|
|
|
|
Mon père Henri est décédé ce matin, à l'âge de 97 ans. Beaucoup d’émotion et en même temps délivrance. Une longue vie bien remplie, 6 enfants, 22 petits enfants et nombreux arrières petits enfants. Nous gardons tous une immense part de lui.
Henri est à la source de tout ce qui est réalisé dans le cadre de l'association Melvan. Il en a été un des fondateurs, le premier président puis président d'honneur.
Notre famille a un fort attachement à Hoedic où Henri a demandé à être inhumé. Il s'en expliquait en 2004, en préface du premier numéro de la Revue des deux îles.
Amitiés à tous
Pierre Buttin
----------------
Début septembre 1967...
« Début septembre 1967, Marie-Paule, nos six enfants et moi-même débarquions du Notre-Dame de Confort, sur la vieille cale de l'Argol. Deux religieuses en cornette y présidaient au déchargement du fret, mais c'est une forte voix rocailleuse qui nous accueillait, celle du plus célèbre des Hoedicais de l'époque, le magnifique Émile Carcanagues. Nous venions passer nos vacances dans son antre, sorte de caravansérail pour plaisanciers en transhumance à l'enseigne de l'Hôtel du Sémaphore. Je mettais les pieds en Bretagne pour la première fois de ma vie.
Quoique Parisien de naissance, j'avais passé trente-six ans au Maroc où nous avions été conduits à abandonner quelques années plus tôt notre premier foyer familial. Nous l'avions, depuis, reconstitué en France, mais nous habitions alors à Londres. De fait, nous n'avions nulle part de port d'attache.
Sous le charme de ces quelques arpents de dunes, de granite et de friches, en sentinelle à l'entrée de la Baie de Quiberon, nous allions bientôt y jeter l'ancre et il ne se passera plus d'année sans que nous y revenions à plusieurs reprises.
Quelques familles de continentaux nous y avaient sans doute précédés. Mais, acquéreurs de la première maison déjà restaurée à vendre sur l'île, et sans autre implantation en France, nous y étions également les premiers « touristes » à être inscrits sur la liste électorale de la commune. Survivaient encore sur Hoedic les derniers descendants des paroissiens d'une petite communauté d'îliens à laquelle l'Histoire avait, au cours des siècles, réservé un destin d'une grande originalité. Moins de quatre décennies se sont écoulées depuis et l'Hoedic qui nous avait alors envoûtés, a profondément changé.
C'est pour tenter de comprendre cette histoire et cette évolution que, fouillant dans les cartons de nombreux centres de documentation et d'archives, j'ai rassemblé une abondante documentation. Je me suis efforcé d'en présenter une synthèse avec "Passeport pour Hoedic". Ce titre fut délibérément retenu à la fois pour exprimer ce que fut la vie d'hommes et de femmes de l’ancienne communauté des Hoedicais, et pour évoquer les contraintes auxquelles ne peuvent échapper ceux et celles qui, progressivement, deviennent les nouveaux Hoedicais.
Bon vent à Melvan qui prend aujourd'hui le relais.
Bon vent aux Hoedicais et aux Houatais, d’origine ou d’adoption.»
Henri Buttin
Melvan, La Revue des deux îles, n°1, 2004
|
|
|
|
|
|
|
| |
