À Konya, la principale attraction est d’aller voir les derviches un samedi soir. Un derviche est une personne suivant la voie Ascétique Soufie (discipline islamique du corps et de l’esprit cherchant la perfection) requérant la pauvreté et une austérité extrême. Pauvreté matérielle, mais une richesse intellectuelle et mystique. Dans le monde turco-perse, le derviche est initié par un maitre et participe aux rituels de la confrérie qui consistent souvent en des invocations répétées du nom de dieu ou en d’autres pratiques hypnotiques comme la danse ou le chant. Les derviches se présentent en costume dans une immense salle. Un orchestre les accompagne. Après un rituel religieux, ils tournent. Le fait de tourner en dansant me rappelle les moulins a prière des bouddhistes. Les danseurs arrivent sur scène avec de grands habits noirs et des chapeaux en poils de chameau à l’image dit-on de la pierre tombale. Au cours de la cérémonie, ils enlèvent leurs habits noirs et gardent une grande robe blanche synonyme de pureté. Les danseurs gardent les bras ouverts, la paume de la main droite tournée vers le ciel et la paume de la main gauche tournée vers la terre et ils tournent, et tournent. Ainsi, la grâce divine est répandue sur le mode entier. Un spectacle à voir!

En arrivant sur une plage, j'ai vu des grillages et j'ai demandé à maman qu'est-ce que c'était. Elle m'a répondu de venir voir. Ensemble, nous avons vu que c'était des nids de tordu couennes. Oh pardon, de tortues couennes. Il devait avoir une vingtaine de nids sur cette plage. La journée après, nous avons été visité un centre de sauvetage de tortues couennes mis sur pied par un couple britannique. J'ai vu des tortues nées dans la nuit. Les bébés étaient touts petits et mignons. Un œuf de tortue est gros comme une balle de ping-pong. Il y avait aussi des tortues adultes blessées. Il a une douzaine de plages protégées pour les tortues en Turquie.

Lors d’un mariage turc, il n’y a pas de petite bouquetière, mais un petit sultan. J’admirais le costume dans les vitrines de boutiques de mariées. Cette fois, je cède. Il est tard, et j’achète l’habit de sultan pour Marc-Antoine pour une somme dérisoire. Il fait presque noir lorsque nous sortons de la boutique. Nous nous mettons immédiatement en quête d’un lieu retiré pour dormir. C’est vers 8 heures que nous trouvons un petit chemin reculé. J’installe la tente dans un champ moissonné. Pierre cuisine les pâtes. Danièle devrait, en principe, étudier. Mais un petit sentier l’attire vers l’aventure. Son cahier d’examen sous le bras, elle prend le chemin de l’école buissonnière. Fière de sa découverte, elle revient en courant : « Maman, nous sommes à quelques pas d’un immense site archéologique ». Ce n’est que le lendemain matin que nous le découvrons. Il est immense et désert. Tout y est : maisons, bains, mosquée, cimetière, temple. L’amphithéâtre devait contenir 15 000 personnes. Marc-Antoine est fier d’enfiler son habit de sultant pour une séance de photos et de film.

Nous avons visité un site encore en excavation par une équipe d’anthropologue d’Angleterre. Le village fouillé était particulier : il datait de l’époque néolithique : il y a 9 000 ans. L’époque ou les hommes néandertaliens qui étaient cueilleurs — chasseurs s’installaient pour être sédentaires. Lorsque leur maison s’écroulait, au lieu de la réparer, ils la détruisaient partiellement et reconstruisaient la nouvelle maison au-dessus des débris de l’ancienne maison. Les archéologues ont découvert plus de 12 étages de maison construits l’une par-dessus l’autre. Ce qui était impressionnant était qu’il n’y avait pas de cimetière. Les morts étaient enterrés en dessous de la maison dans le plancher. J’espère qu’ils les enterraient assez profonds pour ne pas avoir d’odeur dans la maison! L’excavation a débuté en 1989, il me semble. Même pas la moitié du terrain n’a été excavé. Il reste encore beaucoup de travail à faire sur le site. Un petit musée, très bien fait, a captivé notre attention. Ils ont reconstitué une maison. Elle n’a pas de porte. Pour y entrer, il faut accéder par le toit!

Merci! Et à bientôt!