La Convention citoyenne pour le climat a rendu sa copie

Proposition n'est pas législation

Emmanuel Macron s'était engagé à reprendre « sans filtre »les propositions issues de la Convention citoyenne. Mais quelle sera la forme choisie pour les appliquer ? Décret, projet de loi, référendum ? 

Comme le rapporte le Monde, les membres de la Convention ont émis le souhait de soumettre au référendum la modification du préambule de la Constitution et de son article premier, ainsi que la création du crime d'écocide (contre l'environnement). Elles et ils se sont opposé•e•s à ce que les autres mesures soient tranchées de cette manière. Le risque est grand, en effet, que le vote par référendum ne se transforme en plébiscite pour ou contre le président de la République. 

Lundi 15 juin, 55 député•e•s, membres de neuf groupes différents, s'étaient dit•e•s « prêt[e]s à prendre la suite de leurs travaux, pour concrétiser par la voie législative les mesures qui le nécessitent ». Emmanuel Macron attendra le 29 juin, au lendemain du second tour des élections municipales, pour rencontrer les citoyen•ne•s et leur faire part du scénario choisi. Les 150 ont déjà créé une association afin d'assurer le suivi de leurs propositions. A lire dans le Monde (abonnés). 

Une campagne contre le moustique tigre

Arrivé d'Asie du sud-est en 2004, Aedes albopictus est désormais présent dans 58 départements. Problème : le moustique-tigre est susceptible de transmettre la dengue, le chikungunya et Zika. Comme le rapporte le Parisien, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) lance un appel à témoins. Les personnes qui l'auraient aperçu sont invitées à envoyer photos de l'insecte et lieu de la découverte sur signalement-moustique.anses.fr.

Petite taille (5mm de long), pattes blanches rayées, agissant le jour plutôt que la nuit... l'agence publie un court guide pour apprendre à le distinguer et énumère une série de recommandations pour lutter contre sa prolifération. Elle suggère, par exemple, de vider régulièrement ou supprimer les coupelles sous les pots de fleurs.

Autre réjouissance, annoncée par le Monde : la tique à pattes rayées, qui peut transmettre la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, s'implante dans le sud de la France. 

Samedi 20 juin, la température a atteint les 38°C au nord du cercle polaire, soit 17°C de plus que la normale, comme l'a rapporté l'Organisation des nations unies sur Twitter. Un nouveau record absolu, mesuré dans la station de Verkhoyansk, au nord de la Sibérie orientale. Plus d'informations dans Natura-Sciences. 

L'avion vert, un mirage

Est-ce un oiseau ? Est-ce Superman ? Non, c'est un avion vert ! Dans le cadre de son plan de soutien de 15 milliards à l'aéronautique, la France a promis de créer l'avion propre du futur. Une « illusion », d'après Alternatives économiques. 

Annoncé début juin, le programme d'aide à cette filière durement touchée par les mesures de confinement contient l'objectif insensé d'inaugurer un avion zéro émission d'ici 2035. 1,5 milliard d'euros a été débloqué à cette fin.

Pour y arriver, plusieurs moyens. L'amélioration de l'efficacité énergétique des appareils devrait permettre de faire décroître leurs émissions. Hélas, ces gains sont obtenus de plus en plus lentement après des décennies de progrès technique.

Innovation de rupture, l'avion électrique ou à hydrogène n'est pas pour demain. Les défis posés (poids des batteries, ou volume de stockage) ne trouveront pas de réponse avant de très nombreuses années.

Autre fausse bonne idée : les agrocarburants. Obtenus à base d'huile de palme ou de soja, ils participent à la déforestation (qui relâche du CO2 dans l'atmosphère). La compensation carbone, elle, consiste à favoriser le développement de puits de carbone (en plantant des arbres, par exemple) qui absorberont du CO2. Une pratique peu coûteuse, facilement détournée et à l'efficacité très contestée. 

L'avion vert, c'est l'arbre qui cache la forêt de la nécessaire réduction du trafic aérien. A lire dans Alternatives économiques (abonnés). 

A la Réunion, la nouvelle route du littoral ne se fera qu’à moitié

Parfois les routes sont des impasses. Déjà partiellement réalisé, le projet de « nouvelle route du littoral » (NRL) de la Réunion va s'arrêter à mi-chemin. 

La majorité au conseil régional de la Réunion serait en train d'abandonner « son » projet de route colossale entre Saint-Denis et la Possession, comme l'a révélé le site Imaz Press, à la mi-juin. La première partie de la NRL, un immense viaduc de 5,4 kilomètres entre Saint-Denis et le lieu-dit La Grande Chaloupe, devrait être achevé en 2021. Son prolongement – une digue de trois kilomètres de long et de 100 mètres de large, est remis aux calendes grecques.

Ce chantier pharaonique, qui a nécessité des prélèvements massifs d'andains, pierres d'origine volcanique, a déjà contribué à fragiliser 50 kilomètres de côtes, relate Reporterre, qui célèbre l'abandon de « l'un des plus “grands projets inutiles” français ». Un projet au coût, lui aussi, démesuré : 1,66 milliard initialement prévu, il s'élève finalement à plus de trois milliards d'euros, rapporte encore le quotidien. Pour 12,5 kilomètres de route. A lire dans Reporterre.

L'emprise électrique

Mobilité, chauffage, appareils numériques et trottinettes à moteur... Les usages que nous faisons de l'électricité se multiplient en même temps que notre consommation d'énergie.

Hélas, s'il existe des manières moins sales de la produire, l'énergie propre est un leurre, comme le démontre Datagueule dans son dernier mini-documentaire baptisé La transition électrique : les doigts dans l'emprise.