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Éditorial — Montréal, 19 avril 2018
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Prise de risque artistique sans prise de risque organisationnel?
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Par Anne Bertrand
Directrice, ARCA
Ces derniers temps, des événements – certains publics, d’autres non – ont secoué la communauté des centres d’artistes autogérés et sont venus rappeler le rôle crucial que jouent, au Canada, les conseils d’administration (CA) des organismes à but non-lucratif en autogestion artistique et des membres, en général. Les membres des CA sont responsables de voir à la santé organisationnelle, même s’ils sont souvent les personnes les moins en contact avec les activités quotidiennes. À lui seul, ce paradoxe inhérent au fonctionnement des organismes à but non-lucratif représente souvent la plus grande source de tensions au sein des organisations.
Dans une organisation gérée par ses propres membres, quel est le rôle des administrateurs si ce n’est d’assurer que cette tension intrinsèque, fondamentale reste productive en mettant et en maintenant en place les processus essentiels à la gouvernance même des plus petites démocraties? Aussi imparfaite soit-elle, la démocratie reste l’espoir de faire en sorte que les usagers – les parties prenantes de tout projet de société – ont des occasions clairement déterminées et délimitées d’exprimer leur point de vue sur les décisions qui pourraient mettre leur organisation en danger : autrement dit, des assemblées des membres régulières ou spéciales, conformément aux règlements et aux pratiques exemplaires qui ont cours. Quand on prend le temps d’examiner nos structures, nos contrats d’embauche, nos politiques et nos processus décisionnels, on prend soin de notre organisation et, du même fait, on réduit les risques liés à ses responsabilités.
Le rôle de l’administrateur, en fin de compte, pourrait se résumer à quelques points fondamentaux. Ça veut dire, notamment, assurer la stabilité financière et le bien-être général de l’organisation, embaucher les bonnes personnes, superviser et évaluer l’équipe de gestion et le personnel. L’administrateur doit aussi mettre en place un plan de transition pour minimiser la perte de savoir organisationnel et atténuer d’éventuels risques financiers. Autre tâche capitale, compte tenu du roulement important de bénévoles dans les centres d’artistes autogérés, l’administrateur veille à ce que l’organisation soit dotée de politiques pour gérer la planification, le recrutement et l’orientation de la relève du CA. Aucune de ces responsabilités n’est hors de portée, même pour les structures les plus petites et les plus inexpérimentées, et elles devraient être vues comme des occasions de consolider l’appartenance à la culture de l’autogestion artistique – son rôle, sa culture et ses méthodes.
Alors, ça fait un moment que vous n’avez pas revu vos règlements ou vos lignes directrices en matière de gouvernance? C’est peut-être le temps d’inviter vos membres à s’investir dans la vie de votre organisation. Pourquoi pas profiter de votre prochaine assemblée annuelle pour passer en revue vos processus décisionnels et les faire connaître aux membres et aux usagers de votre organisation?
> À propos de la responsabilité du CA
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Écouter, observer, transmettre :
Colloque national des arts médiatiques autochtones
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L’Alliance des arts médiatiques indépendants (AAMI), en partenariat avec la Coalition nationale autochtone des arts médiatiques (NIMAC), sont fières d’annoncer la tenue d’une conférence nationale sur les arts médiatiques autochtones, Écouter, observer, transmette, qui aura lieu du 12 au 15 juin, 2018 à Saskatoon, en Saskatchewan.
Ce sommet conjoint de NIMAC-AAMI vise à traiter les préoccupations de la communauté autochtone des arts médiatiques de partout au Canada. Des allocutions de conférenciers, tables rondes, ateliers, présentations, expositions et projections de films seront au rendez-vous.
La conférence aura lieu au parc du patrimoine Wanuskewin, dans les environs de Saskatoon. Une programmation satellite sera également proposée dans divers lieux de la ville dont le centre d’artistes autogérés AKA.
Visitez ce site internet régulièrement pour rester à l’affût des dernières nouvelles, des rabais offerts pour le voyage et l’hébergement, des opportunités pour l'achat de publicités dans le programme, et des invités que vous rencontrerez.
Pré-inscription avant le 2 mai, 2018. > Plus d’info
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Nouvelles des membres
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Le gouvernement investit dans le Martha Street Studio
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Félicitations à Manitoba Printmakers Association (Martha Street Studio) qui a reçu un octroi de 17 976 dollars du Fonds du Canada pour les espaces culturels représentant une contribution de 50% à l’achat d’un grand numériseur à plat, de sept ordinateurs de bureau iMac et de sept chaises ergonomiques qui pourront être adaptées à une variété d’utilisateurs. Cet équipement contribuera à la modernisation de la suite numérique du Studio.
> Lire le communiqué de presse
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Pratiques inspirantes
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Sondage à venir : conditions des artistes de la performance au Canada
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La semaine du 23 avril, ARCA diffusera le sondage Évaluation des conditions professionnelles des artistes de la performance au Canada à l’ensemble des centres d’artistes autogérés. Le sondage vise à recueillir des renseignements sur les conditions actuelles offertes aux artistes de la performance par des plateformes canadiennes. Bien que confidentiels, les renseignements recueillis serviront à évaluer les pratiques actuelles par rapport à la grille et aux recommandations de CARFAC/RAAV concernant les redevances pour la présentation publique d’art performance. ARCA compte sur vous pour prendre environ 20 minutes pour répondre à cette étude inédite lorsqu’elle sera lancée d’ici quelques jours.
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Présentation de Glenn Alteen : remise des Prix de la Gouverneure générale (GG) en arts visuels et en arts médiatiques 2018
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Pour ceux et celles qui n’ont pas pu assister à la cérémonie de remise des Prix de la Gouverneure générale (GG) en arts visuels et en arts médiatiques 2018, je suis franchement ravie de vous offrir en lecture la présentation de Glenn Alteen par Lorna Brown.
« Votre excellence, mesdames et messieurs les lauréats, distingués invités, c’est avec un immense plaisir que je vous présente Glenn Alteen.
En fondant la grunt gallery et la Live Performance Biennial, Glenn a bâti une communauté cohérente, respectueuse et éthique fondée sur l’inclusion et rassemblant des artistes, des commissaires et des travailleurs culturels de tous les horizons. En avance sur son temps, Glenn a reconnu l’énorme défi que les artistes, les auteurs et les commissaires autochtones de la relève lancent à la définition même de l’art au Canada. Le soutien fondamental qu’il a fourni a contribué à la réussite exceptionnelle de Rebecca Belmore, de Dana Claxton, de Lawrence Paul Yuxweluptun, de Mike McDonald, de Tarah Hogue et de Tania Willard – dont le projet, Beat Nation, sur le rôle du hip-hop dans la culture autochtone contemporaine, a fait le tour du pays. Quant à son exploration exhaustive du travail de Carole Itter et d’Al Neil, elle traduit toute l’attention et l’importance qu’il accorde aux histoires culturelles locales – à leur importance, également, pour les identités nationales. Glenn a travaillé sans relâche pour conserver leur cabane-atelier, autrefois installée dans les plaines de boue de l’anse Burrard et maintenant appelée à devenir, toujours à l’intention des artistes, un espace de résidence flottant sur les eaux des basses-terres continentales. Enfin, déterminé à procéder à l’acquisition des installations de la grunt gallery et à intégrer un archiviste à l’équipe, Glenn, grâce à sa vision inspirée, lègue aujourd’hui un héritage majeur et crée un précédent important pour d’autres centres d’artistes autogérés. À Vancouver, dans le contexte précaire de spéculation immobilière, il s’est assuré de la viabilité de la grunt en la dotant d’un espace – et en finançant celui-ci –, un lieu détenu et dirigé par la communauté artistique. Plus que sa perspicacité administrative, ce sont les accomplissements de Glenn qui montrent combien il s’est investi pour donner aux artistes les moyens de déterminer eux-mêmes l’orientation de leur pratique et de choisir comment la mettre en valeur et comment on s’en souviendra. »
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—Le Conseil répond aux inquiétudes du milieu quant au processus de jury de pairs, articulées dans une lettre circulée par l’AAMI avec cette description du processus de décision qui mène à l’attribution du financement. Dossier à suivre.
—Déclaration annuel d’impôts sur le revenu si vous avez reçu une subvention: impact sur le calcul des impôts à payer.
—Pour mettre à jour ou consulter les plus récents appels de projets, consultez le Répertoire.
—Vancouver Art Book Fair 2018
> Appel aux exposants prolongé au 15 mai 2018.
Éditeurs, artistes, collectifs, centres d’artistes autogérés, institutions et distributeurs de livres d’art sont invités à participer à la foire du livre d’art de Vancouver 2018 en remplissant ce formulaire. (Site Internet lancé en mai 2018)
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—/ Dans le dernier numéro de l’arca dans la poche, une erreur de calcul s’est glissée dans le tableau comparatif du financement par province pour l’année 2015-2016. Voici le tableau révisé.
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