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Journal de bord "Le Temps du Regard"
N°22 - 24 avril 2020

Au temps du Coronavirus
La phrase du jour

" Le bonheur est une recherche ; il faut y employer l'expérience et son imagination "
Giono

Des nouvelles de nous
Une journée de fête

Mercredi 22 Avril, Plezou a soufflé ses 49 bougies.
Nous avons partagé un petit apéro en début de repas et avons dégusté, en dessert, un bon gâteau aux 3 chocolats.
Nous nous sommes régalés !
Plezou a été gâtée. Elle a reçu un dessin, un cheval miniature, un bouquet de fleurs et des friandises.
Elle s’est dit très contente de ce moment convivial.

Des nouvelles de vous

Bonjour,
Aujourd’hui, encore plus qu’hier, c’est Le Temps du Regard pour nos personnes fragiles !

Voici ce que je vois de mon balcon !
Marie

Aidez-nous à tisser un lien solidaire
Comment vivez-vous cette période de confinement ?

Envoyez-nous une photo et petit mot, racontez-nous votre quotidien!
Un chapitre du conte* : Le Pangolin et le Pingouin lent
Une oeuvre littéraire débutée au premier jour du confinement par Albert Lemant, artiste écrivain et illustrateur. A l’origine, ce texte a été pensé pour distraire ses petits-enfants mais tout ce qui est partagé fait du bien ! 
*2 parce que c'est vendredi
Chapitre 31.
 
« Che cavolo é ?!... »
Giuletta Malatesta n’en revenait pas.
Elle n’en revenait pas et elle était surtout furieuse. Ce qui voulait dire pour les pauvres apprentis qui se trouvaient sur son chemin : tous aux abris !
Les brusques colères de la jeune artiste étaient connues dans tout Florence et Maître Leonardo lui-même n’était jamais à l’abri des sautes d’humeur de sa première et talentueuse assistante.
Giuletta Malatesta avait le sang bouillonnant des filles nées à l’ombre du Vésuve et un talent hors du commun. Développant très tôt un don pour la peinture elle avait été remarquée par Salaï, un des élèves de Maître Leonardo qui, chose rarissime à l’époque, avait bien voulu prendre une femme sous son aile et l’avait formée. Elle était devenue, au fil des années, une des pièces maîtresse de l’atelier et il n’était plus une seule toile, plus une seule fresque où elle n’avait apposé, avec l’approbation du Maître, sa griffe personnelle.
L’atelier bruissait de monde ce matin car le portrait de la Signora Lisa Ghirardini avait enfin été terminé hier soir et devait être présenté ce matin au commanditaire de l’œuvre, son époux, un riche marchand du nom de Francisco Del Giocondo. Le Maître bien sûr en avait exécuté la majeure partie mais les fonds et quelques éléments d’arrière-plan avaient été laissés au doigté lumineux de Giuletta. Le visage de Donna Lisa avait donné du fil à retordre au Maître car il avait fallu conférer un côté mystérieux à un ovale qui n’en avait aucun.  Quant à la moue boudeuse dont la Signorina ne se départait jamais le Maître l’avait transformé en un étrange sourire dont il n’était pas très sûr qu’il passe à la postérité.
Et puis il y avait cette fameuse figure mythologique à laquelle Signor Del Giocondo tenait particulièrement. Il avait expressément demandé à ce qu’elle soit représentée au milieu de la petite route qui serpentait, sous une colline dorée, juste à la gauche de l’épaule de Donna Lisa. Ce monstre ailé barrant la route à Œdipe devait être, pour lui, une évocation symbolique de l’amour particulier qu’il portait à son épouse. Guiletta s’en était chargé avec toute l’habileté et la finesse dont elle avait fait sa marque de fabrique.
 
« Che cavolo é ? hurla-t-elle, se tirant les cheveux et courant d’un bout à l’autre de l’atelier. Qui a osé faire ça ? Qui a effacé mon travail ?... »
Sur le chevalet, Donna Mona Lisa del Giocondo souriait toujours de son bizarre petit rictus, mais sur la route serpentine, derrière elle,  il n’y avait plus aucun monstre ailé…
Le Sphinx s’était fait la malle….
 
Chapitre 32.
 
« Allons, ce n’est pas si grave que ça...Un sphinx  de perdu, dix de retrouvés… tentait de plaisanter Maestro Leonardo ! Nous aurons d’autres commandes, tu en dessineras encore des Chimères et moi j’en peindrai d’autres des visages angéliques, enfin, pas comme celui-là, parce qu’ entre nous, des faces de carême comme celle de cette pauvre Signora Giocondo, je m’en serais bien passé !... » Il grimaça en jetant un coup d’œil au tableau qui venait d’être balancé dans un coin de l’atelier par l’acheteur furieux, lequel avait évidemment refusé la commande.
Encore une croûte qui finira sa vie dans un grenier, se dit Leonardo.
Il essayait tant bien que mal de réconforter Giuletta, mais la malheureuse était inconsolable.
«  Je suis déshonorée Maître ! Je vous ai déshonoré ! Je ne comprends pas ce qui a bien pu se passer. » Saisissant fébrilement les pots de peinture derrière le chevalet elle les vidait par terre un par un. « Avec ces nouveaux pigments qui viennent des Flandres on ne sait jamais si…J’avais mis pourtant un dernier vernis qui aurait dû…Mais peut-être que ?… » Elle se précipita vers la toile et la retourna. « Non, il n’est pas passé au travers ! »
Leonardo éclata de rire. «  Mais non il n’est pas passé au travers ! C’est le Sphinx tout de même Giuletta !  Le maître des questions, le prince des mystères ! Il est parti, un point c’est tout. A mon avis il est déjà loin, peut-être à Venise, ou à Milan chez nos amis les Sforza. Peut-être pose-t-il déjà chez Vincenzo Foppa qui lui sert en ce moment un énorme plat de nouilles aux câpres afin qu’il se tienne tranquille… 
« Allons Maître, ne vous moquez pas de moi, ma honte est si grande que je ne sais pas si je pourrai retoucher un pinceau un jour…
« Bien sûr que si tu retoucheras un pinceau ! D’ailleurs c’est ce que tu vas faire tout de suite. Tiens, prends ceux-ci et ces carnets vierges et ces aquarelles…
Prends aussi ce petit cahier que j’ai rempli de croquis, il  te sera très utile pour ton voyage. Il y a dedans quelques-unes de mes inventions mécaniques, elles te permettront peut-être d’aller plus vite, plus loin. Tu y trouveras aussi comment construire une arbalète géante, ça pourrait t’être utile. Tu découvriras encore certaines réponses à certaines questions, enfin si tu arrives à déchiffrer mon écriture, tout ça au cas où quelqu’un de menaçant t’en poserait, des questions, qui sait ?....
«  Mais Maître, un voyage ? Pour aller où, et pourquoi ? Vous me chassez ?
«  Mais non voyons, quelle question !
«  Et ce voyage, il sera dangereux ?
« Dangereux…Voyons, ça dépend….J’ai beaucoup d’imagination comme tu sais, mais la chasse au Sphinx, je ne l’ai jamais pratiquée et j’avoue que je n’en sais rien…Toi en revanche, tu vas vite le savoir...
Tciao Giuletta !.... »


 
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