La Lettre de la Fédération

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Au sommaire de l’édition de mars 2018

Le mot de Pascal Thurnherr, Président : L’intelligence collective, probablement la plus grande force d’une association
À la une : Hybrider les idées et les savoirs
L'actualité du réseau fédératif : Communication numérique et nouveaux médias réinterrogent les valeurs et les actions de l’animation socioculturelle
En bref
À vos agendas
Le kiosque à lecture :
- L’intelligence collective, cette étonnante capacité du vivant
- Les Tisserands, des relieurs qui réparent le tissu déchiré du monde

Bonne(s) lecture(s)… et beau printemps !

INSPIRATION...

L’homme ne peut rien faire en bien ou en mal qu’en s’associant. Il n’y a pas d’armure plus solide contre l’oppression ni d’outils plus merveilleux pour les grandes œuvres."

(Pierre Waldeck-Rousseau)

Dessin Anaëlle Clos

LE MOT DU PRÉSIDENT

«Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous.» (Aristote)

L’intelligence collective est probablement la plus grande force d’une association

Et c’est particulièrement vrai pour une association active dans l’animation socioculturelle.
Lorsqu’on cherche à construire un projet d’animation, la collaboration entre plusieurs individus permet de faire mieux, d’avancer dans des directions qu’un individu seul n’aurait probablement pas explorées. Dans une société fascinée par l’intelligence individuelle, au point de calculer cette intelligence au moyen d’un quotient (le fameux «QI»), on voit régulièrement des individus à l’intelligence moyenne se rassembler pour échanger, partager, et co-construire. Et il se trouve que cette manière d’agir est plus efficace, lorsqu’il s’agit d’élaborer une organisation, de mettre sur pied un évènement, ou même simplement d’écrire un texte.
Car l’intelligence collective fonctionne un peu comme l’intelligence individuelle, qui dépend de la capacité des neurones à interagir et échanger des informations. L’intelligence collective dépend aussi de la capacité à interagir et échanger des informations, mais entre individus. Elle requiert du coup cette ouverture d’esprit qui est une des valeurs essentielles de l’animation socioculturelle.
L’intelligence collective a aussi un avantage: même la meilleure idée du monde, même élaborée par le plus brillant des intellectuels, devra d’abord être longuement expliquée. Et même une fois comprise - ce qui n’est jamais gagné - rien ne dit qu’elle bénéficiera d’une adhésion suffisamment large pour pouvoir atteindre son objectif. Alors que l’intelligence collective produit des idées partagées, qui ont déjà convaincu ceux qui ont participé à son élaboration.
Sacré avantage…

Pascal Thurnherr

A LA UNE

Hybrider les idées et les savoirs, la pratique de l’intelligence collective dans l’animation socioculturelle…

Crédit Pixabay

Pas un secteur d’activité, un débat, ni une organisation où il ne soit question d’« intelligence collective ». On s’interroge sur la manière de la mobiliser au sein de son entreprise, sur ce qu’il faut en attendre pour son association, etc. Alors, simple phénomène de mode ? Nouvelle recette miracle du faire-ensemble ? Dans les faits, cette « capacité du vivant » aurait le pouvoir de générer du haut potentiel. En 1994, le philosophe et sociologue Pierre Lévy la définissait ainsi : « intelligence partout distribuée, sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences ».
Dans l’animation socioculturelle, comment bénévoles et professionnels s’en saisissent-ils ? Cette manière de réfléchir à plusieurs est-elle si nouvelle que cela et quels sont ses ressorts ? Focale sur ce que certains appellent l’«or gris». Lire la suite…

L'ACTUALITE DU RESEAU FEDERATIF

Communication numérique et nouveaux médias réinterrogent les valeurs et les actions de l’animation socioculturelle

Utiliser le numérique dans l’animation socioculturelle (ASC) pourrait sembler paradoxal tant l’humain, le lien social et la culture associative sont au cœur de l’action des acteurs de maisons de quartier et centres de loisirs. Pourtant, ce mouvement investit bel et bien toutes les composantes de l’activité humaine. Y compris le champ de l’ASC qu’il met face à de grands enjeux et une obligation : « penser ce changement, voire sa métamorphose ». C’est précisément sur ce thème qu’ont planché les participants du 8^e colloque du Réseau international de l’animation (RIA) organisé en novembre 2017 à Alger.
Comment accompagner les populations et publics dans une utilisation « avisée » et responsable du numérique ? Quelle formation des professionnels sur ces nouveaux supports ? Quels outils numériques d’animation pour quels projets et quels objectifs socioculturels ? Et enfin, quelles contributions, ou au contraire quelles limites, peuvent avoir ces nouvelles technologies sur la mobilisation politique et citoyenne ? Décliné sur trois jours, le colloque a fait dialoguer les acteurs du terrain de l’animation avec ceux de la recherche autour de ces grands axes de réflexion. Sonja Hanachi et Nathalie Chollet y ont représenté la FCLR. Nous leur avons posé quelques questions. Lire la suite...

Le débat à Genève

Ce début d’année, la Maison de quartier des Eaux-Vives s’est aussi intéressée à la question des nouvelles technologies. Dans le cadre d’un cycle de « Soirées à thème a utour de l’éducation », elle a notamment invité le 6 mars dernier la philosophe Martine Nannini à venir parler de « Nouvelles technologies et vieux cerveaux », amenant ainsi le public à s’interroger sur l’avenir de l’homme et de l’humanisme.
Une quarantaine de personnes ont participé à la soirée, à la fois des habitués mais aussi de nouveaux visages. À la Maison de quartier des Eaux-Vives, le succès de cette soirée donne envie de poursuivre la réflexion.

EN BREF

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Que ce soit pour un appui méthodologique ou pour faciliter un processus, les coordinateurs de la FCLR disposent d’une boîte à outils et vous accompagnent dans vos activités.
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A VOS AGENDAS

9 avril Comité FCLR élargi concernant la Charte alimentation
28 avril Formation FCLR
30 avril Conseil de fondation FASE
7 mai Comité FCLR
17 mai Formation partenariale Regards croisés FCLR-FASE
28 mai Conseil de fondation FASE
31 mai Assemblée générale FCLR
2 juin Formation FCLR
25 juin Conseil de fondation FASE

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LE KIOSQUE A LECTURE

L'intelligence collective, cette étonnante capacité du vivant

Les ressources sur l’intelligence collective fourmillent sur le net. De ce foisonnement, que retenir ?
Nous avons choisi cet article de Stéphane Hairy et Anaïs Ferrara publié en mai 2015 sur le site du 4^e Singe, média indépendant en ligne.
Partant de modes d’organisations et interactions rencontrées dans la nature, en particulier chez les insectes (fourmis, abeilles), les auteurs abordent ce qui fonde l’intelligence collective humaine. Ils analysent les limites et contraintes des différentes formes qu’elle prend. Y compris sa version pyramidale, relevant ici qu’intelligence collective humaine et bien commun ne vont pas nécessairement de pair, et son évolution dans le monde virtuel avec l’émergence de nouveaux rôles.
A lire ici

Les Tisserands, des relieurs qui réparent le tissu déchiré du monde

Après ce passage par l’intelligence collective, nous ne pouvions pas en rester là, tant la question du sens (« pourquoi relier les intelligences ») est fondamentale dans l’animation socioculturelle.
Pour dépasser les multiples contraintes auxquelles ses différents acteurs sont confrontés, (re)trouver l’élan de la coopération et renouer avec la liberté créatrice, il est urgent (et salutaire) de se plonger dans la lecture des Tisserands d’Abdennour Bidar. Le philosophe y met en lumière ces « nouveaux résistants », acteurs de révolutions tranquilles capables de réenchanter le monde. Une résonnance évidente avec l’engagement des bénévoles comme des professionnels dans les centres.
Joyeux et optimiste.

Abdennour Bidar. Les Tisserands. Paris, Les Liens qui Libèrent. 2016.

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