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Pierre
Reconnais-tu Lizzie sur cette image ? Rappelle-toi, dans ma précédente lettre, elle posait pour moi avec son amie Cassidy. Dix jours seulement séparent ces deux photographies. L’absence de neige et une nouvelle couleur de cheveux suffisent-elles à raconter une autre histoire ?
Depuis notre première rencontre, je ne cesse de croiser Lizzie par hasard. Je ne sais rien d'elle ou presque, et cela me plait. Je sais qu'elle vit dans un HLM, j'y ai croisé sa mère. Je lui inventerais bien une histoire avec un happy-end, et un chemin à bonne distance de l'héroïne. J'aimerais croire que la lumière qui se dégage de cette jeune adolescente la protègera de l’extrême injustice que porte en elle la société américaine. Malheureusement, ici comme ailleurs, la reproduction sociale est à l’œuvre. Pour l'heure, Lizzie est mon héroïne. Une chose est sûre, elle a la vie devant elle et quoi qu'il en soit, cette iconique demoiselle en fera bien ce qu'elle voudra.
Dans une semaine, je vais quitter Rutland ; dire au revoir, adieu. Je n'y produirai plus d'images et : " It is what it is ! " comme on dit ici. Bien-sûr, il me tarde de te revoir, de retrouver mes amis, ma ville, mais je suis également impatiente de mettre en forme ma singulière expérience américaine. Deux projets devraient parallèlement voir le jour : un livre, dans lequel je mêlerai photographies et écriture, et un documentaire qui abordera plus spécifiquement les trajectoires de certains de mes colocataires, ainsi que la dimension locale de l'épidémie aux opioïdes.
To be continued donc...
Merci de m'avoir lu, et souvent soutenu.
Qui que tu sois, je te dis à bientôt à Nantes, Paris ou même Arles début juillet, pour la semaine d'ouverture du festival ;-) J’atterrirai en France fin mai, dans un pays qui, quoi qu'il en soit, n'est déjà plus le même...
Adeline
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