Une métropole dynamique qui grignote peu à peu les surfaces consacrées à l’agriculture et à la diversité biologique: le constat n’est pas nouveau. Un groupe de citoyens animé par Terres de Liens et qui fédère associations et personnes, dans la foulée d’un travail de réflexion du comité de développement de l’agglomération (Codev), a décidé de prendre la situation à bras le corps et de créer un pôle de réflexion et d’actions pour des avancées concrètes sur le sujet. Vous pouvez le rejoindre.

       On l’entend et on le répète tous les jours : la métropole toulousaine, une des plus dynamiques de France, accueille entre 10 et 15000 nouveaux habitants chaque année. Les petites toulousaines et leurs jardins font place à de nouvelles résidences qui vont alimenter une circulation individuelle et collective, entrainant la saturation quotidienne du réseau de transport. Cela ne suffit pas aux promoteurs ni aux élus, et chaque année quelques 300 ha supplémentaires sont dédiés à la construction de logements, d’infrastructures, de zones commerciales. 300 ha seulement, au lieu de 600 dans un passé récent. Un mieux relatif lié à la prise de conscience des enjeux, et à des dispositions législatives qui visent à limiter l’artificialisation des sols.

       Pour la première fois, une harmonisation se dessine à travers le PLUiH (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal et de l'Habitat) à l’échelle de l’agglomération (Toulouse Métropole), et qui doit respecter les orientations du SCOT (Schéma de cohérence territoriale) sur un périmètre beaucoup plus large. Une étape importante, que, comme d’autres associations de citoyens, le collectif Terres Fertiles souhaite mettre à profit. Dans la foulée des travaux du CODEV, il s’agit d’intervenir de manière constructive en fédérant le plus largement possible, pour que l’urbanisme de demain prenne en compte d'autres potentialités que celles qui génèrent constructions ou artificialisation des sols. Parmi ces potentialités, on pense d'abord à l’agriculture (désormais tournée vers la grande culture avec l’abandon progressif du maraîchage dans la zone verte de Lalande-Aucamville-Saint-Jory) mais aussi au maintien des espaces naturels et au respect des trames verte et bleue pour préserver la biodiversité et la qualité de l’eau.

       L’ambition du collectif est d’intervenir comme un pôle citoyen sur les décisions concernant l’utilisation des sols. L’expérience de plusieurs associations locales, sur Balma, Saint Orens ou le Nord Toulousain, qui en font partie, sera précieuse. La cartographie, un des premiers chantiers, devrait permettre de dégager les points où les enjeux sont les plus forts. La mise en relation du potentiel agricole avec des besoins évidents et en croissance est souvent évoquée. Grâce à un large tour de table dans le monde de la bio, incluant la distribution en particulier coopérative, le collectif se donne le priorité de dégager et soutenir un modèle agricole vivable et durable.