La lutte contre le mildiou en agriculture biologique passe par l'application d'un fongicide, l'hydroxyde de cuivre. C'est un produit de contact que nous utilisons en préventif et ce, avant toute pluie. Il n'existe pas en bio, de moyen de lutte curatif. Autant dire que gérer le mildiou en bio n'est pas simple. Il ne faut absolument pas avoir de trou dans sa couverture phytosanitaire : cette année, malgré deux embourbage de tracteur et quelques hectares traités au pulvérisateur à dos, toutes nos parcelles ont été couvertes lorsqu'elles en ont eu besoin.
Nous complétons l'application de cuivre par des mesures prophylactiques pour limiter l’inoculum telles que l’épamprage, le palissage, la limitation des travaux du sol, l’absence d’herbe sous le rang. Mais surtout, nous pensons que la régénération de nos sols accompagnée par la biodiversité qui s'installe en surface et sous terre, permet à la vigne d'accroître ses défenses naturelles, de se les réapproprier.
En effet, lorsque que nous prenons la parcelle des Rivières, travaillée d'une manière conventionnelle depuis des années jusqu'en janvier 2020 et nos parcelles historiques de la Crose ou du Peyra, nous constatons, sur le même cépage - Carignan - sur le même protocole de protection et de conduite de la vigne, que nos parcelles historiques ne sont pas attaquées par le mildiou alors que la parcelle des Rivières est ravagée à plus de 80%. C'est un phénomène que nous avons également constaté en 2018 sur la parcelle de Grenache des Bounes reprise début 2017, parcelle qui avait subit quelques dégâts liés au mildiou. Après trois ans de culture malgré une pression encore plus forte qu'en 2018, la parcelle des Bounes est magnifique.
De quoi se poser quelques questions.
Le seuil de sensibilité aux maladies de la vigne court jusqu'au stade de la fermeture de la grappe (toutes les baies se touchent, fermant la grappe), nous l'atteindrons d'ici deux à trois semaines. La météo semble clémente pour les deux prochaines semaines : quelques millimètres de pluie accompagnée ou suivie du vent du nord qui sèche et n’amène pas d'humidité contrairement au vent marin. Nous sommes sereins mais restons vigilants.
Une fois cette épisode passé, nous regarderons le ciel d'été et continuerons à espérer une belle vendange, et que les glaçons ne tombent, que dans nos verres !
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