S03E08 : Au bout des contes
On en parlait il y a pas trois semaines et voilà qu’il faut déjà remonter sur notre canasson fourbu pour parler western...
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Deux ans après avoir chanté les louanges de leur art dans une fresque, tout ce qu’il y’a de plus chorale, sur l'âge d'or hollywoodien, les frères Coen sont de retour avec une nouvelle œuvre à plusieurs voix, qui nous est cette fois servie (par Netflix) sur un plateau télé.
La Ballade de Buster Scruggs est un recueil de contes du farwest – tournés en numérique et éclairés par Bruno Delbonnel – qui nous promène, via le regard acéré des frangins, dans le folklore classique américain. D’une étape à l’autre, la photo change, le ton et le rythme aussi. Aucun personnage n’assure la continuité entre les différentes parties qu’on peut ainsi être tenté de juger séparément pour vanter, notamment, la beauté de l'avant dernier sketch ou bien l'habile sous-texte sur l'entertainment de celui dont est tirée l'image ci-dessus.
Mais La Ballade de Buster Scruggs n’est pas un putain de café gourmand. C’est tout au moins un layer cake. Un dessert en six couches, gonflé de tendresse et d'ironie. Six fables édifiantes qui ont en commun de parler du trépas. La mort, cette petite garce – qui est bien la seule à clairement diviser les hommes en deux catégories – est ici l'horizon du cinéma des Coen. Du bon côté de la frontière, celui des vivants, Joel et Ethan semblent nous dire que c'est justement parce que les histoires ont une fin qu'ils prennent plaisir à les raconter.
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Le film de la semaine
Chaque semaine, notre avis, un peu détaillé sur un nouveau film à l'affiche...
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Amanda, de Mikhaël Hers – 1h47 • Quelque chose nous dit qu'on n'a pas fini de trouver Vincent Lacoste formidable. Dernièrement excellent chez Kervern et Délépine, Justine Triet, Christophe Honoré et Thomas Lilti, le petit ado maladroit révélé par Riad Sattouf semble avoir définitivement pris son envol dans le registre plus dramatique auquel il commence à nous habituer. Amanda raconte l'histoire de ceux qui restent après qu'un effroyable attentat (fictif) arrache des jeunes gens à la vie. Le film se concentre alors sur une petite orpheline et son oncle vingtenaire (interprété par Vincent Lacoste donc) qui va devoir en assumer la garde. Mikhaël Hers (dont le précédent film est dispo jusqu'à lundi en replay sur ARTE) traite le sujet avec la délicatesse qui s'impose et parvient, par ailleurs, à témoigner du climat d'angoisse silencieuse qui hante aujourd'hui la capitale. Reste le regard d'une enfant qu'il faut, patiemment, rééduquer à l'espoir.
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Le reste en bref
Le reste des sorties de la semaine avec nos résumés approximatifs...
🇺🇸 Overlord, de Julius Avery – 1h49
Le débarquement de Normandie avec des zombies. C'est un peu la mode. Après Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires, vivement Donald Trump vs. Predator et Angela Merkel gegen die Werwolf.
🇫🇷 Les Bonnes Intentions, de Gilles Legrand – 1h43
De là à dire que l'enfer est pavé de films de Gilles Legrand...
🇫🇷 Les Filles du Soleil, d'Eva Husson – 2h00
On dirait le titre d'une chanson d'Enrico Macias. Ces femmes n'ont-elles pas déjà suffisamment souffert ?
🇧🇬 Ága, de Milko Lazarov – 1h36
On rentre clairement dans le dur de l'hiver, la saison des arbres morts et des films sur les esquimaux.
🇫🇷 Mauvaises Herbes, de Kheiron – 1h40
La légende dit que Kheiron a été condamné à faire au moins une dizaine de films pour faire oublier son album "rap" de 2013.
🇪🇬 Yomeddine, de Abu Bakr Shawky – 1h37
Un joli film sur la tolérance qui nous a fait tomber sur ce jeu de mot un peu bof bof du magazine Le Point...
🇮🇳 The Mumbai Murders, d'Anurag Kashyap – 2h07
D'après nos recherches, ce film, dispo sur Netflix sous le titre Raman Raghav 2.0, était à la Quinzaine des Réalisateurs en 2016 et constitue la première apparition au cinéma de Sobhita Dhulipala présentée par AlloCiné comme Miss Univers 2013, alors que pas du tout, elle a juste été élue Miss Photogenic et Miss Earth Eco-Beauty par les internautes au concours Miss Terre de cette année-là. On est à deux doigts de contacter Mediapart...
🇰🇷 After My Death, de Kim Ui-seok – 1h53
Une sombre histoire de disparition, de suicide et de bouc-émissaire dans un lycée. Comment on dit 13 Reasons Why en coréen ?
🇫🇷 #Moscou-Royan, de Elena Cosson Kizilova – 1h23
32h de route, sans compter les bouchons.
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De derrière les fagots
Chaque semaine, un film pas très très connu mais qui vaut le coup d'œil...
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Requiem, d'Hans-Christian Schmid (2006) – 1h33 • Inspiré d'une histoire vraie, ce film raconte, avec toute la sobriété qu'on peut attendre d'un film situé dans les années 1970 en Allemagne de l'Ouest, le calvaire d'une jeune femme épileptique dont l'entourage est persuadé qu'elle est possédée par le diable. Prenant à contrepied la surenchère fantastique des films d'exorcisme, Requiem a par ailleurs révélé Sandra Hüller qu'on retrouvera dix ans plus tard dans Toni Erdmann de Maren Ade.
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Il dit qu'il voit pas le rapport
Et pourtant il y a un lien (et même plusieurs). Le meilleur de l'Internet cinéphile à portée de clic :
- On a découvert que Pikachu était beaucoup plus fluffy que ce qu'on croyait dans la vraie vie, mais qu'en plus il parlait pareil dans toutes les langues sauf en allemand.
- Un article sur l'épineuse question du sous-titrage à l'ère Netflix.
- On parlait justement, à propos des Coen, des histoires qui ont une fin, voici un article (en anglais) sur la manière dont, à force de suites de suites de suites, Hollywood a mis fin aux fins.
- Beaucoup d'amour pour ce portrait de Dwayne Johnson en Rubik's Cube, même si on dirait qu'il y a une petite couille sous sa lèvre.
- On n'avait plus de nouvelles de Jan Kounen depuis un bon moment, figurez-vous qu'il s'est lancé à fond dans la VR et donne une masterclass sur le sujet la semaine prochaine au Forum des Images.
- Le premier truc qu'a fait Kore-Eda avec sa Palme d'or ? La poser sur le bureau d'Ethan Hawke pour l'engager dans son prochain film.
- Le réalisateur Steve McQueen parle (en anglais) de l'importance de ses plans d'ouverture.
- Si les plateformes de streaming étaient des jaquettes de VHS.
- Youtube teste (aux États-Unis seulement pour commencer) la diffusion de films gratuits financés par la publicité avec des titres comme Rocky, Terminator ou La Revanche d'une blonde.
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On dit gif, pas gif...
Chaque semaine, un reaction GIF prêt à l'emploi, pour plus de cinéma français dans les Internets !
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Quand tu galères dans le froid et que t'as même pas ton gilet jaune !
Issu de Sans toit ni loi, d'Agnès Varda (1985)
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La BO de la semaine
Tous les jeudis, on gâte vos oreilles avec une bonne petite BO...
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🎶Zoo (Peter Greenaway, 1985)
Bande originale de Michael Nyman
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Bas les masques !
Le jeu où il faut deviner qui est sous le masque. Réponse dans une semaine...
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Il s'agit tout simplement de reconnaître l'acteur ou l'actrice qui se cache sous le masque...
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À jeudi prochain, si vous le voulez bien...
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