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Icon presse  Communiqué de presse / 22.04.2020
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Communiqué de presse

Il est l'heure d'ajouter à la déclaration des droits de l'homme  le droit à un environnement sain!


Aujourd'hui, 50eme anniversaire du Jour de la Terre, la principale fédération mondiale de conservation de la nature, BirdLife International, demande dans une lettre ouverte aux Nations unies de réagir à la pandémie du coronavirus, en prenant une mesure audacieuse et sans précédent: faire de l’environnement naturel sain un droit humain fondamental.
La lettre, adressée au secrétaire général des Nations Unies, António Guterres (et publiée intégralement ci-dessous), demande d'ajouter “l'article 31" à la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il consacrera le droit universel à un environnement sain garanti par des politiques publiques régies par la durabilité, les meilleures connaissances scientifiques et le savoir traditionnel des peuples autochtones.
Une deuxième crise fondatrice
La Déclaration universelle des droits de l'homme est née des cendres de la Seconde Guerre mondiale et a défini pour la première fois les droits humains fondamentaux qui doivent être protégés au niveau mondial. Ses 30 articles couvrent des sujets tels que la torture, l'esclavage et l'éducation, mais rien sur la préservation de l'environnement nécessaire pour la vie humaine. S'il est adopté, cet amendement sera le premier ajout depuis la proclamation de ce document historique en 1948.
"Le COVID-19 a mené à la plus grande crise globale depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais si la pandémie est dévastatrice, elle donne aussi aux dirigeants mondiaux une chance de transformer la société, de protéger notre bien-être et celui des générations futures", à déclaré Patricia Zurita, PDG de BirdLife International. "La santé de notre planète est notre santé. Nous, les humains, dépendons de la nature pour notre survie et notre santé mentale, mais nos actions ont perturbé l'équilibre naturel de la Terre".
Nous sommes en proie à la double crise du climat et de la biodiversité, qui a mis plus d'un million d'espèces en danger d'extinction, et qui a également eu des répercussions sur la santé humaine. La pandémie actuelle trouve ses racines dans la perte d'habitats et le commerce illégal d'espèces sauvages. Et comme pour les crises du climat et de la biodiversité, celle du COVID-19 souligne une fois de plus la nécessité pour l'humanité d'être audacieuse, décisive et de travailler ensemble et rapidement.
"Des efforts ont été déployés dans le passé pour inclure le droit à un environnement sain", déclare Melanie Heath, directrice des sciences et des politiques de BirdLife International. "Aujourd'hui, nous espérons que les graves conséquences de la pandémie constituent un signal d'alarme suffisamment fort pour que les Nations Unies et les citoyens du monde s'unissent pour restaurer la nature et nous protéger de crises similaires à l'avenir".
Un cadeau aux générations futures
"Cet article 31 serait un cadeau à notre planète et aux générations futures. Et quel meilleur moment pour lancer un manifeste en sa faveur que le Jour de la Terre", déclare Philippe Funcken, directeur général de Natagora (partenaire de BirdLife en Belgique francophone et germanophone). "Depuis trop longtemps, la protection de l’environnement et de la biodiversité sont reléguées au second plan, alors qu’il s’agit de priorités vitales. Nous devons absolument tirer les leçons de la crise du coronavirus, et graver dans le marbre un droit à un environnement naturel sain, qui profitera à l’humanité pour les siècles à venir."
La lettre demande instamment que l'article 31 sur le droit à un environnement naturel sain soit inscrit à l'ordre du jour du sommet sur la biodiversité de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2020, avec pour objectif ultime son approbation en décembre 2023 par l'Assemblée générale, pour marquer le 75e anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle.

Cette lettre s'inscrit également dans le cadre d'un effort plus large visant à améliorer la politique en matière de climat et de nature à la fin de la décennie des Nations unies sur la biodiversité, et constitue également une invitation ouverte au reste de la société civile à apporter son soutien. L'inclusion du droit à un environnement naturel sain est une tâche que nous devrions tous soutenir si nous voulons protéger notre bien-être et notre survie.

Pour faire de cette demande un mouvement citoyen, une pétition a été mise en ligne.
Le texte intégral de la lettre :
21 avril, 2020

À Son Excellence
António Guterres
Secrétaire Général des Nations Unies
United Nations Headquarters in New York
405 East 42nd Street
New York, NY, 10017, USA

Votre Excellence,

Aujourd'hui, à l'occasion du 50ème anniversaire du Jour de la Terre, comme si la rotation incessante de la Terre s´était ralenti et même cessé, le coronavirus a créé un défi sans précédent. Il nous rappelle aussi notre fragilité et notre lien intime avec notre planète et avec la nature.

Que nous soyons confinés chez nous, que nous essayons de maintenir une distance sociale désormais nécessaire, de nous occuper héroïquement des malades et des mourants, ou de continuer à fournir des services publics essentiels, au risque même de contagion... Qui ne s'est arrêté à réfléchir? Comment en sommes-nous arrivés à cette situation?

C'est pourquoi, en ce moment historique de l'histoire de l'humanité, nous avons besoin de votre leadership à la tête des Nations Unies. La santé de notre planète, de nos écosystèmes, de nos économies, voire de nous-mêmes, exige aujourd'hui que l'Assemblée Générale reconnaisse notre droit universel à un environnement sain garanti par des politiques publiques régies par la durabilité, les meilleures connaissances scientifiques el le savoir traditionnel des peuples autochtones.
Nous vous invitons, nous vous en supplions, à demander d’ouvrir la Déclaration Universelle des droits de l'homme des Nations unies afin d'y inclure un nouvel article 31, qui reconnaisse le droit à un environnement sain. Dorénavant, et en l'inscrivant à l'ordre du jour de l'Assemblée Générale des Nations unies en septembre, cette inscription pourrait être approuvée en décembre 2023, ce qui coïnciderait avec la commémoration du 75e anniversaire de l'adoption de cette déclaration universelle par l'Assemblée Générale.

Le mépris et l'indifférence voire même la destruction, avec laquelle l'humanité a traité notre environnement et les autres espèces, qui partagent avec nous notre merveilleuse planète, sont directement responsables de cette situation.

Nous savons que, même si nous sommes affligés par la douleur et le chagrin et plongés dans une crise économique, nous laisserons le coronavirus derrière nous. Mais une fois que nous l'aurons surmontée, nous n'échapperons pas aux crises climatiques et de la biodiversité, si étroitement liées, et nous verrons comment notre manque d'attention envers la planète affecte d'autres droits humains universels tels que le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté.

La science est désormais claire. Dans cette "décennie d'action" cruciale, nous devons prendre les mesures nécessaires pour sauver les écosystèmes de la planète de l'effondrement. S'ils ne sont pas abordés de manière décisive, les effets du réchauffement climatique et de la perte de biodiversité sur la santé des populations et de leurs économies seront irréparables.

Tout comme la déclaration initiale des droits de l'homme a été forgée sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale, nous devons maintenant relever le gant pour trouver une nouvelle et meilleure façon de nous comporter envers notre planète. L'inspirante et déterminée Greta Thunberg, et le mouvement mondial de jeunesse qu'elle a créé, sont les visages de l'avenir qui montrent, de manière très inconfortable, ce que signifie de ne pas assurer la santé de la planète en tant que droit humain fondamental. En fait, nous risquons déjà d'ignorer et de miner les objectifs de développement durable et l'Agenda 2030 si nous ne relevons pas le défi de ce changement social transformateur si nécessaire.

Nous sommes conscients que l'extension de la Déclaration universelle des droits de l'homme est un acte d'une énorme importance. Mais nous sommes convaincus que ce moment de crise requiert votre courage et votre leadership pour faire face à l'effondrement des écosystèmes et au réchauffement irréversible de la planète. Il n'y a rien de plus sacré que notre magnifique Terre, et peut-être n'y a-t-il jamais eu de moment plus important pour l´humanité pour consacrer un droit de l'homme plus obligeant.

À BirdLife International, une grande famille de citoyens, de scientifiques et de protecteurs de l'environnement de plus de 100 pays, fondée en 1922 peu après la Société des Nations, nous partageons cette responsabilité historique. Par conséquent, en tant qu'observateur de la société civile reconnue par les Nations Unies, nous vous invitons humblement à soulever cette question lors de la prochaine Assemblée Générale des Nations unies en septembre.
Nous apprécions l'attention urgente que vous portez à cette question et nous sommes prêts à aller de l'avant et à mobiliser les citoyens de la planète, sur tous les continents, sur toutes les mers et tous les océans, pour soutenir cet appel capital et appuyer votre leadership.

Sincèrement

Patricia Zurita
Directrice exécutive de BirdLife International, au nom du partenariat de BirdLife International
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BirdLife International est la plus grande fédération mondiale pour la conservation de la nature. Ensemble, nous sommes 115 partenaires de BirdLife dans le monde entier - un par pays - et ce nombre ne cesse de croître, avec près de 11 millions de sympathisants, 7.000 groupes locaux de conservation et 7.400 employés. En tant qu'autorité officielle pour les oiseaux de la liste rouge de l'UICN, BirdLife coordonne le processus d'évaluation de toutes les espèces d'oiseaux du monde par rapport aux catégories et critères de la liste rouge, afin d'évaluer leur risque d'extinction. Pour en savoir plus : www.birdlife.org
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