Tous des dingues ?
On dit souvent qu’il faut être un peu dingue pour devenir gardien de hand. Ce poste s’est construit une mythologie, avec un vocabulaire – « goaler » (jouer), « être en chaleur » (être bien dans son match), « pastis » (bloquer le ballon à deux mains) – et des figures homériques :
- L’intimidant allemand Fritz qui avait tellement vilipendé Bertrand Gille en finale du Mondial 2003 que le Français en avait pleuré ;
- Hannawald, allemand lui aussi, qui a testé les coupes de cheveux les plus moches, jouait en short et s’enduisait le corps de crème chauffante ;
- Le hongrois bedonnant Puljezevic et son tatouage « Superman » sur le mollet
- Le français Martini, bien placé dans la catégorie « J’ai l’air d’un psychopathe- Ou encore Omeyer qui raconte : « En 2009, contre Ciudad Real, je fais une très bonne première mi-temps. L’entraîneur adverse fait alors des signes, comme pour dessiner une cible sur ma tête. Et ses joueurs m’ont visé. Mais jamais je n’enlèverai la tête… ».
Crême chauffante, pastis, bedonnant, avec un tête de psychopathe... Ca vous dit quelque chose ??? En tout cas du côté des filles, on est bien loin de ces clichés, avec Cléopatre Darleux qui nous a inscrit le plus beau but de la semaine ou encore Laura Glauser difficile de ne pas tomber sous le charme...
Le plus drôle dans tout ça, c’est qu’en général, le gardien est, en-dehors du terrain, quelqu’un de zen et de discret.« Bruno Martini, sur le terrain, c’était un tueur, un caractériel, presque capable de mettre des claques à ses coéquipiers ou de traverser tout le terrain pour régler un problème. Alors qu’en-dehors, c’est vraiment quelqu’un de calme et d’adorable. » raconte Kervadec l'idole de l'entraîneur de notre nationale 3.
Des bosseurs hors pair...
Avant de se transformer en fou hurlant, le sage passe du temps à aiguiser tranquillement la meilleure de ses armes : sa connaissance de l’adversaire. La semaine qui précède un match, comme un étudiant en période de révision, il potasse ses fiches.
Inspirés par les gardiens étrangers, les français ont pris le meilleur de l’école yougoslave – bons sur les ailes et les tirs de près – et scandinave – sur les tirs de loin – pour s’imposer parmi les plus doués au monde.
A l'USL aussi on aime ce poste, de soliste dans un sport collectif, parce qu’il est décisif et exposé : même un novice du handball voit si un gardien est bon ou mauvais. On dit que ce rôle est tellement important qu’il représente 40% de la force d’une équipe. Alors chers gardiens, chères gardiennes, merci !
Et au fait, qui va aux cages ?
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