novembre 2016, un groupe d'une douzaine de membres et sympathisants de Coopération Atlantique Guinée 44 s'envole pour la Guinée. L'idée de mettre des images sur les projets auxquels ils ont participé en France les démange, ils ont envie de découvrir la réalité de leur investissement quotidien. 
 Dimanche 13 novembre 2016    - 1er jour de visite - Embarquement immédiat

« J’ai retrouvé les couleurs et les odeurs de la vie guinéenne », dit Christine qui y est née et y a vécu 8 ans. Nous sommes immédiatement plongés au cœur d’un pays d’une grande vitalité, un pays vert avec son bric-à-brac impressionnant. Oui ça grouille de partout : plein de petits commerces, beaucoup de voitures. Les femmes ont dans leur démarche un port magnifique avec de belles couleurs. 
De la couleur on en voit  sur les bords de routes où les vêtements sèchent directement sur le bitume.
L’accueil à la coopérative agricole de Kolaboui a été un moment très chaleureux avec des plats délicieux : du fonio (céréale très fin) avec du poisson, le Koukey.
Dès ce premier jour, nous vivons le grand contrasme entre Conakry, encombré, bruyant, confronté à ses problèmes de circulation et de gestion des déchets, et sa campagne luxuriante avec cependant peu de moyens.
Avant une découverte du marché, nous avons fait la connaissance du sous-préfet dans un échange protocolaire et sympathique.                                                                                                                                         
Jean-Yves RAMBAUD
 Mercredi 23 novembre 2016   - Des produits de la mer aux promesses de la terre

Au matin tiède, notre enthousiaste équipage s’est approché des rivages du port de Kamsar, fourmillant d’une jeunesse animée, joyeusement  bruyante, de marayeuses afférées dans l’attente des retours de la pêche, de trancheurs, d’éventreurs, d’écailleurs, de poissons à la taille abondante étalés fièrement aux yeux des passants.

Aussitôt assaillis par les odeurs puissantes et âcres de la marée, nous nous sommes frayés un difficile passage afin de tenter quelques photos hasardeuses, impatients de nous approprier le spectacle coloré procuré par des pirogues enchevêtées prètes à prendre le large ou juste revenues. Portés par la foule, nous nous sommes ensuite laissés entrainer vers un tout autre univers, étrange et suffoquant, celui de l’enfumage du poisson. Sous un hangar immense, d’où jaillissent d'épaisses fumées piquantes, travaillent des femmes dans de rudes conditions portant pour certaines leur bébé sur le dos. Nous nous sommes extirpés comme hallucinés, les yeux rouges et larmoyants, admirant les ouvrières de l’ombre.

Soudain Mokko (membre des organisations paysannes), notre accompagnateur du jour, est pris à partie par l’officier maritime non informé de notre visite. Il le convoque dans un petit local sombre, sommé de donner des explications sur la présence importune d’un groupe de « Foté ». Ces derniers, ne faisant qu’un seul homme,  solidaires et intéressés par l’aspect inopiné de la situation, se sont réunis autour de la haute sommité féminine de la police maritime pour suivre la conversation animée mais savamment orchestrée par Mokko et Bernard, sauvant élégamment la mise au groupe grâce en partie à l’honorable remonmée de Guinée 44.

Après ces périnigrations maritimes, le groupe largue les amarres pour s’enfoncer dans la brousse  luxuriante, jusqu’au village de Sogolon, pour mener à bien les échanges autour du projet de développement ciblant la formation des jeunes en milieu rural.
A peine posé pied à terre, une clameur musicale et chaloupée nous accueille : les femmes en première ligne et tous les villageois derrière elles ! 
                                                                                                                                                                  Catherine FIGUET   
 Jeudi 24 novembre 2016 La dynamique des femmes guinéennes : une force pour le pays

A Kolaboui, nous rencontrons la Coopérative des femmes, créée à leur initiative en collaboration avec les organisations paysannes. Elles ont sollicité Coopération Atlantique Guinée 44 pour les accompagner dans leur structuration et dans leur développement.
 
Aujourd’hui, elles sont une vingtaine de femmes et travaillent à la transformation et à la commercialisation de produits locaux (confitures, jus de fruits, fruits séchés, céréales, etc.) Les fruits et céréales utilisés sont produits soit par elles-mêmes, soit localement par d’autres producteurs.
 
Après un accueil chaleureux, elles nous exposent les difficultés que rencontre aujourd’hui la Coopérative. Difficultés techniques pour le séchage des fruits mais aussi difficultés en ce qui concerne les contenants et l’empaquetage pour commercialiser les produits. L’écoute des problèmes exposés nous renvoie aux ressources et compétences que les uns et les autres peuvent solliciter. Mais après d’autres rencontres dans les jours suivants, nous constatons que des ressources locales peuvent aussi être sollicitées au travers d’échanges de pratiques et de savoirs.
 
En effet, lors de la visite à la ferme Fabik dans une autre préfecture, nous découvrons que le séchage ne pose pas de problème et que les tunnels plastiques utilisés donnent satisfaction. En ce qui concerne les contenants, le projet des organisations paysannes de développer les filières permettra probablement d’avancer dans leur recherche commune de fournisseurs.

Dans cette rencontre comme dans beaucoup de celles que nous avons vécues ces derniers jours, nous mesurons la place importante que prennent les femmes dans le développement de la Guinée.

 
Annie MULOISE
 Vendredi 25 novembre  - Ecole et formation : une priorité, des expériences

Dans les villages, les enfants sont nombreux. Ils viennent spontanément ou de manière plus encadrée à la rencontre des visiteurs. Partout se pose la question des moyens consacrés à la formation des enfants et des jeunes. On a pu constater une grande inégalité sur les deux villages visités. 150 enfants scolarisés avec 2 instituteurs pour l’un, 8 instituteurs pour 350 enfants pour l’autre.
 
L’Etat a une présence insuffisante dans l’organisation des écoles. Des initiatives communautaires ou privées tentent alors de la compenser. Dans le village de Kobian, un fort « leadership » a permis d’assurer la scolarisation des enfants avec la construction prochaine d’un collège et l’ouverture d'activités culturelles.
 
Dans le second village de Sogolon (Kolaboui) une communauté se mobilise pour organiser une formation professionnelle type « Maison Familiale Rurale ». La riziculture et le maraichage dans cette région ont besoin de compétences variées (technique, gestion, économie, etc.) et offrent des perspectives d’avenir pour les jeunes.
 
Aujourd’hui, la Guinée a besoin de renouveler sa main d’œuvre agricole et rurale pour assurer la sécurité alimentaire, fixer les jeunes au pays et ainsi éviter l’exode vers les villes ou vers les pays occidentaux.
 
Dans les deux villages, les attentes des habitants sont fortes pour améliorer leurs conditions de vie. Mais les réponses de l’Etat ne sont pas à la hauteur.
 
L’initiative communautaire avec la participation collective à des projets facilite la mise en synergie pour faire bouger les situations existantes, les transformer et les améliorer. Les formes sont différentes mais elles expriment ces mêmes attentes et veulent répondre à des besoins similaires.
 
L’avenir de la Guinée passe par sa jeunesse et par une jeunesse formée.
Michèle et Edmond PELÉ
 Jeudi 1er décembre 2016  - La diffusion des Cuiseurs à Bois Économes (CBE)
 
Aujourd’hui, visite d’un artisan forgeron de Kindia. Il a déjà réalisé plusieurs centaines de Cuiseurs à Bois Economes.
 
Utilisés par les femmes pour la cuisine, les CBE ou Foyers Améliorés ont pour avantages :
  • de réduire la consommation de bois, donc les charges financières
  • d’alléger le  travail des femmes et des enfants chargés du ramassage de bois
  • de limiter la déforestation
  • de diminuer considérablement les émanations de fumées responsables de problèmes de santé pulmonaires et oculaires.
Notre artisan fabrique des outils et machines pour l'agriculture, des portails majestueux, comme des pièces de précision. Il est inventif et forme de nombreux apprentis dans son atelier.
 
Coopération-Atlantique Guinée 44 a confié la diffusion des CBE à l'Association de Promotion Économique de Kindia (APEK) qui, par l'intermédiaire d'animatrices, va en faire la promotion dans les groupements villageois et lors de démonstrations publiques largement relayées à la radio locale.
 
Actuellement dans le pays, deux façons de cuisiner dominent : le foyer traditionnel « à 3 pierres » ainsi que le petit cuiseur à charbon de bois. Le charbon de bois est un produit très vendu dans le pays. Il suffit de voir les sacs pleins à craquer sur les bords de route ou les véhicules chargés qui approvisionnent les villes. Pourtant, sa préparation est très consommatrice de combustible. Le cuiseur à charbon de bois est visible dans les échoppes qui longent les routes, dès qu'on y fait de la cuisine. Il est aussi largement utilisé par les familles. Peu cher (15 000 FG), il est très attractif mais, réalisé avec une simple tôle, il ne durera le plus souvent que 3 ou 4 mois.
 
Moins accessible, le CBE coûte 75 000 FG, toutefois sa durée de vie est de 2 à 3 ans minimum s'il est bien utilisé. Pour faire face à cet achat, les femmes doivent d'abord économiser ou bien emprunter. De nombreuses femmes guinéennes se regroupent dans des Associations Villageoises d'Epargne et de Crédit (AVEC) afin d'organiser collectivement cette épargne.
 
Par une mise en commun, elles réalisent d'une part, une caisse de solidarité et d'autre part, elles constituent une somme destinée à des microcrédits qui permettent de projeter des achats plus conséquents tels que le CBE.
 
Chantal LEMEILLEUR
 Lundi 5 décembre 2016  - Retour aux « sources »
 
« Inakha guémé woly ikra feguè ma » (soussou)
« Ne jette pas la pierre contre ton canari ».
Autrement dit « Ne casse pas ce que tu as construit, tu ne pourrais plus t’en servir ».
Ici, le canari est ce pot de terre dans lequel on conserve l’eau fraiche à boire.
 
Aujourd’hui, nous sommes à la cascade Soussoura, près du village de Walia après une longue traversée en pirogue sur les eaux du barrage.
 
Bien du chemin parcouru au cours de ces dernières années autour de  Guinée 44 et des communes partenaires de Loire-Atlantique. Si en 2011, grâce à l’investissement de la communauté de communes de Châteaubriant, deux capteurs d’eau en amont et en aval de cette cascade (puis ultérieurement un puits) avaient facilité l’accès à l’eau, au cours de ce  voyage nous avons été témoins de nombreuses réalisations qui ont été progressivement gérées de façon autonome.
 
En différents points de Kindia, nous avons constaté :
  • A la source « Coucou », l’eau est traitée en amont par le dispositif « Morisson- DEM n°2 ». Cela donne toujours satisfaction. L’eau est potable
  • Visite d’une des dix « Bornes-fontaines » Elle distribue l’eau au voisinage pour la modique somme de 200F pour 20 litres (2 centimes d’euros) correspondant aux frais d’entretien
  • Cette eau potable est accessible dans un large créneau horaire. Sa qualité et son mode de distribution sont appréciés par la population et les élus
  • De façon encore plus exemplaire, nous avons vu les résultats des changements opérés dans une école publique à Kindia, celle de Cassia. Une arrivée d’eau courante stockée dans deux grands réservoirs, une construction de latrines propres réparties entre garçons et filles, le tout accompagné d’une éducation à l’hygiène, entre autre, au lavage des mains avec des distributeurs d’eau devant chaque porte de classe. Mise en place en parallèle de poubelles pour éduquer au ramassage des déchets.
Peut-on imaginer une école publique de 1095 élèves et leurs enseignants qui ne disposaient précédemment que de deux WC sans eau courante?
 
Maintenant que les enfants ont « leur aise », comme dit la directrice, ils ne sont plus obligés de s’éloigner de leur établissement à la recherche d’un « petit coin ».
 
Toutes ces installations sont le résultat de synergies que « Guinée 44 » a su mettre en œuvre en coopération avec plusieurs communes de Loire-Atlantique : Basse-Goulaine, Bouaye, Orvault, St-Jean-de-Boiseau et St Luce sur Loire et en partenariat avec Nantes Métropole.
Ensemble, elles concourent aux réalisations remarquables dans le cadre de leur programme EDUKINDIA.
 
 Au-delà des réalisations techniques que nous visitons (capteurs d’eau, forages et bornes fontaines), un maillage bien réel entre les enseignants, les parents d’élèves, les techniciens et les partenaires municipaux ancre ces réalisations au cœur de la vie sociale locale.
 
L’inscription dans la durée est garantie par la réalisation originale en Guinée d’une Agence Communale de l’Eau et de l’Assainissement : l’ACEA.
Un travail de fond qui bénéficie à toute la collectivité de Kindia. D’autres villes Guinéennes viennent s’informer auprès de l’ACEA pour essayer de mettre en place une structure similaire.
 
Annick et Jean-Yves RAMBAUD
 Jeudi 15 décembre 2016  - Un défilé haut en couleurs

Trois jeunes filles assises sur un muret de pierre tournent le dos à la rue, attentives à la leçon de coiffure de la « maîtresse ». Nous sommes en décembre 2007, Mariama Ciré me fait visiter le salon de coiffure de l’association AGUIBEJ qu’elle a contribué à créer : un modeste abri de tôles rouillées dont le propriétaire cherche prétexte pour augmenter le loyer chaque fois qu’il voit sortir un blanc ou une autorité locale.
 
Cinq filles non scolarisées, et à qui la vie d’adolescente a fait un croche-pied, sont inscrites au salon. « Il faut les aider à se relever, à regarder l’avenir ! Il faut qu’elles apprennent un métier » affirme Mariama avec conviction.
 
9 années après. 15 novembre 2016, aujourd’hui, c’est fête à AGUIBEJ, c'est la journée « PORTES OUVERTES ».
Le cadre a changé. Non seulement on est passé de la coiffure à la couture, mais un atelier digne de ce nom a pris place entre la Radio « Kaniazik » et « Espace sans Tabou ».
 
Dernière nouveauté, une salle « expo-vente » flambant neuve propose les œuvres des couturières et une diversité de produits. Ce ne sont plus 5 filles inscrites, mais 35 qui apprennent le métier. Un animateur coordonne le travail relayé par deux « maîtresses ».
 
L’esplanade de « l’Espace Sans Tabou » est paré comme pour un spectacle des grands jours : Les tapis tracent les chemins des artistes, les baffles énormes et les djembés sont là, et la foule prend place sur le pourtour.
 
L’arrivée de Monsieur le Maire de Kindia ainsi que de notre groupe de Fotés va donner le signal d’un après-midi de folie. Comme promis, nous remettons des robes de mariée qui louées, apporteront une plus grande autonomie financière à l’association  et, souhaitons-le, bonheur à celles qui les porteront. Les mots échangés à cette occasion sont empreints de la durée et de la profondeur de l’amitié qui rassemble les générations d’ici et de là-bas.
 
Place au spectacle. La qualité du programme, le rythme des séquences vont « bluffer » tout le monde. Musique et danses traditionnelles, scénettes, artistes du cirque dignes des troupes les plus remarquées, avec leurs pirouettes époustouflantes à vous donner le vertige, bal poussière irrésistible même pour les plus ankylosés des Fotés… Le clou de la soirée fut à coup sûr le défilé de mode. Le pas assuré, le regard perdu dans une foule à conquérir, les jeunes mannequins de  l’association ont défilé avec le sérieux de véritables professionnels. Robes de mariées et confections de l’atelier, à l’européenne ou à la guinéenne, ont été admirablement mis en valeur.
 
Emportés dans ce rythme, c’est avec une jeunesse guinéenne déterminée et battante que nous partageons ces moments forts et pleins d’espoir.
 
9 ans après la première visite, Mariama Ciré est toujours là, mais aujourd’hui elle est entourée d’une équipe formidable de garçons et de filles, Fatoumata, Lansana Hawa, Mamaïssata, tous formés dans la vie associative. Ils gèrent de façon très complémentaire l’évolution d’une association parfois lourde à porter faute de moyens. Quand on entend que rien n’évolue en Guinée sauf le pire, c’est ne pas voir qu’une jeunesse se bat au quotidien pour construire la Guinée de demain dans la solidarité.
Bernard SUAUD
Retrouvez toute notre actualité
Facebook
Website
Suivez notre actualité sur nos réseaux. Un petit coup de pouce, un like, un commentaire nous aident déjà beaucoup ! Alors n'hésitez pas ! Merci pour votre soutien. 
Toute l'équipe de Coopération Atlantique Guinée 44


Vous souhaitez en savoir plus ou vous engager auprès de nous ? Ecrivez-nous : 
accueil@cooperation-atlantique.org






This email was sent to <<Email Address>>
why did I get this?    unsubscribe from this list    update subscription preferences
Coopération Atlantique Guinée 44 · 8, rue Saint-Domingue · Nantes 44000 · France

Email Marketing Powered by Mailchimp