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L'Agnus Letter : restons unis en ce temps de confinement.

Agnus Letter -  8 mai 2020

A l'heure où sont rédigées ces lignes, nous ne savons pas quand et comment reprendra le culte dans nos églises. La fête de l'Ascension approche et je confie donc à cette "Agnus Letter" la mission de nous apporter un peu de réconfort.

Les anges jouent un rôle important dans cette fête. Au début des Actes des Apôtres, saint Luc développe les dernières lignes de son Évangile, pour mettre en relief l'annonce des anges : "Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l'avez vu partir vers le ciel". (Ac 1, 11).

"Celui qui vous été enlevé" : il y a donc bien une certaine solitude dans cette joie de l'Ascension, ce qui rejoint sans doute l'épreuve qui est la nôtre en ce moment. Et il a fallu l'intervention des anges pour arracher les disciples à la sidération de cette solitude, leur redonner goût à un avenir.

Parmi les anges, il y a Raphaël, magnifiquement représenté sur une des boiseries de l'église Saint-Michel. Puis-je avouer que je le prie très fort en ce moment, lorsque je passe devant cette boiserie ?

un ange, église St Michel de Dijon - © photo Éric Feferberg
© photo Éric Feferberg

Raphaël, en hébreu, signifie "Dieu guérit", comme Michel signifie "Qui est comme Dieu" et Gabriel : "Dieu est ma force". On pourrait penser qu'avec un tel nom, Raphaël doit être l'ange des interventions directes et immédiates de la Providence, celui dont la prière obtient de Dieu les miracles que nous espérons tous. Or, dans la Bible, pour accomplir la mission condensée dans son nom, Raphaël sollicite la coopération de l'homme, il ne fait rien sans la collaboration de notre liberté. Dans l'épisode ici représenté, Raphaël, pour exaucer la prière demandant la guérison de Tobit, indique à Tobie, fils de Tobit, comment extraire un médicament à partir d'un poisson pêché dans le fleuve. Notre prière peut donc se faire très insistante, pour demander au Seigneur d'inspirer ceux qui ont en charge notre santé. Ce merveilleux chapitre 6 du livre de Tobie n'hésite pas à adjoindre au majestueux Raphaël un petit chien, que nous voyons ici en train de gambader joyeusement pour indiquer la route et de japper énergiquement pour exprimer son impatience de reprendre le chemin. Il y a bien des manières pour nous de recevoir la douceur de Dieu en ces temps de solitude.

Cette solitude, elle est représentée, de façon un peu dramatique, par un des tableaux de la cathédrale. Attribuée à Jean-François Barnou, cette toile du 18e siècle n'est pas un des plus beaux chefs-d'œuvre de Saint-Bénigne, mais elle est peinte de façon très instructive pour nous.

© photo Éric Feferberg
Peinture située dans le chœur, côté sud - Cathédrale Saint-Bénigne - © photo Éric Feferberg

Pour souligner la lumière éclatante du Christ montant glorieusement au ciel, l'artiste n'a pas craint de forcer le trait en plongeant le groupe des disciples dans une sinistre pénombre. Et pour bien en rajouter, le groupe est brutalement coupé en deux par un tortueux chemin. Et quel chemin ! Il s'enfonce vers l'inconnu, il se charge d'angoisse à chaque tournant. C'est davantage un tunnel qu'un chemin : comme nous qui nous préparons à sortir du confinement pour entrer dans un tunnel peut-être plus angoissant encore. Un tunnel qui risque de couper en deux notre nation, notre société, notre Église...

Dans ce tunnel de désolation, l'artiste a toutefois laissé quelques signes d'espérance. Tout d'abord, la belle représentation de Pierre, renversé en arrière mais sortant quelque peu de l'obscurité. Pierre, figure de l’Église en marche vers la venue du Seigneur à la fin des temps. Pierre, dont le successeur continue de porter un message d'espoir et d'unité. Et, surtout, il y a Marie, habillée exactement des mêmes couleurs que Jésus. Le procédé est un peu facile, mais il nous rejoint spécialement en ce mois de mai que le pape François nous propose comme un grand mois marial de préparation à la Pentecôte : "Il est de tradition, en ce mois, de prier le Rosaire à la maison, en famille. Une dimension, la dimension domestique, que les restrictions de la pandémie nous ont “contraints” à valoriser, également du point de vue spirituel.

J’ai donc pensé proposer à tous de redécouvrir la beauté de prier le Rosaire à la maison pendant le mois de mai. On peut le faire ensemble ou personnellement ; c’est à vous de choisir selon les situations, en évaluant les deux possibilités. Mais, de toute manière, il y a un secret pour le faire : la simplicité ; et il est facile de trouver, aussi sur internet, de bons modèles de prières à suivre." (Lettre du pape François du 25 avril 2020).

Pour terminer cette méditation d'Ascension, je propose un poème composé en 1833 par le cardinal John Henry Newmann. Cette version met en valeur la tension lumineuse de ces versets :

"Lead, kindly Light, amid th’encircling gloom, lead Thou me on !
The night is dark, and I am far from home ; lead Thou me on !
Keep Thou my feet ; I do not ask to see
The distant scene ; one step enough for me.

I was not ever thus, nor prayed that Thou shouldst lead me on ;
I loved to choose and see my path ; but now lead Thou me on !
I loved the garish day, and, spite of fears,
Pride ruled my will. Remember not past years !

So long Thy power hath blest me, sure it still will lead me on.
O’er moor and fen, o’er crag and torrent, till the night is gone,
And with the morn those angel faces smile, which I
Have loved long since, and lost awhile !"

"Conduis-moi, douce lumière, parmi l'obscurité qui m'environne, conduis-moi !
La nuit est sombre, et je suis loin du foyer, conduis-moi !
Garde mes pas ; je ne demande pas à voir
Les scènes éloignées : un seul pas est assez pour moi

Je n'ai pas toujours été ainsi : je n'ai pas toujours prié que tu me conduises ;
J'aimais choisir et voir mon chemin, mais maintenant conduis-moi.
J'aimais le jour éclatant, et, malgré mes craintes,
L'orgueil dominait mon vouloir : ne te souviens pas des années passées.

Aussi longtemps que Ta puissance m'a béni, aussi longtemps elle me conduira encore,
À travers landes et marécages, rochers et torrents, jusqu'à ce que la nuit s'achève
Et qu'avec ce matin sourient ces visages angéliques
Que j'ai longtemps aimés et perdus pour une heure."

Didier Gonneaud, curé de la paroisse Saint-Bénigne et de la paroisse Saint-Michel.

A écouter...

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