Mercredi 23 novembre 2016 - Des produits de la mer aux promesses de la terre
Au matin tiède, notre enthousiaste équipage s’est approché des rivages du port de Kamsar, fourmillant d’une jeunesse animée, joyeusement bruyante, de marayeuses afférées dans l’attente des retours de la pêche, de trancheurs, d’éventreurs, d’écailleurs, de poissons à la taille abondante étalés fièrement aux yeux des passants.
Aussitôt assaillis par les odeurs puissantes et âcres de la marée, nous nous sommes frayés un difficile passage afin de tenter quelques photos hasardeuses, impatients de nous approprier le spectacle coloré procuré par des pirogues enchevêtées prètes à prendre le large ou juste revenues. Portés par la foule, nous nous sommes ensuite laissés entrainer vers un tout autre univers, étrange et suffoquant, celui de l’enfumage du poisson. Sous un hangar immense, d’où jaillissent d'épaisses fumées piquantes, travaillent des femmes dans de rudes conditions portant pour certaines leur bébé sur le dos. Nous nous sommes extirpés comme hallucinés, les yeux rouges et larmoyants, admirant les ouvrières de l’ombre.
Soudain Mokko (membre des organisations paysannes), notre accompagnateur du jour, est pris à partie par l’officier maritime non informé de notre visite. Il le convoque dans un petit local sombre, sommé de donner des explications sur la présence importune d’un groupe de « Foté ». Ces derniers, ne faisant qu’un seul homme, solidaires et intéressés par l’aspect inopiné de la situation, se sont réunis autour de la haute sommité féminine de la police maritime pour suivre la conversation animée mais savamment orchestrée par Mokko et Bernard, sauvant élégamment la mise au groupe grâce en partie à l’honorable remonmée de Guinée 44.
Après ces périnigrations maritimes, le groupe largue les amarres pour s’enfoncer dans la brousse luxuriante, jusqu’au village de Sogolon, pour mener à bien les échanges autour du projet de développement ciblant la formation des jeunes en milieu rural.
A peine posé pied à terre, une clameur musicale et chaloupée nous accueille : les femmes en première ligne et tous les villageois derrière elles !
Catherine FIGUET
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