Quand les chevaliers de Malte organisaient la quarantaine (1592-1676)
Mai 2020. Une activité corsaire intense et des échanges économiques soutenus avec le Levant accroissent le risque sanitaire sur l’île de Malte. Face aux épidémies, notamment la grande peste de 1676, les mesures prophylactiques prises par les chevaliers, en tension avec les réalités économiques, font largement échos à notre actualité.
Petite île située entre la Sicile et la côte tunisienne, Malte n’est pas demeurée à l’écart des risques sanitaires qui caractérisent les ports de Méditerranée à l’époque moderne. Propriété du roi d’Espagne, concédée en fief en 1530 à l’ordre religieux-militaire des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (mieux connus sous le nom d’ordre de Malte), l’île est d’abord une frontière essentiellement militaire de l’empire ibérique et du royaume de Sicile. Défendue et fortifiée par les chevaliers, elle se transforme, au cours des années 1580, en premier centre chrétien corsaire de Méditerranée occidentale. Cette activité de guerre maritime favorise le développement des échanges avec la rive musulmane, pour la revente des butins corsaires et le rachat des esclaves : à la fin du XVIe siècle, Malte s’ouvre aux différents navires provenant de ports d’Europe, d’Afrique du Nord et du Levant, ce qui a pour conséquence un risque sanitaire soudain accru.
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