Le Parc naturel régional du Perche est animateur du site Natura 2000 Forêts, étangs et tourbières du Haut-Perche. Ce site de 3 670 ha est composé de 4 zones distinctes composées essentiellement de forêts, d'étangs, de quelques pelouses, d'habitats humides (mégaphorbiaies, tourbières, prairies ...). Il accueille la Lamproie de Planer, l'Ecrevisse à pattes blanches, le Chabot commun, le Fluteau nageant, le Lucane Cerf-volant ... et des chauves-souris. Le document d'objectifs de ce site ayant été validé en 2003, la DREAL Normandie a demandé en 2016 au Parc de le réviser pour l'année 2017. A la cartographie des habitats naturels, étude fondamentale pour un site de la directive Habitats, le Parc a souhaité ajouter une étude des chauves-souris du site : 6 espèces de l'annexe II de la Directive Habitats sont référencées sur le site, mais seul le massif de Perche-Trappe était bien connu, notamment par une étude de la Barbastelle en 2012 menée par le GMN et l'ONF grâce à des fonds FEDER. Cette demande a été acceptée par la DREAL Normandie et intégrée à la subvention Etat (37 %) - Europe (FEADER : 63 %) pour la révision du Document d'objectifs.
Un marché public a donc été lancé pour étudier les espèces présentes sur les différents secteurs, pendant deux ans. L'objectif est de mieux prendre en compte les chauves-souris dans la gestion du site, dans les projets d'aménagement et dans les travaux en faveur de la biodiversité. Les informations recueillies sur la reproduction des espèces et la structure des populations permettront aussi de définir l'état de conservation de ces animaux pour le site. La découverte de gîtes de reproduction dans les habitations permettrait d'accompagner des propriétaires dans leur préservation. Les autres espèces de chauves-souris inventoriées lors de ces prospections, toutes protégées, sont aussi intégrées dans la base de données SIG, ce qui permettra de valoriser ces données (gestion, études d'impacts, connaissances scientifiques), même si elles ne sont pas au coeur de l'étude.
L'offre du Groupe Mammalogique Normand a été retenue pour son protocole le plus complet en termes de techniques d'inventaires utilisées et de temps dédié à la production et l'analyse des données. Les prospections ont commencé pendant l'été 2017. Seuls les terrains pour lesquels les propriétaires ont donné une autorisation de passage sont inventoriés : plus de 1 600 ha de forêts publiques et propriétés privées. L'étude se poursuit en 2018, pour un rendu début 2019. Il consistera en une base de données SIG complète, répondant aux attentes de la DREAL, un rapport de synthèse sur l'étude, des fiches espèces, un jeu de cartes, et des rapports destinés aux propriétaires. Ceux-ci peuvent s'ils le souhaitent accompagner les membres du GMN lors de la prospection : un bon moyen de sensibiliser les gestionnaires. Les résultats de l'étude seront intégrés au nouveau document d'objectifs qui sera finalisé en 2019.
|