#03 : Godard au téléphone
Pas de problèmes de type grec cette fois-ci pour Jean-Luc Godard qui était présent cette année à Cannes... via Facetime (!) pour la conférence de presse de son film Le Livre d'image.
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Du haut de ses 87 ans, Godard a donc animé depuis chez lui une conférence surréaliste pendant laquelle les journalistes se sont succédés au micro pour interroger le cinéaste. En complément de son film, composé d'extraits de films et d'images d'archives, cet instant intime, de face-à-face presque émouvants, offrait donc un vrai moment de mise en scène, rythmé par sa voix chevrotante et ses saillies toujours aiguisées.
À la question de savoir s'il allait continuer à faire des films, il répond : «Ça ne dépend pas de moi, ça dépend de mes jambes, beaucoup de mes mains et un peu de mes yeux» avant d'ajouter : «Moi j'ai de la peine à vivre ma vie, mais j'ai le courage de l'imaginer».
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Les films de Cannes qu'on a vus
Nos résumés approximatifs des films vus au cours de cette édition 2018...
🇵🇱Zimna Wojna, de Pawel Pawlikowski • 1h34 (Compétition)
Superbe romance musicale en noir et blanc à travers l’Europe de la guerre froide.
🇫🇷Le Livre d'image, de Jean-Luc Godard • 1h25 (Compétition)
Collage d’images sur l’art, la révolution et la postérité. Testament neuf ambitionnant d’être, après les textes, l’équivalent en image. Comme la phrase que vous venez de lire, c’est tout à fait opaque.
🇨🇳Les Éternels, de Jia Zhang-ke • 2h21 (Compétition)
S’appuyant sur des motifs de Plaisirs Inconnus et Still Life, Jia reprend la forme de fresque en trois parties adoptée pour ses deux précédents films (A Touch of Sin et Au-delà des montagnes) et déroule un ample portrait de femme.
🇦🇷L'Ange, de Luis Ortega • 2h00 (Un Certain Regard)
Biopic tout ce qu’il y a de plus fun d’un jeune éphèbe argentin auteur d’un certain nombre de meurtres et de cambriolages au début des années 1970.
🇫🇷Joueurs, de Marie Monge • 1h47 (Quinzaine des réalisateurs)
Banale histoire d’addiction avec Tahar Rahim, Stacy Martin et le Punto Banco dans le rôle de la drogue.
🇫🇷Les Filles du soleil, de Eva Husson • 1h55 (Compétition)
Une reporter de guerre borgne comme Elle Driver (qui est aussi le nom du distributeur du film) nous fait découvrir les combattantes du Kurdistan et le trafic d’esclaves sexuelles dans la région.
🇧🇪Girl, de Lukas Dhont • 1h45 (Un Certain Regard)
L’édifiante histoire d’une ado transgenre qui fait de la danse classique. Malgré un père aimant et un entourage plutôt bienveillant, c’est compliqué.
🇫🇷Le Monde est à toi, de Romain Gavras • 1h34 (Quinzaine des réalisateurs)
Une bande de demeurés partent en Espagne pour un coup à plusieurs centaines de milliers d’euros. C’est drôle et bien rythmé, plein d’idées et de variété française.
🇫🇷Climax, de Gaspar Noé • 1h35 (Quinzaine des réalisateurs)
Film de danse en huis-clos et sous stupéfiants. Gaspar Noé a toujours 13 ans dans sa tête mais, par moments, l’expérience sensorielle fonctionne à plein. On regrettera peut-être, malgré des personnages bien installés, la faiblesse des enjeux dans la deuxième partie.
🇮🇷3 Visages, de Jafar Panahi • 1h40 (Compétition)
Jafar Panahi conduit une actrice dans la région où une jeune fille aurait mis fin à ses jours pour attirer son attention. Fable ensoleillée sur la difficulté de faire des films en Iran.
🇹🇳Mon cher enfant, de Mohamed Ben Attia • 1h44 (Quinzaine des réalisateurs)
À Tunis, la perte de repères d'un couple de parents découvrant que l'émancipation de leur fils ne se déroule pas tout à fait comme ils l'avaient prévu. Un drame délicat, qui cueille l'émotion simplement, sans rien surligner.
🇺🇸Fahrenheit 451, de Ramin Bahrani • 1h40 (Séance de minuit)
Pour voir Keir Dullea en vieux, le mieux c'était quand même 2001, l'Odyssée de l'espace en 70mm à Cannes Classics.
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Rosetta, de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne • Palme d'or 1999
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Les films de Cannes qu'on n'a pas vus
Nos résumés très approximatifs des autres films projetés au festival...
🇸🇾Mon Tissu préféré, de Gaya Jiji • 1h35 (Un Certain Regard)
Tout ce qu'on peut dire c'est que les gens ont constaté que le jean des sacs officiels du festival déteint sur les tshirts...
🇫🇷Gueule d'ange, de Vanessa Filho • 1h48 (Un Certain Regard)
Théorème du SMIC à Oscars : lissée dans le temps, la moyenne des revenus de Marion Cotillard est inversement proportionnelle à celle de ses personnages.
🇺🇸Mandy, de Panos Cosmatos • 2h01 (Quinzaine des réalisateurs)
L'affiche n'aurait pas dépareillé dans le musée des horreurs du marché du film, mais, d'après les retours de ceux qui s'y sont aventurés, on a eu tort de ne pas se précipiter sur ce thriller chelou avec Nic Cage.
🇷🇸Teret, de Ognjen Glavonic • 1h38 (Quinzaine des réalisateurs)
On dirait que, faute d'édition 2018 du Cannes Fantasy Festival, des candidats se sont directement glissés dans les sélections.
🇮🇳Manto, de Nandita Das • 1h52 (Un Certain Regard)
Énormément de rigolade pour ceux qui cherchaient des parapluies dans la file de Manto.
🇦🇷Meurs, monstre, meurs, de Alejandro Fadel • 1h46 (Un Certain Regard)
Quand il y a du sang sur l'affiche et deux fois «meurs» dans le titre, a priori on n'est pas parti pour cueillir des framboises.
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L'anecdote qui tue
Une magnifique anecdote cannoise, pour vous aider à briller en société...
En 1946, c'est la première édition du Festival de Cannes. René Clément, pas du tout stressé par l’enjeu, s'est tranquillement calé un rendez-vous professionnel à 18 heures à Nice, le jour où doit se tenir la cérémonie de clôture. Quand Philippe Erlanger, organisateur du festival, apprend la nouvelle, il proteste : «Vous ne pouvez pas partir ! Et si vous aviez un prix ?» Malheureusement, il est trop tard pour annuler le rendez-vous. Le jour J, à 18h01, René Clément saute dans une voiture de sport et roule à tombeau ouvert vers Cannes pour assister à la cérémonie. Mais c'est peine perdue, quand il arrive au Palais des Festivals, les lumières sont éteintes et le palmarès a été annoncé depuis longtemps. Son film La Bataille du Rail a été couronné de deux récompenses en son absence, le Prix de la mise en scène et le Prix du Jury International. L'année suivante, René Clément sera bien présent à la cérémonie après avoir présenté son nouveau film, Les Maudits, et c’est cette fois-ci en mains propres qu’il recevra son Grand Prix, équivalent de l'actuelle Palme d'Or.
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La Playlist de Cannes 2018
Une sélection aux petits oignons des meilleurs morceaux entendus dans les films du Festival...
🎶Finzy Kontini - Cha Cha Cha (Les Éternels)
Chez Jia Zhang-Ke, on se donne à fond sur YMCA des Village People, mais aussi sur l'italo tubesque du trio Finzi Kontini, et ça fait du bien.
🎶Gary Numan - Trois Gymnopédies, First Movement (Climax)
Gaspar Noé avait utilisé plusieurs oeuvres d'Erik Satie dans son précédent film Love. C'est à nouveau le cas ici, avec cette version électronique, par Gary Numan, de la célèbre Gymnopédie du compositeur français.
🎶Aphex Twin - Windowlicker (Climax)
C'est désormais évident, il n'y avait pas de meilleur écrin pour ce sommet de techno maladive qu'un bad trip cinématographique mis en scène par Gaspar Noé.
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Les jeux énervants
Tous les jours des jeux qui rendent fou pour bien vous énerver...
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Cette année, Calmos vous propose de jouer avec les films du Festival de Cannes.
Pour chaque long métrage en compétition, une énigme associée, comme celle ci-dessus.
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Il faut trouver le film qui réunit ces trois visages.
Petit indice pour vous aider : ils s'appellent Eric, Philippe et Christophe.
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La newsletter n'est pas quotidienne, mais les jeux le seront. Notez que les énigmes peuvent apparaître à tout moment dans la journée de la présentation officielle du film concerné.
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Une fois l’énigme résolue, maximisez vos points en le faisant savoir sur les réseaux sociaux.
En effet, plus le nombre de participants ayant tenté de résoudre l’énigme est grand, plus celle-ci rapportera de points.
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Rendez-vous jeudi 17 pour la suite !
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