vert
Je m'inscris Je me désinscris
Chères lectrices et chers lecteurs,

Vert passe à l'heure d'été ! A partir de la semaine prochaine, votre lettre quotidienne adoptera un rythme hebdomadaire

Chaque mercredi à midi, vous recevrez un condensé des informations les plus importantes des sept jours précédents dans un format légèrement remanié. 

Nous espérons que la formule vous plaira ! 

Si ce que vous lisez vous plaît, n'hésitez pas à participer à la cagnotte Tipeee de Vert ou à faire un don déductible d'impôts sur OKPal.
Couper l'eau quand on se brosse les dents, c'est bien. Fermer le robinet du pétrole et des subventions aux fermes-usines, c'est mieux.   

L’Europe pourrait manquer de pétrole d’ici à 2030

L'eurobinet se ferme. L'Europe pourrait connaître des difficultés d'approvisionnement en pétrole d'ici 2030

C'est l'analyse faite par The shift project, think tank spécialiste de l'énergie et du climat, dans un rapport publié mardi 23 juin. Les auteurs se sont basés sur les chiffres (non publics) du cabinet Rystad, qui fait référence en la matière. 

Il en ressort que plus de la moitié des pays producteurs de pétrole qui fournissent l'Union européenne (UE), première importatrice mondiale, vont voir leur offre se raréfier dans les années à venir.

© Dr Pepper Scott

« La production de la Russie et celle de l’ensemble des pays d’ex-URSS, qui fournissent plus de 40 % du pétrole de l’UE, semblent être entrées en 2019 dans un déclin systématique », écrivent les auteurs du rapport. La production africaine (plus de 10 % des approvisionnements de l’UE) devrait décliner « au moins jusqu’en 2030 ». En parallèle, la demande en Afrique et dans l'Asie du sud-est va croître. 

L'UE pourrait connaître une baisse du volume provenant de ces sources pouvant aller jusqu’à 8 % entre 2019 et 2030. Et la décrue de la consommation constatée depuis plusieurs années en Europe, aux environs de 0,5% par an, est très insuffisante, d'après le Shift project. 

Autre menace : l'extrême volatilité des prix, accentuée par la crise du Covid-19, qui force les pétroliers à plus de prudence. Ceux-ci ont massivement réduit leurs investissements, notamment en matière d'exploration de gisements de pétrole non-conventionnel et de production, rappelle le Monde. Résultat : l'offre mondiale pourrait rapidement diminuer. Ironie de l'Histoire, si les Etats échouent à mettre en œuvre d'ambitieuses politiques climatiques, l'accès au brut sera de plus en plus difficile, ajoute le Shift project.

La notion de « pic pétrolier » – le moment historique à partir duquel la production mondiale commencera à décroître, fait son grand retour. Comme l'a écrit l'analyste en chef de Rystad dans le rapport annuel de son cabinet, publié le 18 juin, cet événement pourrait survenir en 2027 ou 2028. Plus d'informations dans le Monde (abonnés). 

Violences policières contre sécurité alimentaire

Enchaînés déchaînés. Mardi à Paris, des militant•e•s d'Extinction Rebellion se sont lié•e•s aux grilles du ministère de l'Intérieur pour réclamer davantage de sécurité alimentaire.

« Moins de LBD [pour lanceur de balles de défense - Nldr], plus de navets », pouvait-on lire sur l'une des banderoles déployées sur la place Beauvau par les activistes, qui demandaient la fin des violences policières et une vraie sécurité de l'alimentation pour les Français•e. Le lien ? « On vit dans un pays où on invoque la sécurité pour réprimer les manifestations, mais la vraie insécurité se situe ailleurs, dans le manque de résilience alimentaire », a expliqué une militante à Libération. Selon les protestataires, le confinement a montré les fragilités de nos systèmes d'approvisionnement en nourriture, largement dépendants de l'importation de produits étrangers. 

"Pénurie alimentaire, l'ONU sonne l'alarme". Le point de vue de Partager c'est sympa sur l'insécurité alimentaire.

Elles et ils ont également aspergé de faux sang le parvis de la place Beauvau, exigeant l'apaisement de la société, sans lequel « on ne va pas arriver à faire les réformes nécessaires par rapport au changement climatique et l’effondrement de la biodiversité », a raconté un autre militant à RT France. Bilan : le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner a refusé de s'entretenir avec les manifestants et une quinzaine d'entre elles et eux ont été emmené•e•s en garde à vue, selon l'organisation. Récit à lire dans Libération

Total contre X

Le chemin de croix continue pour Total. Une nouvelle analyse juridique pourrait porter un coup fatal à la tentative d'installation du pétrolier sur le campus de Saclay (Essonne) de l'école Polytechnique.

La contestation enfle depuis plusieurs mois, alors que Polytechnique prévoit de loger en son sein la direction Recherche et innovation de Total. Celle-ci doit être installée dans un bâtiment de 10 000 m2, érigé à deux pas du restaurant universitaire de la prestigieuse école d'ingénieurs.

Pétitions, manifestations... Rassemblé•e•s au sein du collectif Polytechnique n'est pas à vendre, des étudiant•e•s et ancien•ne•s de « X » multiplient les actions pour s'opposer à cette « privatisation » de leur école.

Alors que doit se tenir demain un Conseil d'administration (CA) crucial qui décidera de l'implantation ou non de Total, les opposant•e•s ont adressé aux futur•e•s votant•e•s les conclusions d'une analyse juridique qui pourrait tout remettre en cause.

Rédigé par Guillaume Hannotin, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, le document identifie plusieurs obstacles, rapportés par le Monde. Parmi ceux-ci, la « méconnaissance du principe de spécialité des établissements publics ». Autrement dit, il est impossible pour un établissement public comme Polytechnique de nouer un partenariat impliquant l’attribution d’une parcelle de son terrain avec une entreprise privée qui y gagne en image. 

Autre problème majeur : le partenariat n'a fait l'objet d'aucun appel d'offre ni de mise en concurrence d'autres acteurs que Total, laissant craindre un potentiel « délit de favoritisme ». Enfin, l'analyse identifie un risque de conflit d'intérêts alors que Patrick Pouyanné, PDG de Total, est également membre du CA. A lire dans le Monde (abonnés). 

Un moratoire sur les fermes-usines

Dans un rapport publié ce mercredi, l'ONG Greenpeace déplore l'essor des fermes-usines en France et demande un moratoire sur la création de futures « méga-installations »

Les chiffres donnent le tournis. En France, 1 % seulement des exploitations produisent les deux tiers des porcs, poulets et œufs de l'Hexagone. Au moins 400 vaches laitières, 750 truies, 2 000 porcs ou 40 000 volailles ; en France, 3 300 élevages sont enregistrés comme Installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) en raison du risque industriel qu'elles génèrent.

La colossale "ferme des mille vaches", située dans la Somme (en 2016) © NB80

Ces fermes-usines peuvent occasionner de graves problèmes sur leur environnement : les déjections et produits vétérinaires (dont les antibiotiques) se retrouvent dans l'eau. De plus, on y recourt massivement à l'usage de pesticides ou d'engrais de synthèse. Par ailleurs, elles sont souvent le lieu de maltraitance animale.

Les agriculteurs ne sont guère mieux lotis. Greenpeace pointe du doigt leur « absence de souveraineté » en raison de la financiarisation de ce type d'exploitations agricoles, très dépendantes d'apports en capitaux. C'est hélas le modèle promu par la Politique agricole commune de l'UE, dont les subventions sont attribuées en majorité aux plus grandes exploitations.

Ainsi, note le rapport, les fermes-usines de Bretagnes ont touché plus de 17 millions d'euros entre octobre 2017 et octobre 2018. Dans le même temps, « les élevages familiaux de plus petite taille ont de plus en plus de mal à survivre et le nombre d'exploitations est en chute drastique », a expliqué au Parisien Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture à Greenpeace. 

L'ONG demande donc de faire cesser la création de nouvelles méga-installations, de limiter les volumes de production de viande, ainsi que de mettre fin aux subventions à ce type d'agriculture. Plus d'informations dans le Parisien

La face cachée du Roquefort 

Bon appétit. Sous-produits de l'élevage de brebis laitières dont le lait servira à la fabrication du célèbre formage persillé, des dizaines de milliers d'agneaux sont séparés de leur mère. On les retrouve parfois boiteux, malades, ou agonisants et attendant d'être abattus dans des lieux de cauchemars. 

C'est ce que révèle l'association animaliste L214 dans sa dernière enquête en vidéo, toujours aussi sordide. On s'y rend en Aveyron dans une gigantesque ferme qui engraisse 120 000 agneaux par an, ainsi que dans un abattoir industriel aux pratiques illégales. 

© L214
Afin de continuer à vous proposer chaque jour un contenu de qualité, Vert a besoin de votre soutien !
 
Si ce que vous lisez vous plaît, vous pouvez faire un don déductible d'impôt à Vert sur OKPal, en une fois ou chaque mois.
Twitter
LinkedIn
Facebook
La conservation d'emails produit du CO2, n'hésitez pas à supprimer vos anciens numéros de Vert.
Cliquez ici pour retrouver les éditions passées.

Vous recevez trop de mails?
Je me désinscris

Les mentions légales sont disponibles sur le site de Vert.

©Vert