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Bonjour à toi,
 

Je ne sais pas si c’est la canicule lancinante de cet été ou le fait que ma bibliothèque soit rangée dans des cartons depuis plusieurs mois, me laissant avec seulement un ou deux ouvrages sous la main, mais à plusieurs reprises ces dernières semaines, j’ai pensé au livre que j’emporterais avec moi sur une île déserte.
 

Est-ce qu’il valait mieux…
- de la poésie parce que ça prend parfois du temps d’en percer le sens – pratique si jamais je m’ennuyais ?
- de la fiction pour éloigner les bêtes sauvages ?
- un livre aimé, pour être sûre que ça allait me plaire ?
- un pas encore lu, pour avoir la surprise ?
- un roman très épais, pour avoir le temps d’en oublier le début en arrivant à la fin et pouvoir ainsi le recommencer ?
- un tout fin à apprendre sur le bout des doigts ?
 

J’ai éliminé d’office Sauveur & fils, de Marie-Aude Murail, parce que, s’il constitue mon coup de cœur de la première moitié de 2018, il existe aussi trois tomes (bientôt quatre ! danse de la joie) derrière lui, et ce serait insupportable de savoir ça et de ne pas pouvoir lire la suite (un seul l.
 

Je me suis demandé si un dictionnaire devait être une idée immédiatement écartée ou si elle méritait d’être prise en considération. En termes de degré de fiction, c’est léger, mais si on tient à se cultiver, ça peut jouer…
 

Et puis finalement, j’ai pensé qu’encore plus que lire, ce serait écrire, qui me manquerait. Et qu’écrire, je pouvais le faire à partir de n’importe quel livre.
 

Je pouvais...
- prendre la première et la dernière phrases de chaque chapitre et réécrire le milieu.
- prendre le premier mot de dix pages consécutives et les utiliser dans un nouveau texte.
- réécrire le texte sans utiliser la lettre a, et le réécrire encore sans la lettre e.
- réécrire l’histoire en alexandrins.
- écrire la suite.
- garder les mêmes personnages mais les transposer dans un.e autre contexte, époque ou pays.
- résumer chaque chapitre en trois vers d’un haïku.
- faire de la bibliomancie et m’en remettre au livre pour décider de ma survie : poser une question à mi-voix, ouvrir le livre au hasard et lire le morceau de phrase qui me tomberait sous les yeux.
- faire un caviardage sur chaque page en en biffant au marqueur noir (car oui, seule sur une île déserte, j’aurais un marqueur) tous les mots qui ne m’intéressaient pas pour en extraire un nouveau message à chaque fois.
- inventer un poème fondu (contrainte parfaitement adaptée aux températures caniculaires) à partir d’une double-page : un poème constitué seulement de mots présents dans la double-page choisie.

Toute rassérénée, j'ai donc conclu cette épineuse question du livre à emporter pour me concentrer sur la suivante : quel carnet je prendrais avec moi sur une île déserte.

Mais ça, c'est une autre histoire !

*

À part ça, mon amie Floriane Durey s'est lancée dans le poème fondu au début de l’été. Je l'ai rejointe pour ma part fin juillet. Nous en écrivons chacune un par jour, depuis l’endroit où nous nous trouvons car, révélation : pas (forcément) besoin d’être sur une île, pour écrire. Même si on y a potentiellement un peu plus de temps qu’ici. Tu nous rejoins ?


À bientôt,
Amélie

 

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Amélie Charcosset · c/o neonomia · Rue Prévost-Martin 21 · Genève 1205 · Switzerland

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