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© Alexis Courcoux/Route du Rhum-Destination Guadeloupe
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FRANĂOIS GABART : "BREST OCEANS AURA LIEU, TĂT OU TARD"
Une semaine aprĂšs le finish incroyable avec Francis Joyon autour de la Guadeloupe, François Gabart revient longuement pour Tip & Shaft sur cette Ă©dition 2018 de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe dont il a pris la deuxiĂšme place. Le skipper de Macif Ă©voque Ă©galement les nombreux autres projets quâil mĂšne avec son Ă©curie de course au large, MerConcept. La version intĂ©grale de cet entretien est disponible sur tipandshaft.com.
Avec un peu de recul, ferais-tu des choses différemment sur cette Route du Rhum ?
Non, je nâai aucun regret sur ce que nous avons fait en amont pour prĂ©parer la course, ni sur les modifications effectuĂ©es sur le bateau, ni sur la façon dont jâai naviguĂ©. Jâai attaquĂ© au dĂ©part, ensuite jâai gĂ©rĂ© la premiĂšre nuit - ce qui ne mâa pas empĂȘchĂ© dâavoir des avaries trĂšs pĂ©nalisantes pour la suite â et, derriĂšre, je nâai pas baissĂ© les bras, je me suis battu jusquâau bout. AprĂšs, je ne dis pas que je nâai pas commis dâerreurs, mais honnĂȘtement, je nâen ai pas fait beaucoup et je suis assez fier de ce que jâai accompli du dĂ©but Ă la fin, y compris autour de Guadeloupe.
Ce qui nous a frappĂ©s Ă lâarrivĂ©e, câest que malgrĂ© la dĂ©ception de ne pas gagner, tu as Ă©tĂ© trĂšs positif dans tes rĂ©actions : on a presque dĂ©couvert un nouveau François Gabart, celui qui ne gagne pasâŠ
Câest vrai que, mine de rien, câest la premiĂšre fois que je ne gagne pas depuis quelques annĂ©es. Mais mon discours aurait Ă©tĂ© le mĂȘme si jâĂ©tais arrivĂ© cinq minutes avant Francis. Ăa peut surprendre de lâextĂ©rieur, mais, moi, ça ne me surprend pas. Jâai lâimpression dâĂȘtre fidĂšle Ă ce que je suis, Ă ce que je pense ĂȘtre la beautĂ© de la compĂ©tition. Il y a cinq-six ans, je disais Ă lâissue du VendĂ©e Globe que jâĂ©tais ravi, en tant que compĂ©titeur, dâavoir vĂ©cu mon duel avec Armel, que câĂ©tait un privilĂšge de vivre ça. LĂ , je pense toujours la mĂȘme chose, mĂȘme si je suis de lâautre cĂŽtĂ©.
Tu as enchaßné les avaries en début de course, as-tu pensé un moment à abandonner ?
Jây ai pensĂ© tout le temps et en mĂȘme temps jamais plus de dix secondes. Quand le vĂ©rin de J3 casse, je me dis que ça ne change rien pour les prochaines heures de course et quâil faut de toute façon aller au cap Finisterre. Ensuite, quand le foil tribord sâen va, je me dis ça ne mâempĂȘche pas de sortir de la dĂ©pression et de gagner dans le Sud. Pour le safran, je vois au bout de 5-10 minutes que le bateau est quand mĂȘme parfaitement manoeuvrable, mĂȘme si je ne peux pas aller Ă certains degrĂ©s de gĂźte. A chaque fois, je me suis posĂ© la question et jâavais des plans de sortie, plein dâendroits - Cadix, MadĂšre - oĂč je pouvais mâarrĂȘter. Mais, finalement, je nâavais pas dâĂ©lĂ©ments incontestables pour me dire quâil fallait mâarrĂȘter.
Etait-ce compliqué de devoir garder le silence sur ces avaries ?
Oui, trĂšs compliquĂ©, dâautant que 9 0% de mon attention Ă©tait portĂ©e sur ces soucis : jâai passĂ© une grande partie de ma course Ă bricoler avec mon J3 et les lattes. Pour les lattes, jâai Ă©tĂ© obligĂ© dâaffaler ma grand-voile, jây ai passĂ© 2-3 heures, et sur un classement, je perds 20-30 milles. Tu as forcĂ©ment envie dâexpliquer, mais je ne pouvais pas. Franchement, je nâaime pas ça, mais tu ne peux pas te permettre de donner ces informations Ă Francis.
Savez-vous ce qui sâest passĂ© ?
Pour le vĂ©rin de J3, câest une tige qui a cassĂ© au niveau de son filetage, en dynamique. Les coefficients de sĂ©curitĂ© nâĂ©taient probablement pas assez Ă©levĂ©s, jâassume quâil y a une erreur en amont, mais je ne sais pas dâoĂč ça vient. Pour le foil, câest trĂšs surprenant : a priori il est descendu, sans doute Ă cause dâune fuite dâhydraulique, et, derriĂšre, ça a tapĂ© au vent, il est restĂ© dans lâeau et la commande de « up » a cassĂ©. Quant au safran je ne pense pas avoir tapĂ© quelque chose, mais ça reste possible. On est probablement dans la limite de ce quâon fait au niveau mĂ©canique, il y a peut-ĂȘtre un petit choc qui vient rajouter du dynamique, mais je nâai pas tapĂ© un container, ça câest sĂ»r. On a une partie du safran, on va pouvoir regarder trĂšs prĂ©cisĂ©ment ce qui sâest passĂ©.
Ăa veut dire chantier cet hiver, de combien de temps ?
Un foil, câest une piĂšce qui coĂ»te cher et qui est longue Ă construire ; on avait prĂ©vu une remise Ă lâeau dĂ©but mars, ça ne sera pas avant le dĂ©but de lâĂ©tĂ©. Cela veut dire un programme forcĂ©ment bouleversĂ©, pas de Lorient-Les Bermudes-Lorient [la course a Ă©tĂ© reportĂ©e ce mercredi, NDLR], et pour Brest Oceans, comme je sais que tu vas me poser la question, il y a des discussions en cours pour trouver la meilleure solution : est-ce que câest de la maintenir, est-ce que câest de la dĂ©caler ? Je pense quâil faut ĂȘtre intelligent. Quand on a des courses comme le Rhum qui ont pas mal de consĂ©quences sur la flotte, il faut dĂ©briefer ensemble, en tirer des enseignements pour Ă©viter que des casses survenues chez les uns touchent les autres. Et, Ă la fin, on prendra la bonne dĂ©cision pour les annĂ©es qui viennent. Cette course aura lieu, tĂŽt ou tard, câest presque inĂ©luctable. Elle sera belle, on fera tout pour que ce soit le cas.
Du coup, te vois-tu faire dâautres courses au premier semestre ? On sait que tu as achetĂ© un Figaro 3, pourrais-tu disputer la Solitaire ?
Non, je nâavais mĂȘme pas pensĂ© à ça ! Par contre, je ferai sans doute plus de Figaro que je ne lâavais imaginĂ©, en entraĂźnement avec les deux bateaux Skipper Macif. Sâil y a moyen de naviguer avec eux et que ça peut leur permettre de progresser, ce ne sera pas inintĂ©ressant. Mais faire la Solitaire, non, je nây pense pas. Ăa reste une course trĂšs spĂ©cifique qui demande un engagement trĂšs fort. Macif a certes plusieurs mois dâimmobilisation forcĂ©e, mais il faut que je passe du temps au chantier et on a un autre trimaran en construction. Jâessaie aussi dâĂȘtre raisonnable car ce que je fais, je veux le faire bien, je ne veux pas trop me disperser. Par contre, jâirai peut-ĂȘtre naviguer sur des bateaux plus volants.
On tâa peu entendu parler du passage en Imoca de la Volvo Ocean Race, est-ce un sujet sur lequel tu pourrais te pencher ?
La Volvo a toujours Ă©tĂ© une course qui mâa fascinĂ© et attirĂ©, je pense que pour MerConcept, câest clairement un sujet intĂ©ressant que nous regardons de trĂšs prĂšs, parce que câest dans les mois qui viennent que ça se joue. Donc, si on peut participer Ă cette course dâune maniĂšre ou dâune autre, je serais ravi. Je ne pense pas monter un projet autour de moi en tant que skipper, parce que, quelle que soit lâissue des discussions quâil y a au sein de la classe Ultim, on a dĂ©jĂ un bateau et un deuxiĂšme qui arrive, notre programme pour les cinq prochaines annĂ©es est trĂšs chargĂ©. Et moi, je serai le skipper du trimaran Macif ; en aucun cas, je nâai envie de faire autre chose que ça. Je ne serai pas disponible pour porter lâensemble dâun projet. Par contre, on a aujourdâhui une Ă©quipe avec un vrai savoir-faire, des compĂ©tences en Imoca qui peuvent servir pour ce type de projet. Je serais heureux que MerConcept puisse participer Ă la prochaine Volvo dâune façon ou dâune autre.
Tu ne veux pas trop te disperser, mais en tant que marin passĂ© par la filiĂšre olympique, nâes-tu pas titillĂ© par lâintroduction de la course au large au programme des Jeux de 2024 ?
Je pense, en tout cas, que câest une trĂšs bonne nouvelle pour la course au large, jâespĂšre que ça va ĂȘtre bien fait pour croiser les univers, quâils vont choisir un bon bateau. Câest une super opportunitĂ© pour la France, mais je ne vais pas lancer aujourdâhui une prĂ©paration olympique pour six ans ! AprĂšs, je vais avoir un peu le mĂȘme discours : si chez MerConcept, on peut jouer un rĂŽle dans ces Jeux, participer Ă de la dĂ©tection⊠On a aujourdâhui un projet de dĂ©tection en Figaro avec Macif, les jeunes que nous sĂ©lectionnerons dans les prochaines annĂ©es seront forcĂ©ment compĂ©titifs pour porter les couleurs de lâĂ©quipe de France dans une Ă©preuve de course au large aux Jeux olympiques. Si notre expertise sportive et technique peut servir, jâen serai ravi, donc on va regarder ça sĂ©rieusement, car ce sont quand mĂȘme les Jeux Ă Paris, ça va ĂȘtre trĂšs fort.
Lisez lâintĂ©gralitĂ© de lâentretien avec François Gabart sur tipandshaft.com.
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[SI VOUS AVEZ PASSĂ LA SEMAINE Ă RĂFLĂCHIR Ă LA COULEUR DE VOTRE GILET...]
[C'EST FAIT]
- D24. L'équipage de Trésors de Tahiti (Teva Plichart) a remporté le Grand Prix Pacifique des Jeux, troisiÚme et derniÚre épreuve (aprÚs Sailing Arabia The Tour et le Tour Voile) du premier championnat du monde de Diam 24. Le titre sur la saison revient à Oman Sail (Thierry Douillard).
- RC44. Les Monégasques de Charisma (Nico Poons) se sont imposés sur la RC44 Cascais Cup, derniÚre épreuve de la saison du RC44 Tour, remporté par les Russes de Team Nika (Vladimir Prosikhin).
- SAINT-BARTH CATA CUP. Les Belges Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani (Les Perles de St Barth) ont remporté pour la deuxiÚme fois la Saint-Barth Cata Cup, épreuve courue en F18.
- MATCH-RACING. Simon Bertheau est devenu champion de France Espoir de match-racing Ă Pornichet (voir ci-dessous).
- CLASSE A. Glenn Ashby a remporté - pour la dixiÚme fois ! - les championnats du monde de Classe A à Hervey Bay, en Australie, devant Mischa Heemskerk et Peter Burling. Emmanuel Dodé, premier français, se classe 19e.
[C'EST MAINTENANT]
- GOLDEN GLOBE RACE. Toujours en tĂȘte de la GGR, Jean-Luc Van den Heede est sur le point de franchir le cap Horn aprĂšs 145 jours de mer.
- FOILS. L'édition 2018 de la Martinique Flying Regatta, dédiée aux supports à foils (GC32, Easy To Fly, Flying Phantom, Moth, One Fly...), se déroule jusqu'à samedi à Fort-de-France.
- MATCH-RACING. Le championnat de France féminin de match-racing se dispute ce week-end à Antibes.
[C'EST BIENTĂT]
- RORC. Le départ de la RORC Transatlantic Race entre Lanzarote (Canaries) et Grenade est donné samedi.
- STAR. Les finales de la Star Sailors League auront lieu du 4 au 8 décembre à Nassau, 50 marins y participent dont trois Français, Xavier Rohart et Pierre-Alexis Ponsot, associés, et Kevin Peponnet, qui fera équipe avec l'Américain Mark Strube.
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[LA PHOTO DE LA SEMAINE PAR ERIC BELLANDE ]
Il aura fallu cinq manches pour départager les équipages de Simon Bertheau, vice-Champion de France Elite de match-racing, et d'Aurélien Pierroz, Champion d'Europe Jeune de la discipline, lors du Championnat de France Espoirs qui s'est déroulé le week-end dernier à Pornichet. Et c'est finalement Simon Bertheau, finaliste les deux années précédentes et sociétaire de l'APCC Nantes, qui décroche le titre dans ses eaux.
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CE QU'IL FAUT RETENIR DE LA TROISIĂME SEMAINE DE LA ROUTE DU RHUM
Les six classes de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe ont dĂ©signĂ© leurs vainqueurs, mĂȘme s'il reste encore un grand nombre de marins en course. Tip &Shaft fait le point sur la troisiĂšme semaine de course.
MEILHAT Ă LA RĂGULIĂRE
Vendredi dernier, Tip & Shaft est sorti entre l'arrivĂ©e d'Alex Thomson et celle de Paul Meilhat ; du coup, Ă©chaudĂ©s par les rebondissements de derniĂšre minute, on n'avait Ă peine osĂ© Ă©voquer la victoire annoncĂ©e du skipper de SMA. C'est pourtant bien lui qui remporte en Imoca cette mĂ©morable Ă©dition de la Route du Rhum, et ça fait plaisir Ă tout le monde - ou presque. " Si lâon ne devait regarder que les performances, ce bateau lĂ ne mĂ©riterait que la 7e ou 8e place, nous avait confiĂ© Paul Meilhat avant le dĂ©part. Mais le Rhum est une transatlantique en solitaire et câest lĂ que je peux faire la diffĂ©rence, mĂȘme sans foils." On ne saurait ĂȘtre plus visionnaire !
Un mantra que Christian Le Pape, directeur du PĂŽle FinistĂšre Course au large rĂ©sume Ă sa façon : " La fiabilitĂ© et la justesse de navigation font aussi la performance. Câest une rĂ©ussite du facteur humain, câest un retour Ă une forme dâhumilitĂ© et câest trĂšs bien." Et le patron de Portlaf' de souligner la vitesse d'Alex Thomson, dont il juge que " sur le papier, câest aussi celui qui avait le plus fort potentiel homme-machine" : " Il sâest montrĂ© dâune incroyable facilitĂ© au vent arriĂšre !". Avant de rappeler qu'il n'y a pas que la vitesse qui compte : " A priori quand on va plus vite, on reste au contact : câest notre logique de gagne-petit que nous ne changerons pas. Avec sa vitesse, quand Paul et Alex se croisent dans leur sĂ©rie dâempannages, ce nâest pas 10 milles dâavance quâAlex devrait avoir mais 50. Câest donc que la trajectoire de Paul est bonne."
Le facteur humain, c'est aussi ce qui explique la brillante sixiĂšme place de Damien Seguin pour sa premiĂšre Route du Rhum en Imoca. Le triple mĂ©daillĂ© paralympique, nĂ© sans main gauche, se classe deuxiĂšme bateau Ă dĂ©rives droites aprĂšs Paul Meilhat, qui est allĂ© chaleureusement le fĂ©liciter. " Je ne le voyais pas forcĂ©ment Ă ce niveau-lĂ , se rĂ©jouit Christian Le Pape. Câest un bateau [lâancien DCNS, plan Finot-Conq de 2008, NDLR] quâil a trĂšs peu modifiĂ©. Preuve sâil en est que le facteur humain est dĂ©terminant. On se demande toujours quelle est la part du bonhomme, quelle est la part du bateau ? Quand je vois la suprĂ©matie de Yoann Richomme en Class40, quand je sais quâil a gagnĂ© la Solitaire du Figaro en 2016, il nây a pas ambiguĂŻtĂ©. Comme Alex et Paul. Câest une harmonie."
RICHOMME ET SON LIFT, IMPĂRIAUX
Pour sa premiĂšre participation, Yoann Richomme, skipper de Veedol-AIC, aura marquĂ© cette Ă©dition 2018 de la Route du Rhum par lâampleur de sa victoire en 16 jours 03 heures 22 minutes et 44 secondes (nouveau record). Soit prĂšs de 8 heures d'avance sur Aymeric Chappellier et presque 10 heures sur Phil Sharp, deux trĂšs gros clients. " Yoann fait clairement la diffĂ©rence au dĂ©but, il appuie tout en rĂ©ussissant Ă prĂ©server son bateau", admire ainsi son prĂ©parateur Donatien Carme. Il fait une trace parfaite, câest un cas dâĂ©cole." "Il y a eu du trĂšs, trĂšs haut niveau et malgrĂ© tout, un niveau assez homogĂšne, car il y a eu de la bagarre, souligne Halvard Mabire, prĂ©sident de la Class40 et compĂ©titeur malheureux lors de cette Ă©dition . MĂȘme si Yoann Richomme a franchement dominĂ©, derriĂšre ça ne dormait pas".
Les performances du plan Lombard de Yoann Richomme (et de Louis Duc) ont marquĂ© les esprits, quand la rĂ©fĂ©rence Ă©tait jusqu'ici le Mach 40 de Sam Manuard. D'autant qu'il connaissait peu sa machine, ne lâayant prise en mains quâen juin, avant de gagner dans la foulĂ©e la Drheam Cup, fin juillet, avant de... dĂ©mĂąter. " Le bateau, nous savions quâil marchait bien sans lâavoir Ă©prouvĂ© dans toutes les conditions. LĂ , elles Ă©taient assez exceptionnelles !" admet Donatien Carme. " La grosse inquiĂ©tude Ă©tait de savoir sâil passerait le train de dĂ©pressions du dĂ©part. Pour moi, le couple bateau-skipper Ă©tait nettement supĂ©rieur."
LE ONE-MAN SHOW DâANTOINE
Il nâaura mis que 15 jours 01 heure 15 minutes et 5 secondes pour l'emporter dans la classe RhumMulti. A 57 ans, Pierre Antoine ( Olmix) a attendu plus de 2 jours ses partenaires de podium Jean-François Lilti ( Ecole diagonale pour citoyens du monde) et Etienne HochedĂ© ( PIR2). GĂ©ologue de formation et skipper chevronnĂ©, Pierre Antoine, qui avait clairement affichĂ© lâambition de briller, inscrit son nom au palmarĂšs de la Route du Rhum Ă sa troisiĂšme tentative. " Je mâattendais Ă plus de match avec dâautres skippers, assure son routeur, Dominic Vittet (qui avait Ă©galement conseillĂ© une dizaine de Class40 et trois Imoca).
Une bonne partie de la course s'est jouĂ©e dĂšs les premiers jours. " Il fallait ĂȘtre prĂȘt au dĂ©part Ă faire du bĂąbord dans 45 nĆuds de vent ; Pierre l'Ă©tait lĂ oĂč dâautres se sont arrĂȘtĂ©s, confie-t-il. Ce discours prĂ©paratoire psychologique est trĂšs important ! Il y avait une sorte de psychose au dĂ©part. Ce nâĂ©tait pas insurmontable et ce discours trouvait Ă©cho chez des gens qui avaient une expĂ©rience de mer. Le dĂ©but de course a Ă©tĂ© dur mais ce nâĂ©tait pas les conditions de lâĂ©dition de 2002 ou celles de 1986. Pierre avait ce mĂ©tier-lĂ ." Mais lĂ oĂč le skipper d' Olmix a construit sa victoire, câest " sur une petite dorsale qui sâest prĂ©sentĂ©e entre les Açores et MadĂšre. Il devait faire un peu plus dâouest au prĂšs quand Pierre pensait dĂ©jĂ Ă gagner le soleil en tribord amure !"
Lâancien CrĂȘpe Whaou, qui a remportĂ© par deux fois la Route du Rhum aux mains de Franck-Yves Escoffier, est un bateau en bois, datant de 1991. Câest un bateau de prĂšs, assez lourd. " Il lui fallait au moins 20 nĆuds au portant pour quâil sâexprime. Je lâai fait descendre assez sud pour quâil gagne en vent, comme Yoann Richomme, en fait." A mi-parcours, les autres concurrents pointaient Ă quelque 300 milles, dans un autre systĂšme mĂ©tĂ©o. " Il fallait quâil bonifie sa victoire : il pointait alors en douziĂšme position sur 123 bateaux au dĂ©part ! Je lui ai donc proposĂ© comme dernier challenge de battre tous les Class40âŠ" Mission accomplie, Pierre Antoine arrivant quelque six heures avant Yoann Richomme.
GAVIGNET, L'ADIEU AUX ARMES
Chez les RhumMono, le match n'a pas eu lieu, pliĂ© en quelques jours par un Sidney Gavignet dominateur sur CafĂ© Joyeux, l'ancien monotype de 52 pieds sur plan Finot-Conq destinĂ© Ă un tour du monde promu par Yvan Griboval, sur lequel l'organisateur du TrophĂ©e Clairefontaine a effectuĂ© un tour du monde en solitaire en 2017. Pour autant, l'arrivĂ©e de l'ancien skipper d'Oman Sail n'a pas Ă©tĂ© exempte d'Ă©motions, car, aprĂšs trois dĂ©cennies passĂ©es Ă arpenter les ocĂ©ans, depuis la prĂ©paration olympique jusqu'Ă de nombreuses Volvo Ocean Race, Gavignet raccroche. Et ses mots, recueillis Ă l'arrivĂ©e par notre consoeur du TĂ©lĂ©gramme Aline Merret, disent bien la chose : " Je pensais que jâallais chialer comme une madeleine et je ne lâai pas fait parce que jâĂ©tais occupĂ© par le tour de la Guadeloupe. Câest un long parcours qui sâarrĂȘte (silence)⊠qui coĂ»te. Câest une vie. Je nâai fait que ça : ĂȘtre coureur professionnel. Donc on change de vie. Ce nâest pas anodin, câest Ă©mouvant. Il faut le faire. Je suis fier de moi, de le faire. Je suis trĂšs enthousiaste pour la suite. Je suis content de finir sur une belle note. Inattendue parce quâil y a quelques mois, ce nâĂ©tait pas couru dâavance."
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[DĂPARTS & NOMINATIONS]
- La FFVOILE a dévoilé les nommés pour le titre de Marin de l'Année qui sera connu le 8 décembre au Nautic de Paris : Antoine Albeau, Charles Caudrelier et son équipage de Dongfeng Race Team, Delphine Cousin, François Gabart, Francis Joyon, Paul Meilhat, Nicolas Parlier et le duo Kevin Peponnet/Jérémie Mion. Ont également été dévoilés les nommés pour le meilleur espoir de l'année.
- NOĂL RACINE (Foggy Dew) s'est vu remettre le Cowland Trophy et le Stradivarius Trophy du RORC pour sa 1Ăšre place en IRC 4 et son statut de Best Overseas Yacht du championnat anglais.
- JAPAN SAILGP TEAM, l'équipe nippone du circuit promu par Russell Coutts et Larry Ellison, a été présentée cette semaine : elle sera emmenée par l'Australien Nathan Outteridge, avec les marins japonais Yugo Yoshida, Yuki Kasatani et Leo Takahashi, ainsi que les Australiens Iain Jensen et Luke Parkinson.
- BERNARD RUBINSTEIN, ex rédacteur en chef de Voile Magazine - entre autres - a été nommé chevalier de l'Ordre du mérite maritime.
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- INTO THE WIND, le podcast de Tip & Shaft, reçoit Yves Le Blévec pour son deuxiÚme épisode. Le premier, avec Charles Caudrelier, approche les 8 000 écoutes. Into The Wind est diffusé sur les principales plateformes de podcast : iTunes, SoundClound, Deezer, Spotify.
- EFFETS MER a remportĂ© lâappel dâoffre de la communication 360° du projet voile Arkea Paprec dont l'agence assurera la coordination et le dĂ©ploiement avec un collectif composĂ© de Yann Riou, Eloi Stichelbaut et Martin Viezzer pour la partie photo et vidĂ©o, de Guillaume Verdon pour le webdesign et de la sociĂ©tĂ© Addviso pour le dĂ©veloppement web.
- SAILING ORGANISATION GUILLEMOT, la structure de Marc Guillemot, lance le Duo Mixte pour la Solitaire du Figaro : la sélection de deux jeunes de 18 à 30 ans (un homme et une femme) à qui seront confiés les deux Figaros 3 acquis par SOG, qui les accompagnera pendant deux saisons. Le duo sera choisi le 30 novembre parmi six candidats déjà retenus. Parmi les partenaires : Wellness Training et le cabinet VPLP qui a confié la gestion d'un troisiÚme Figaro 3 à SOG, qui annoncera le nom du skipper - expérimenté - en décembre.
- L'UNCL a procédé à la refonte de son site internet.
- BEPEHO, éditeur de logiciels videos pour la course au large, s'associe avec Twin Solutions pour développer un algorithme exploitant les informations enregistrées par Bepeho pour détecter les événements atypiques en navigation. Les premiers résultats de cette collaboration seront présentés au Nautic de Paris.
- Le J/99, le nouveau 32 pieds de la gamme Sport de J Composites et J/Boats, destiné aux régates en équipage réduit, sera présenté au Nautic de Paris.
- NEWPORT (Etats-Unis) accueillera le Championnat du Monde des 12 mĂštres du 8 au 13 juillet 2019 ; une participation record de 24 bateaux est attendue.
- LORIENT GRAND LARGE, organisateur de Lorient-Les Bermudes-Lorient, a annoncé cette semaine le report de la course en raison d'un plateau insuffisant suite aux avaries qui ont touché les trimarans Ultim sur la Route du Rhum.
- Le FIGARO 3 a remporté le titre de Best Boat 2019 de la revue américaine Sail Magazine dans la catégorie Best Performance Boat over 30ft.
- SPINLOCK a remporté un DAME Award au Mets d'Amsterdam pour son capteur de voile SailSense, qui mesure l'utilisation et l'usure des voiles.
- MUMM devient le champagne officiel de tous les évÚnements liés à la 36e Coupe de l'America.
- SĂBASTIEN SIMON, skipper de l'Imoca Arkea-Paprec (mis Ă l'eau cet Ă©tĂ©), a annoncĂ© son programme 2019, qui passe notamment par trois transats cet hiver sur l'ex PRB de Vincent Riou mis aux couleurs de ses sponsors.
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[TIP & SHAFT A REPĂRĂ DERNIĂREMENT]
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