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Travelnautes
Newsletter #8
 
CARNETS DU LAOS
Sabaidee <<Prénom>>,
Nous vous avons tous fait attendre pour cette newsletter mais nous souhaitions que celle-ci soit un concentré de ce que nous avons vécu pendant deux semaines au Laos. Nous sommes allés du sud au nord pour explorer les richesses de ce pays à la nature préservée et pour rencontrer ses habitants souriants et détendus. Arrivés par la frontière cambodgienne, tout au sud du Laos, et moyennant un petit bakchich (pour contribuer à l'achat d'un 4x4 par exemple), nous avons débuté notre découverte du pays du millions d'éléphants par Si Phan Don, plus communément appelé les 4000 îles.

Il s'agit en fait d'un archipel fluvial, au milieu du Mékong, où se trouvent une centaine d'îles en période sèche, beaucoup moins en saison des pluies puisque la plupart sont submergées. À cet endroit, le Mékong peut même atteindre 14 kilomètres de largeur ! Nous avons profité de la quiétude de l'île de Don Det où il y a un petit village de pêcheurs et nous avons pris des vélos pour visiter l'île de Don Khon au sud où un ancien chemin de fer français a laissé des traces. C'était l'occasion pour nous de nous reposer un peu et surtout de laver notre linge, ce qui n'est pas moins important !
Vue sur le Mékong, un buffalo qui rumine sur un chemin, passage sur l'ancien pont ferroviaire pour aller à Don Khon, paysage de rizière et entrée d'un temple au milieu de cocotiers et de stupas.
Une fois le tour des deux îles fait, nous nous sommes rendus à Paksé, la troisième ville du pays, fondée par les Français comme un avant-poste administratif en 1905. Nous avons décidé de louer des petites motos et de partir visiter le plateau des Bolovens pendant deux jours. Pendant les 240 kilomètres parcourus, nous avons pu découvrir des villages ruraux, des chutes d'eau spectaculaires et des forêts primaires que seuls les initiés savent pénétrer. Après une journée à rouler à travers de magnifiques paysages, nous avons posé nos sacs à dos chez Fandee Guesthouse, une maison d'hôtes créée par un Français qui a pour but d'aider plusieurs enfants dans leur scolarité en leur proposant à manger, un endroit pour dormir et une aide financière. Les propriétaires ont pour objectif de créer par la suite une complexe hôtelier écologique où les enfants du village de Tad Lo pourront apprendre l'anglais et un métier dans le monde du tourisme. Après une nuit reposante dans notre charmante cabane, nous remontons sur nos machines pour continuer la petite boucle du plateau. Nous avons eu la bonne idée de vouloir voir une cascade à 8 kilomètres en dehors de la route principale. En suivant une piste, nous avons passé plusieurs villages où les enfants, heureux de voir un peu de passage, nous accueillaient avec de grands sourires et de grands gestes. Au bout d'un moment, la piste étant trop endommagée par l'érosion, nous avons continué à pied pendant deux kilomètres entre les rizières pour découvrir une jolie petite cascade.
Mais au retour, nous avons été surpris par la pluie. N'oubliant pas que nous avons perdu un disque dur à cause d'une pluie torrentielle, nous nous sommes vite couverts sans penser que le vrai problème serait de remonter les six kilomètres restant à moto... Nous avons essayé de rouler doucement mais les roues étaient couvertes de glaise (en même temps que nos pantalons) et les motos ne tenaient pas debout. Mais nous avons réussi à les remonter jusqu'en haut de la colline en les poussant avec difficulté. L'arrivée à la grande route fût une grande joie ! Une fois la boue accumulée enlevée de nos vêtements, de nos chaussures et des motos, nous avons repris la route et fait une halte dans un havre de paix qu'est la plantation de café Sisouk. Le déjeuner était délicieux, le cadre splendide et nous avons fait la rencontre de deux couples suisses bien contents de rencontrer des francophones dans cette contrée perdue. Le ventre plein, nous sommes allés découvrir de nouvelles cascades puis il était l'heure de rentrer à Paksé. La route a été très difficile, la nuit tombait, nous sommes des motards amateurs et surtout les Laotiens conduisent soit sans phare, soit en feux de route. Nous avons même croisé un accident impressionnant avec un pick-up sur le toit, mais avec un peu de prudence, nous sommes arrivés à bon port en pleine nuit. Malgré quelques cars de touristes thaï au début (la Thaïlande n'est pas loin), nous avons été presque seuls au monde, sans réseau, sans wifi, au milieu de la nature préservée et ça fait un bien fou.
Nous avons poursuivi notre voyage de nuit dans un bus hôtel (avec des lits plutôt confortables) pour aller de Paksé à Vientiane, la capitale du Laos, où nous avons trouvé une boulangerie française qui nous a régalé. Vous n'imaginez pas comme, au bout de trois mois, la vue d'un bon et vrai croissant peut faire saliver ! Nous avons parcouru la ville à vélo, visiter un arc de triomphe fait avec le ciment d'une piste d'atterrissage, mangé des nouilles avec du chicken blood, vu des sculptures de bouddhas plus anciennes les unes que les autres, explorer les divers temples de la capitale.
C'était un très bon moment mais nous n'avons pas forcément eu de coup de coeur pour cet endroit alors nous avons réservé un bus et nous sommes partis le lendemain. Avant de prendre la route nous étions étonnés de voir qu'il fallait huit heures pour faire 210 kilomètres, mais finalement tout s'explique quand on commence à monter dans les montagnes pour passer un col à près de 2000 mètres sur une piste de terre en mauvais état (la route principale s'était effondrée). Nous ne nous attendions pas à une telle chaine de montagnes au Laos. Mais cela valait le coup, les paysages étaient splendides.
Patuxai l'arc de triomphe de Vientiane, un bouddha au nez aquilin, des écoliers qui nous saluent, vue sur un temple, bouddha paumes en avant pour apaiser, une femme qui va relâcher un petit oiseau pour se porter bonheur et une vue du temple qui contient la pierre de la ville.
La nuit était déjà tombée lorsque nous sommes arrivés à Luang Prabang. Heureusement, nous avons rapidement trouvé une maison d'hôtes car désormais nous ne réservons plus. Étant en saison basse, nous perdons moins d'argent en allant directement à la rencontre des hôteliers qu'à payer la marge de 20% que Booking leur demande. Enchâssée dans un environnement montagneux, Luang Prabang a gardé son aspect originel et typique grâce à sa difficulté d'accès. Cela lui a aussi permis de faire parti des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1995, ce qui a contribué au développement du tourisme. La capitale du nord du Laos est tout simplement magnifique avec ses nombreux temples et ses anciennes maisons coloniales en bois. Nous sommes restés cinq jours à Luang Prabang et nous aurions pu y séjourner plus longtemps mais le temps commençait à nous manquer. Nous avons vraiment profité de cette ville avec ses jolies rues, ses maisons pittoresques, ses temples riches et une gastronomie qu'on n'a jamais trouvé ailleurs.
En effet, c'est la ville la plus française d'Asie du Sud Est et nous nous sommes régalés dans le restaurant gastronomique Tangor qui mêlent saveurs d'Asie et savoir-faire français. On s'est presque cru à Paris le temps d'un dîner et c'était plutôt agréable. Nous avons aussi assisté à un événement insolite : chaque matin, des centaines de moines provenant des différents monastères marchent à travers les rues pour récolter l'aumône des habitants, qui pour l'occasion accessoirisent leur tenue par une écharpe de cérémonie. À peine sortis de la jolie petite rue où se trouvait notre maison d'hôtes, vers 6 heures du matin, nous sommes tombés sur les habitants alignés sur le trottoir prêts à offrir du riz, des légumes, des gâteaux et de l'argent aux moines qui à leur tour redonnent aux enfants dans le besoin et aux personnes démunies. Nous avons aussi eu l'énorme chance d'être dans cette belle ville pour la Fête des Lumières et les courses de bateaux... Mais ça, on le garde pour le coup de coeur !
 
Vue sur le temple de l'ancien palais royal, un bouddha parmi les 4000 que renferment les grottes de Pax Ou, du buffalo au sésame qui sèche au soleil, des offrandes fleuries en bas d'une stupa et un bateau qui a perdu la course.
Les moines récoltent l'aumône à l'aube auprès des habitants comme tous les matins à Luang Prabang.
COUP DE COEUR
Dès que nous sommes arrivés à Luang Prabang, nous avons remarqué que tous les habitants et les moines consacraient leur temps à faire des lampions ou de grands bateaux de papier, de bambous et de feuilles de bananiers... Nous nous attendions pas à arriver au moment de la deuxième plus grande fête bouddhique de l'année. Lors de la pleine lune d’octobre, on y célèbre la fin de la saison des pluies, les esprits de l'eau et la fin du carême bouddhiste. Pendant le Festival des bateaux en Feu, chaque quartier et village alentours présente son propre bateau mis en valeur par un défilé de personnes en tenues traditionnelles, de la musique et des centaines de bougies en paradant jusqu'au plus élégant des temples du pays, le Vat Xieng Thong. Le plus beau est élu bateau de l'année. Après l'élection, tous les bateaux illuminés sont mis à l'eau, dans le Mékong, et les habitants, ainsi que les touristes, viennent déposer des couronnes de fleurs avec de l'encens et une bougie sur l'eau après avoir fait un ou plusieurs voeux. Vous auriez vu la ville, c'était exceptionnel ! Tous les temples et mêmes certaines maisons étaient illumines de lampions en papier le soir pendant trois jours. La ville était vide en journée car tous s'affairaient à la réalisation des bateaux et des couronnes de fleurs. Mais le lundi soir, jour de la fête, tout le monde était dans les rues à chanter et à défiler, fiers de leur bateau soigneusement élaboré. Si vous connaissez un peu les habitudes des asiatiques, vous savez qu'ils se couchent très tôt, mais là, la fête a duré jusqu'à tard dans la nuit pour notre plus grand bonheur.  
Photos des bateaux de feu, des enfants paradant une bougie à la main, d'un feu d'artifice et de notre couronne de fleurs avec la bougie et l'encens allumés.
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NOS IMPRESSIONS
Plus détendu que le Cambodge, plus préservé que le Vietnam, plus authentique que la Thaïlande, nous avons adoré nos deux semaines au Laos. Pour nous, c'est le plus français des pays d'Asie du Sud Est, nous avons vraiment ressenti l'ancienne influence de la France, surtout à Luang Prabang. Il y a d'ailleurs énormément de touristes de notre beau pays. Avec 55 000 Français par an, ce sont les premiers touristes du pays. Nous avons aussi été heureux de retrouver un pays mieux organisé, notamment au niveau des transports. Tout a été plus simple. Mais le principal atout du Laos, c'est sa nature. Avec seulement 6,5 millions d'habitants, l'environnement est préservé et même si les Chinois commencent sérieusement à importer du bois laotien, la plupart des forêts sont intactes car le pays est montagneux. C'est une bonne chose pour les éléphants qui sont plus de 500 à vivre en total liberté dans la nature.

Autre atout, et pas des moindres, les gens sont détenduuuussss ! Nous avons lu que les Laotiens croient au karma ce qui veut dire qu'ils pensent qu'ils ont une destinée. Si leur karma veut qu'ils gagnent beaucoup d'argent ou qu'ils aient une grande famille, cela se réalisera mais il n'y a pas besoin de faire d'effort pour ça. Ce n'est pas la détermination humaine qui donne des résultats (contrairement au Vietnam), du coup on nous laisse plutôt tranquille. Et quand on discute avec eux, on a souvent le droit à un joli sourire ou à une petite attention sans attendre de contre-partie. Lors de la Fête des Bateaux en Feu, nous avons eu plusieurs fois des petits moments comme ça, un sentiment de connivence quand ils voyaient que les bateaux illuminés nous émerveillaient et que nous aussi nous avions une couronne de fleurs à déposer dans le fleuve. Nous avons eu l'impression qu'ils étaient heureux de partager cette fête avec nous.
 
En pleine préparation d'offrandes, des enfants sortent tout juste la tête pour nous saluer en bateau et des fidèles qui viennent faire une offrande au temple (bananes, noix de coco vertes, fleurs) en échange d'un voeu exaucé.
ANECDOTE DE LA SEMAINE
En Asie du Sud-Est, les sites à visiter sont soit des paysages naturels extraordinaires comme des cascades ou des grottes, soit ce sont des temples qui ont traversé les âges, même si beaucoup sont plus récents qu'on ne le pense. Ces temples sont souvent des monastères où beaucoup de jeunes moines y vont quelques années pour accomplir une quête spirituelle mais surtout pour recevoir une bonne éducation et apprendre différentes langues. Il n'est pas rare que nous discutions avec de jeunes moines qui sont en quête de personnes anglophones pour s'exercer et parfois même demander la prononciation d'un mot. C'est toujours très agréable pour nous de pouvoir échanger avec eux pendant plusieurs minutes.
Quelques infos sur le Laos
République démocratique avec un parti (communiste) unique
Devise du Pays : Paix, Indépendance, Démocratie, Unité et Prospérité
6,5 millions d'habitants
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