Copy

17 janvier 2018

RECHERCHE FONDAMENTALE

Développement d’une substance immunogène contre les effets de l’héroïne

Le développement d’un analogue de l’héroïne est actuellement en phase de test sur des rongeurs. D’après les premières données exploitables, cet analogue agirait comme un vaccin générant des anticorps bloquant les effets de l’héroïne et de ses métabolites et interagissant immunologiquement avec d’autres substances opioïdes comme la codéine, l’oxycodone, l’hydrocodone, la codéine et l’oxymorphone.


Source : Agnieszka Sulima, Rashmi Jalah, Joshua F. G. Antoline, Oscar B. Torres, Gregory H. Imler, Jeffrey R. Deschamps, Zoltan Beck, Carl R. Alving, Arthur E. Jacobson†, Kenner C. Rice, and Gary R. Matyas, ″A stable heroin analogue that can serve as a vaccine hapten to induce antibodies that block the effects of heroin and its metabolites in rodents and that cross-react immunologically with related drugs of abuse″, Journal of Medical Chemistry, 13 décembre 2017
 

RECHERCHE CLINIQUE

Efficacité de l'eskétamine intranasale comme traitement adjuvant de la dépression résistante

Un essai randomisé contrôlé en double aveugle suggère l’efficacité thérapeutique de l’eskétamine, énantiomère de la kétamine, sur la réduction des symptômes dépressifs. Cette étude préliminaire a été réalisée auprès de 67 individus atteints de dépression résistante, une forme de dépression caractérisée par la persistance de l'épisode dépressif malgré deux traitements antidépresseurs successifs bien conduits, ou dont l’évolution n’est pas favorable sous l'influence de ces traitements. Les patients ont été randomisés en 4 groupes et se sont vus administrer de l’eskétamine aux doses de 28, 56 ou 84 mg deux fois par semaine, ou un placebo en plus de leurs traitements antidépresseurs habituels. A l’issue de ce protocole, l’efficacité, la sécurité et la relation dose-effet de l’administration d’eskétamine via ce mode de délivrance ont été évalués favorablement. En effet l’amélioration des symptômes dépressifs selon l’échelle de Montgomery-Asberg était plus sensible pour les 3 groupes eskétamine versus placebo (eskétamine 28 mg : -4,2 [2,09], p = 0,02 : 56 mg : -6,3 [2,07], p = 0,001 ; 84 mg : -9,0 [2,13], p < 0,001), avec une relation dose-réponse significative (p < 0,001). Enfin, outre cet effet antidépresseur rapide et durable, une tolérance satisfaisante a été rapportée.


Source : Ella J. Daly, Jaskaran B. Singh, Maggie Fedgchin, Kimberly Cooper, Pilar Lim, Richard C. Shelton, Michael E. Thase Andrew Winokur,  Luc Van Nueten, Husseini Manji, Wayne C. Drevets, ″Efficacy and safety of intranasal esketamine adjunctive to oral antidepressant therapy in treatment-resistant depression: A randomized clinical trial., JAMA Psychiatry, 27 décembre 2017

OPIOIDES

Les traitements opioïdes post-opératoires facteurs de risque prédictif de mésusage consécutif chez les adolescents

Une étude parue dans la revue Pediatrics met en évidence le risque de mésusage d’opiacés chez les adolescents et jeunes adultes ayant subi une intervention chirurgicale suscitant la prise d’antalgiques opiacés post-chirurgie. L’hypothèse avancée par les auteurs était celle d’une surexposition à l’usage prolongé d’opioïdes chez les jeunes patients ayant subi une intervention chirurgicale comparés aux patients n’ayant pas subi d’intervention chirurgicale. Cette étude de cohorte a porté sur les données d’un vaste échantillon d’individus âgés de 13 à 21 ans recueillies entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2014. Parmi les patients éligibles pour l’analyse rétrospective, 61,5 % avaient bénéficié d’une prescription d’opioïdes postopératoire (n=88 637). L’usage prolongé d’opioïdes concernait 4,8 % de ces patients (2,7 % – 15,2 %) contre  0,1 % des patients du groupe témoin n’ayant pas subi d’acte chirurgical. Par ailleurs, un risque de mésusage plus important a été observé en contexte de cholécystectomie et de colectomie, d’où la nécessité, selon les auteurs, de travailler à des recommandations de bonnes pratiques de prescription d’opioïdes au sein de cette population à risque.


Source : Calista M. Harbaugh, Jay S. Lee, MD, Hsou Mei Hu, Sean Esteban McCabe, Terri Voepel-Lewis, RN,d Michael J. Englesbe, Chad M. Brummett, Jennifer F. Waljee, "Persistent opioid use among pediatric patients after surgery", Pediatrics, 9 novembre 2017
 

Overdose d'opioïdes aux Etats-Unis : un accès inégal aux ressources de santé pour les minorités ethniques

Si l’ensemble de la population américaine est aujourd’hui concerné par le risque de surexposition aux opioïdes et de décès associés aux mésusages, les inégalités ethniques persistent en termes de taux de mortalité. En effet, tandis que la population noire américaine représente 15 % de la population américaine, 24 % des décès attribués aux opioïdes surviennent au sein de cette population. Le Chicago Tribune, notamment, fait état d’un manque flagrant de structures de prise en charge dans les quartiers pauvres de Chicago et d’un accès difficile à la buprénorphine, comparé à l’offre de soins dont bénéficient les patients des quartiers plus favorisés de la ville.

Source : "Black victims of heroin, opioid crisis 'whitecashed' out of picture, report finds", Chicago Tribune, 26 décembre 2017

A lire également : "Preventing overdose deaths is not one-size-fits-all"

EDUCATION A LA SANTE

Discours parental et influence de la publicité digitale

Une étude parue dans le Journal of health communication suggère la responsabilité des parents dès lors qu’il s’agit d’aider ses enfants à se montrer critique au regard des messages publicitaires de promotion des boissons alcoolisées auxquels ils sont exposés en ligne. Plus le discours des parents est critique plus les enfants présentent des capacités d’analyse critique et de distanciation de nature à générer des comportements favorables à la santé. L’éducation à la santé des enfants pourrait alors passer par celle des parents. Ces derniers bénéficieraient alors, selon les auteurs, de la mise à disposition d’outils dédiés pour ouvrir le dialogue à propos de l’influence des médias sur les comportements à risque, avec pédagogie et bienveillance.




Source : Journal of health community, "Parental mediation in the digital era : Increasing children's critical thinking may help decrease positive attitudes toward alcohol", 27 décembre 2018

Lire également à propos du marketing de l'alcool en France et du niveau d'exposition desj eunes populations.

VU D'AILLEURS

Dépression, troubles de l'usage de substances et observance chez les patients porteurs du VIH

Une étude parue dans PLoS one relève l’enjeu d’un repérage et d’une prise en charge précoces de la santé globale et des consommations à risque au moment de l’entrée dans un dispositif de traitement antirétroviral (DTA) des patients porteurs du VIH. L’étude a porté sur un échantillon de 136 personnes vivant avec le VIH en Afrique du sud. Au moment de l’inclusion dans le DTA, d’après les indicateurs de santé mentale retenus, 33 % présentaient une dépression, 49 % des troubles de l’anxiété et 33 % des troubles du mésusage d’alcool (TMA). A six mois post inclusion, les patients TMA et les patients présentant une dépression étaient moins enclins à poursuivre le DTA que les patients présentant une dépression ou des troubles de l’anxiété, une régression logistique multivariée ayant permis à cet égard d’isoler la dépression (R 3,46 (95 % IC : 1,33 - 7.97 ; p < 0.01)) et le mésusage d’alcool comme facteurs de risque indépendants d’abandon de soins  (OR 3,89 (95 % IC : 1.70 - 8.97; p < 0.01)).


Source : PLoS one, "Depression and alcohol use disorder at antiretroviral therapy initiationled to desengagement from care in South Africa", Cichowitz C1, Maraba N2, Hamilton R3, Charalambous S2,4, Hoffmann CJ2,4,5., 27 décembre 2017

 


Email Marketing Powered by Mailchimp