AUTONOMIE DES COMPOSANTS INTÉRIEURS
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Ne pas assujettir les aménagements intérieurs à l’enveloppe architecturale d’un espace donné, par exemple un immeuble de bureaux, est une technique éprouvée qui a existé de tout temps. La perte de nombreux savoir-faire, la recomposition des allotissements de travaux, les usages devenus habitudes ont progressivement gommé l’excellence et l’indépendance de ce qui était communément nommé «lot décoration» conduit par un décorateur-ensemblier.
Bien que le design soit indissociable de l’architecture et au service des usagers, la course aux délais et les nouveaux enjeux économiques ont fini par appauvrir puis formater cette spécificité de l’architecture intérieure. Cependant, c’est cette part de visuels et d’usages qui est offerte à l’appréciation des utilisateurs qui in fine travaillent, échangent et vivent dans les ambiances qui leurs sont offertes. L’histoire de l’architecture, classique et contemporaine, offre, jusqu’au XXe siècle, de nombreuses références sur l’unité de la pensée entre architecture et intérieur : Wright, Aalto, Kahn, Mackintosh, Loos, Scarpa… Par l’objet de sa commande, certes plus modeste, le projet de la rue Guersant, présentait l’occasion de partager une conception entre architectes et de revisiter ces questions liées aux usages intérieurs.
Patrick Rubin, Architecte Associé
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