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Bonjour à toi,

Cette semaine, j’ai fait un aller-retour à Paris, un peu impromptu. Avant de prendre le train, je me suis dit que le trajet allait être l’occasion parfaite pour enfin avancer sur un travail sur lequel je procrastine depuis un peu trop longtemps : j’avais plus de quatre heures devant moi, pas d’internet pour me déconcentrer, mon téléphone ne captait pas.

Et puis bon. La SNCF a installé le wifi dans ses TGV Lyria, un bébé fatigué a pleuré une bonne partie du trajet (je ne lui en veux pas, c’est un bébé) et quand mon ordi m’a signalé qu’il n’avait plus de batterie, j’ai découvert que la prise ne marchait pas. Je n’ai donc pas avancé d’un poil. (J’ai préféré écouter le beau dernier Remède à la mélancolie avec Nancy Huston et lu la fabuleuse Mona Chollet à la place, ce qui honnêtement était très bien aussi.)

Plus tard, j’ai rejoint mon amie Mél, et elle m’a raconté un bout de sa semaine : elle avait eu un rendez-vous un peu loin dans une petite ville belge, elle s’était arrangée pour aller bosser dans un café avant, elle s’était imaginée « bosser hyper efficacement dans un café hipster avec un brownie et un cappuccino » et puis finalement, les plans avaient un peu changé, elle n’avait pas trouvé de café et s’était retrouvée à travailler depuis le PMU du coin, sans truc sucré parce qu’au PMU, on lui avait dit que « vous savez, avec l’AFSCA… », et en sortant toutes les vingt minutes pour répondre à ses coups de fil parce qu’elle n’entendait rien à cause de la musique.

J’adore Mél. Et j’adore cette histoire, parce que contrairement à moi dans le train, Mél s’est mise en mouvement. Ce n’était pas le moment idéal, ce n’était pas tout à fait comme elle avait imaginé, mais c’était : un laps de temps devant soi et des choses à faire.

Et c’est juste pareil, exactement pareil, avec l’écriture.

Il n’y a pas de moment idéal. Ce ne sera sans doute pas comme tu l’avais imaginé (le moment, et les mots qui sortent, aussi). Mais en y regardant à deux fois, c’est bien ça : un laps de temps – même petit – devant toi, et des mots à écrire. Des choses que tu veux dire. Même six minutes entre la vaisselle à essuyer et l’ampoule à changer, alors que tu rêvais de cette longue plage de deux heures sans interruption. Même sur un ticket de caisse et pas sur un joli carnet choisi avec soin.

Même.

Bien sûr, on peut avoir besoin de plus de temps pour se mettre dedans. Évidemment, ça peut être frustrant de commencer et de devoir ensuite aussitôt arrêter. Mais quelques minutes dans chaque recoin, et quelques mots à chaque fois, mis bout à bout, ça commence à faire beaucoup.

Alors la prochaine fois… même sans thé ni brownie au chocolat, on y va ?

À bientôt,

Amélie

PS : Mais en cinq minutes, qu’a-t-on le temps d’écrire, te demandes-tu ? Par exemple, des poèmes en trois vers, qui, combinés à ceux des autres (vive le collectif !), créent un paquet de poèmes aléatoires. Retrouve un poème complètement inédit à chaque rafraîchissement de page !

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Amélie Charcosset · c/o neonomia · Rue Prévost-Martin 21 · Genève 1205 · Switzerland

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