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La lettre du Centre d'études en
sciences sociales du religieux (CéSor)

décembre  2016 - janvier 2017

Le CéSor en publications

Construire pour soumettre. L’image du Basileus dans la littérature française et allemande des croisades

 

Clément Wingler 


Centre d’études byzantines, néo-helléniques et sud-est européennes – EHESS – CéSor, Coll. « Autour de Byzance », no4, 400 p., Paris, 2016, Diffusion : De Boccard.
Les XIIe et XIIIe siècles sont une période charnière pour la cristallisation des images de l’Autre. Pour la première fois, un ouvrage se propose d’observer et d’expliquer sous quelles formes cette image – ramenée ici à la figure emblématique du monarque de Byzance, du souverain des Grecs – s’est développée à cette époque et s’est répandue en France et en Allemagne dans le plus notable des milieux de réception : celui de l’aristocratie princière et féodale.
La démarche choisie est novatrice, car transversale : centrée sur l’onomastique et la toponymie, elle s’affranchit de la catégorisation des « genres » littéraires qui distingue habituellement les œuvres de l’historiographie et celles du divertissement assumé. L’image construite du maître des Grecs ou du seigneur de Constantinople est ainsi restituée sous de multiples formes au gré des sources d’histoire et de littérature nées au temps des croisades.
 
 

Reliques romaines. Invention et circulation des corps saints des catacombes à l'époque moderne


Sous la direction de 
Stéphane Baciocchi et Christophe Duhamelle

 

Cet ouvrage réunit les contributions d’un ensemble de spécialistes français et européens de l’histoire de l’Europe et du monde modernes.
Issu d’une enquête collective du Centre d’anthropologie religieuse européenne (CARE, désormais CéSor), Reliques romaines est la première vue d’ensemble d’un phénomène massif : la diffusion des « corps saints » extraits des catacombes de Rome, de leur « invention » moderne en 1578 au XIXe siècle. L’ouvrage présente une triple originalité. Tout d’abord, il combine un socle documentaire commun (les archives romaines de la distribution) avec des études de cas portant sur de multiples terrains de la réception (du Mexique à la Pologne, des Pays-Bas à la péninsule Ibérique, de l’Allemagne à la France en passant par la Suisse et l’Italie), mettant ainsi en relation des sources et des historiographies jusqu’alors restées disjointes. L’ouvrage peut donc mener de front – et c’est sa seconde originalité – l’histoire institutionnelle, l’histoire sociale et l’histoire religieuse des reliques, explorant toute l’épaisseur du processus de diffusion sans dissocier sa matérialité de sa dimension spirituelle, ses traits communs des parcours individuels qui l’animent. Cette double conjonction permet enfin une réflexion sur les échelles et les temporalités du phénomène : entre universalisme romain et appropriation locale, des rythmes multiples (ceux de la distinction sociale ou des clientèles romaines, ceux de l’acclimatation de la relique ou des conjonctures pèlerines) et des configurations spatiales emboîtées (des grands fronts de catholicité aux querelles de clocher, du réseau des cours princières à celui des implantations jésuites) font des « corps saints des catacombes » un passionnant laboratoire pour une histoire connectant l’ensemble de la catholicité au plus humble sanctuaire.

Focus


IIPS (International Itinerant Paleographic School)
Université d’été 2017
 
La première édition de l’Université d’été IIPS (International Itinerant Paleographic School), divisée en deux périodes de sept jours chacune, aura lieu en Italie entre la dernière semaine de mai et la première de juin 2017. Le domaine concerné sera celui des livres, des inscriptions et des documents d’archives anciens et médiévaux. Cette initiative de formation à la recherche par la recherche, dont bénéficieront trente à quarante boursiers, comportera des séminaires-conférences et des visites-séminaires dans les bibliothèques Vallicelliana et Corsiniana de Rome, Vittorio Emanuele III de Naples, Medicea Laurenziana de Florence, dans l’institut papyrologique Vitelli de Florence, aux archives de la Cathédrale de Bari, dans l’Istituto di patologia del libro de Rome et dans les sites archéologiques de Pompéi et d’Herculanum.
 
L’IIPS prévoit la mise en place d’un chantier d’étude comparée et transdisciplinaire portant sur des matériaux produits et circulant dans l’espace méditerranéen entre l’Antiquité et le Moyen-Âge (papyrus, ostraka, rouleaux, codices, inscriptions grecques, latines, arabes, hébreux, coptes et syriaques). Le but de l’opération est double : d’un côté, les séminaires-conférences — tenus par une équipe pédagogique de quinze enseignants-chercheurs provenant de treize universités et instituts de recherche européens — constitueront un événement scientifique d’envergure internationale ; de l’autre, grâce aux visites-séminaires, les jeunes chercheurs auront un aperçu de toutes les disciplines en jeu dans ce domaine, de l’étude à la conservation, de la restauration à la mise en valeur muséographique de ces objets anciens et médiévaux.

Ainsi, pour la première fois, enseignants-chercheurs, chercheurs en formation et techniciens spécialisés se rencontreront autour des objets dont ils s’occupent, et en discuteront dans une perspective diachronique et comparatiste, mettant en valeur une variété de compétences, de savoir-faire et de modèles culturels. Une attention particulière sera consacrée aux techniques d’archivage et de catalogage selon les différentes époques, mais aussi à la naissance et au développement de collections, de listes d’excellence, de processus de canonisation et de codification : concepts qui constituent autant d’occasions de confrontation inter-civilisationnelle, notamment en ce qui concerne les cultures gréco-romaine, byzantine, syriaque, juive, arabo-islamique et carolingienne.

Les boursiers, mastérant(e)s et doctorant(e)s, seront choisi(e)s à la suite d’une sélection paritaire.

L’initiative, portée par Filippo Ronconi et Jean-Luc Fournet (Collège de France), a reçu un important financement de la part de PSL, en qualité de Projet Innovant de Formation. Elle sera financée aussi, entre autres, par le CéSor, par l’Université Aldo Moro de Bari et par SCRIPTA (Initiative de Recherches Interdisciplinaires et Stratégiques de PSL), dont elle constitue un projet structurant.

Pour toute information supplémentaire, veuillez vous adresser à Filippo Ronconi :
ronconi@ehess.fr
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Academia 

L'événement du mois

 

Rencontres du Centre d'études
en sciences sociales du religieux 

 

Séminaire CéSor - EHESS

Sciences sociales et conflit (s) en Syrie :

enjeux épistémologiques,
méthodologiques et éthiques

 

Animé par Nisrine Al-Zahre, Emma Aubin-Boltanski, Cécile Boëx, Anna Poujeau 


lundi 12 décembre 2016, 9h00-13h00

 

9h00-11h00 -  Thomas Pierret (politologue, Université d’Édimbourg) 

L’étude « hors-sol » des acteurs militaires du conflit syrien : évaluation comparée des entretiens et sources en ligne

11h00-13h00 - Paulo Pinto (anthropologue, Universidade Federal Fluminense, Brésil) 

Les communautés soufis d’Alep face à la violence et la dispersion : réflexion sur un terrain éclaté


Lieu : EHESS - Salle 13, 6e étage

105 bd Raspail - 75006 Paris

 

Entrée libre 


    Alep-est
 



Journée d’étude
 Les processus d’assignation politico-religieux
dans le conflit syrien

 

Organisée par Nisrine Al-Zahre, Emma Aubin-Boltanski, Cécile Boëx, Anna Poujeau
(CéSor - EHESS - CNRS)

 

jeudi 15 décembre, 9h15-18h30  

 

Cette journée d’études sera consacrée à la violence des processus d’assignation politico-religieux dans le conflit syrien. L’État syrien, ainsi que différentes factions du camp de l’opposition ont dès le début de la révolte en 2011 entrepris de mobiliser les individus sur la base de leurs identités confessionnelles et/ou ethniques. Observable chez les « minoritaires » alaouites, druzes et chrétiens sommés de soutenir le régime de Bashar al-Assad, cette politique a également des conséquences délétères au sein de la « majorité » sunnite. Ne se cantonnant pas au domaine de la mobilisation politico-militaire, elle s’accompagne de la tentative d’imposer par la contrainte une réforme morale de chaque individu, ainsi qu’une homogénéisation des croyances, des pratiques et des manières d’être « citoyen », « musulman », « alaouite », etc. De nombreux Syriens ont néanmoins tenté de résister à ce processus qui s’exerce sur eux de façon impérative et les réduit par la contrainte à leur appartenance communautaire et ceci nonobstant leurs convictions politiques et religieuses particulières.

Comment les individus réagissent-ils à ce processus d’assignation politico-religieux qui les convoque jusque dans leur intimité : leurs façons de s’habiller, de penser, de prier, d’interagir, etc. ? Quelles sont les stratégies développées pour y résister ? Quelle est la marge de négociation laissée à celles et ceux qui en raison de leurs lieux d’habitation et de leur identité religieuse se trouvent « enrôlés » sous les bannières d’un groupe ou d’un camp en particulier ? Comment appréhender la pluralité des obédiences et le jeu d’oscillation qu’elle suppose (entre discours publics et privés ; entre pratiques collectives et personnelles, etc.), sans pour autant ignorer la radicalisation effective d’une partie de la population ?

 
Lieu : Cité Universitaire Internationale - Collège d’Espagne -
7 E, Boulevard Jourdan -
75014 Paris (RER B-Cité universitaire)

Inscription obligatoire :        Eventbrite - Journée d’étude : Les processus d’assignation politico-religieux dans le conflit syrien

 

 

Programme 

Matinée :
 
Présidente de séance : Emma Aubin-Boltanski (CéSor - CNRS)
 
9h15-9h30 : Accueil
9h30-9h45 : Introduction 
 
9h45-10h30 : Boris James (IFPO - Erbil)
Autonomie démocratique contre nationalisme kurde ? Le projet éducatif du PYD/PKK à travers ses manuels d’histoire
10h30-11h15 : Thomas Pierret (Edinburgh University)
Des limites de l’assignation identitaire : quand le « pouvoir du peuple » s’impose aux jihadistes
 
11h15-11h30 : Pause café
 
11h30-12h15 : Paulo Pinto (Universidade Federal Fluminense, Brésil)
Les Soufis d’Alep et les processus de mobilisation identitaire dans le conflit syrien
12h15-13h00 : Anna Poujeau (CéSor - CNRS)
Les moniales de Sainte-Thècle et les combattants du front al-Nosra : un enlèvement et une libération problématiques
 
13h-14h30 : Pause déjeuner
 
Après-midi :     
                                                                                                           
Présidentes de séance : Nisrine Al-Zahre (CéSor - EHESS) et Cécile Boëx (CéSor - EHESS)
 
14h30-15h45 : Samar Yazbek, (écrivaine syrienne)  
À propos de son ouvrage Les portes du néant, Stock, Paris, 2016.
(intervention en arabe avec traduction)
 
15h45-16h00 : Pause café
 
16h00-18h00 : Projection de travail du film de Laurent Lhermitte (documentariste) et Romain Hüet (MCF Université Rennes II, chercheur au Prefics et l’ISCC - CNRS - Paris Sorbonne)
Après le Printemps Vie ordinaire des Moudjahidines d’Hama (59’) Suivie d’une discussion en présence des réalisateurs
 
18h-18h30 : conclusion 
 

Une exposition, un colloque,
un livre, un séminaire
  

 

Caravage : hors-champ

 
 
 
Une exposition conçue par Giovanni Careri (CHETA-CRAL /EHESS) et Pierre Antoine Fabre CéSor/EHESS), avec la coopération de Frédéric Cousinié (professeur à l’Université de Rouen) et Maria Eugenia Cisterna (architecte) au Musée des Beaux-Arts de Rouen du 24 novembre 2016 au 31 mai 2017, dans le cadre de la Vème saison du Temps des Collections.

G. Careri et P. A. Fabre ont réuni autour de la célèbre Flagellation du Christ du Caravage (1606) une série de tableaux et de dessins des collections du Musée de Rouen, enrichie de l’Ecce Homo de Philippe de Champaigne, venu des Granges de Port-Royal. Cet ensemble d’œuvres dialogue avec le sens formel et spirituel du tableau du Caravage, en en faisant apparaître par écho ou par contraste les singularités, et la spécificité de la Flagellation de Rouen par rapport à l’autre grande Flagellation du même à Naples, contemporaine de celle-ci.
 
La présentation de cette exposition a été accompagnée le 24 novembre, jour de son inauguration, d’un colloque organisé toute la journée par Frédéric Cousinié (professeur à l’Université de Rouen) dans l’auditorium du Musée.
 
Elle est également liée à la publication d’un livre en forme de dialogue de G. Careri et de P.A. Fabre, Caravage : hors-champ, aux Éditions 1 :1, paru la veille de l’exposition qui peut en préparer ou en prolonger la visite. Le livre mobilise, au-delà des tableaux et dessins présentés, d’autres œuvres chrétiennes, mythologiques ou profanes qui interrogent toutes, par des voies multiples, l’image, ses dehors ou ses replis intérieurs.
 
G. Careri et P. A. Fabre commenteront ces différents « dialogues » lors d’une séance du séminaire du CRAL, le 15 mai 2017 à 17 heures, à l’invitation de Claudine Cohen et d’André Gunthert. 
 

Carnet rose

 

Naissance de la bibliothèque Alphonse Dupront




La Bibliothèque Alphonse Dupront du CéSor 
dans le paysage du GED du Campus Condorcet
 

La bibliothèque de l'ex CARE devient la bibliothèque Alphonse Dupront. Le baptême se fera en présence de Mme Monique Dupront, le mardi 10 janvier 2017 à 18h. ( 10 rue Monsieur-Le-Prince - 75006 Paris )

Le Campus Condorcet a été conçu dès 2009 avec l’ambition de doter les sciences humaines et sociales d’un équipement d'envergure internationale qui accueillera la communauté scientifique dans les meilleures conditions de travail et de coopération et réunira sur un même site les plus grandes institutions d'enseignement et de recherche françaises en sciences humaines et sociales.
 
Cœur du Campus, le Grand équipement documentaire (GED) proposera aux chercheurs et étudiants avancés un accès immédiat aux ressources et une plateforme de services, en favorisant le travail collectif par des espaces adaptés aux échanges scientifiques aussi bien qu'à la recherche individuelle. Près de 50 bibliothèques et fonds documentaires actuellement dispersés sur 25 sites en Île-de-France, verseront leurs collections à ce grand équipement, mutualisé entre les institutions partenaires du Campus.
 
Installé sur plus de 16 000 m2 utiles répartis sur quatre niveaux, le GED aura une capacité de près de 1 450 places assises et proposera un ensemble de services au cœur desquels se trouve l’accès libre, 24h/24h, 7j/7j, à une documentation matérielle et dématérialisée. Il bénéficiera de la synergie avec la Très Grande Infrastructure de recherche (TGIR) Huma Num qui vise à accompagner et soutenir le tournant numérique de la recherche en sciences humaines et sociales, et avec l’Équipement d’excellence (Equipex) Biblissima.
 
Un « Comité des usagers de la bibliothèque », réunissant des directeurs d’unités des établissements fondateurs et des lecteurs de la bibliothèque de la FMSH permet dès aujourd'hui à l'équipe de préfiguration de tester ses hypothèses de travail. Les personnels d’enseignement et de recherche et les professionnels de la documentation des laboratoires des différents établissements partenaires sont d'ores et déjà impliqués dans des enquêtes de « chantiers » sur leurs archives et collections et la réalisation d’outils-tests comme le catalogue commun réalisé par le « SID (système d’information documentaire) chantier » signalant plus de 975 000 ouvrages.
 
Les collections seront réparties sur trois niveaux au sein de huit « territoires » dont quatre relèveront des aires culturelles.
Au sein de ce dispositif, la Bibliothèque Alphonse Dupront du CéSor, largement spécialisée par ses ouvrages et ses revues, dans le domaine des institutions et des pratiques liées à l'histoire du catholicisme, regroupera principalement ses ouvrages sur 300 ml aux côtés des 750 ml de l’actuelle Bibliothèque des sciences religieuses (BSR) de l'EPHE, complémentaire de celle du CéSor pour l'essentiel de ses collections, spécialisées dans les domaines de la théologie, de la littérature patristique et de l'histoire du protestantisme.
La réunion des collections de ces deux bibliothèques constituera l’apport principal au corpus « Sciences des religions » (1 700 ml) du territoire « Textes, sens, création » (9 800 ml), qui comprend aussi l’histoire des textes, les sciences de l’érudition, la philosophie, la littérature, les arts, la linguistique et la psychologie.
 
En savoir plus 

Les débats du Césor

consacrés à l’ouvrage : 

 Impressions de Chine

 L’Europe et l’englobement du monde  (XVIe-XVIIe siècle)

en présence de l’auteur       

Antonella Romano, EHESS, Centre Alexandre Koyré

Discutants : 

Jean-Marc Besse
, CNRS-Paris 1
Pierre Antoine Fabre, EHESS-CéSor 
Vincent Goossaert, EPHE, GSRL 

animé par : Jean Lebrun, France Inter




Réservation indispensable :  Eventbrite - Les débats du CéSor - Impressions de Chine. L’Europe et l’englobement du monde (XVIe-XVIIe siècle), Antonella Romano, EHESS, Centre Alexandre Koyré

 
L’arrivée des missionnaires européens en Chine dans la seconde moitié du XVIe siècle est un jalon essentiel de la « première mondialisation », cet élargissement de l’horizon européen à l’échelle du monde. C’est aussi à ce moment-là que la Chine s’installe dans l’imaginaire et les savoirs occidentaux.
Avec Impressions de Chine, Antonella Romano livre une étude passionnante et inédite sur la façon dont les sciences européennes se sont confrontées aux savoirs chinois à l’heure où s’impose un « nouvel ordre du monde ». Passionnante, parce que l’auteur suit dans leurs pérégrinations les protagonistes de cette rencontre entre deux mondes au fil de leurs pérégrinations en Asie et en Europe, décryptant attentivement leurs écrits. Inédite, parce qu’elle renouvelle l’analyse dans le cadre d’une histoire globale, qui éclaire l’interdépendance nouvelle entre les quatre parties du monde alors à l’œuvre sous l’impulsion de projets impériaux concurrents (Espagne, Portugal, papauté).

Le livre d’Antonella Romano est donc un tour de force en ceci qu’il revisite entièrement un thème essentiel de l’historiographie, la « rencontre » entre l’Europe et la Chine au début de l’époque moderne, grâce à un travail méticuleux et une connaissance approfondie des sources savantes et religieuses.

Directrice d’études à l’EHESS, Antonella Romano dirige le Centre Alexandre Koyré pour l’histoire des sciences et des techniques. Elle est spécialiste d’histoire des mathématiques et des savoirs jésuites. Elle a notamment publié La contre-réforme mathématique. Constitution et diffusion d'une culture mathématique jésuite à la Renaissance (1540-1640) (Rome, École française de Rome, 1999) et Rome et la science moderne entre Renaissance et Lumières (Rome, École française de Rome, 2008).

Les débats Centraliens 


Cycle Théo & Sophie 

 
Le CéSor est associé pour l'année universitaire 2016-2017 au cycle de débats Théo & Sophie organisé par l'association des centraliens. L'objet de ce cycle annuel est d'explorer les implications politiques des phénomènes religieux. Après l'intervention de Dominique Iogna-Prat, le 27 octobre dernier sur " les racines chrétiennes de l'Europe", la prochaine soirée aura lieu le :

23 janvier 2017, 19h30-21h - et sera consacrée à « Religion et Globalisation » avec Nathalie Luca.

Nathalie Luca articulera son exposé en deux parties. Dans la première, elle différenciera plusieurs processus complémentaires : la sécularisation, la mondialisation, la globalisation et la transnationalisation pour appréhender les types de mouvements religieux qui se développent depuis la seconde moitié du XXe siècle, la manière dont ils circulent entre différents pays et certaines des « affaires » qu’ils ont suscitées. Dans la seconde partie, elle se focalisera davantage sur la capacité d’adaptation ou au contraire les modalités de raidissement des mouvements religieux confrontés aux frontières symboliques des pays qu’ils traversent.

Lieu : Maison des centraliens, 8, rue Jean Goujon,75008 Paris
Inscription

Thèse soutenue

 

Soutenance d'Axelle Neyrinck : « Le massacre des Innocents. Constructions théologiques et usages polémiques (v. 800- v. 1300) »

 

Résumé : « Alors Hérode, se voyant joué par les mages, entra dans une grande fureur et envoya tuer, dans Bethléem et dans tout son territoire, tous les enfants jusqu'à deux ans, d'après l'époque qu'il s'était fait préciser par les mages » (Mt, 2, 16). Ce verset évangélique constitue le seul et unique fondement scripturaire de ce que la tradition chrétienne appelle le « massacre des Innocents ». Cette thèse s’applique à comprendre comment, à partir d’un texte fondateur laconique, le massacre des Innocents est devenu un épisode à part entière du récit de l’Incarnation, puis l’objet de dévotions, et enfin un élément de rhétorique utilisé dans des contextes polémiques. À partir des sources hagiographiques, l’identité des saints Innocents ne peut être appréhendée qu’en partie (première partie). C’est pourquoi on propose de recourir aux sources exégétiques et liturgiques pour comprendre la façon dont le massacre des Innocents, hécatombe d’enfants juifs, a été capté par le christianisme par une interprétation typologique et construit comme épisode préfigurant toutes les persécutions, réelles ou supposées, auxquelles l’Église aurait à faire face (deuxième partie). Les mises en scène et en actes de ce discours sur les Innocents produit par les théologiens relèvent d’usages polémiques et politiques (troisième partie) : le massacre des Innocents, construit dans l’exégèse par la « christianisation » des Innocents et de la figure de Rachel qui leur est associée, devient un élément du discours de dénigrement des juifs à partir du XIIe siècle.

Mots clés : Histoire du Moyen Âge (Occident chrétien), histoire religieuse, histoire intellectuelle

Massacre des Innocents, martyre, sainteté, enfance, exégèse chrétienne de la Bible, antijudaïsme chrétien, 800-1300

Thèse effectuée sous la codirection de Dominique Iogna-Prat et Isabelle Heullant-Donat

Jury : Cédric Giraud (Université de Lorraine), Isabelle Heullant-Donat (Université Reims Champagne-Ardenne), Dominique Iogna-Prat (EHESS, CéSor), Elsa Marmursztejn (Université Reims Champagne-Ardenne), Sylvain Piron (EHESS, GAS-CRH), Catherine Vincent (Université Paris Ouest- Nanterre La Défense)

Arrivée au CéSor



 

Nisrine Al-Zahre


Nisrine Al-Zahre a obtenu son doctorat en sciences du langage en 2003, à l’Université de Paris VIII, sous la direction de Jean-Yves Pollock. Sa thèse de doctorat porte sur des aspects de la morphosyntaxe de l’arabe en général et l’arabe dialectal (syrien) notamment. Son travail s’est inscrit dans un cadre théorique formel qui est la grammaire générative et la morphologie distribuée.
Fin 2004, elle est retournée en Syrie en enseignant à l’Université de Homs (au département de français à la faculté des lettres et des sciences humaines et à l’institut supérieur des langues) et à l’Université de Damas (l’institut supérieur de traduction et d’interprétation). Durant 10 années ses enseignements ont porté notamment sur la linguistique, la sociolinguistique, le FLE et la traduction. Dernièrement elle a achevé la traduction de l’ouvrage de Maurice Halbwachs, La mémoire collective  qui paraîtra prochainement au Liban. En 2014, elle a quitté la Syrie puis s’est installée en France où elle a été maître de conférence invitée à l’université Paris VIII pendant deux ans. En octobre 2016, elle a été recrutée à l’EHESS et l’ENS dans le cadre du programme « étudiants exilés », en tant que maître de langue. À l’EHESS, elle est co-organisatrice du séminaire Sciences sociales et conflit(s) en Syrie : enjeux épistémologiques, méthodologiques et éthiques



CéSor | 10, rue Monsieur le Prince 75006 Paris

EHESS - CNRS UMR 8216 






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CéSor · 14, cours des Humanités · Aubervilliers cedex 93322 · France

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