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ONG, citoyens, scientifiques, Europe... De toutes parts, la France est pressée d'accélérer le rythme. 

Les 12 mois les plus chauds (bis)

Le feuilleton continue. Après un record battu en mai, juin 2020 est le mois de juin le plus chaud jamais mesuré sur le globe, à égalité avec son homologue de 2019. Ce n'est, hélas, pas le plus inquiétant. 

Comme l'a rapporté le programme européen de surveillance de la Terre Copernicus dans son dernier bulletin mensuel, la température s'est élevée à 0,53°C au-dessus de la moyenne des mois de juin de la période 1981-2010. 

Le mercure a continué de battre tous les records en Sibérie, où l'on a mesuré 38°C – record absolu au-delà du cercle polaire - dans la station de Verkhoyansk. Le nord de l'Europe (Finlande, Suède, Norvège) a également connu de fortes chaleurs. 

L'écart constaté entre la température moyenne de juin 2020 et celle des mois de juin de la période 1981-2010 © Copernicus

La température des douze derniers mois se hisse à 0,65°C au-dessus de la moyenne de 1981-2010, ce qui en fait l'année « glissante » la plus chaude à quasi-égalité avec la période allant d'octobre 2015 à septembre 2016. A l'époque, les températures avaient été « dopées » par un important phénomène El Niño. Rien de tel cette fois-ci. 
Comme l'explique Copernicus, la température moyenne observée entre juillet 2019 et juin 2020 se situe à 1,3°C au-dessus de celle de l'ère préindustrielle (deuxième moitié du 19ème siècle). L'objectif annoncé dans l'Accord de Paris de contenir le réchauffement à moins de 1,5°C apparaît de plus en plus illusoire. 

Un nouveau gouvernement vert translucide

Emmanuel Macron a fait de la députée marcheuse Barbara Pompili sa nouvelle ministre de la transition écologique. Une nomination qui ne devrait pas bouleverser la politique de l'exécutif. 

Ancienne des Verts, qu'elle avait quittés avec François de Rugy en 2015 pour fonder le Parti écologiste avant de rallier En marche ! ; ex-secrétaire d'Etat à la biodiversité sous François Hollande ; présidente de la commission du développement durable à l'Assemblée nationale... Barbara Pompili a tout de l'écologiste institutionnelle. 

Barbara Pompili en 2016 © Pmau

Sa première mission sera de veiller à la traduction concrète de ce qu'il restera des 150 propositions de la Convention citoyenne pour le climat, balayées les unes après les autres par l'exécutif, comme le raconte France info

Plus que sa bonne volonté, c'est la marge de manœuvre réelle du ministère de l'écologie qui pose question, depuis le départ avec fracas de Nicolas Hulot en septembre 2018, lassé de perdre tous les arbitrages en faveur des ministères de l'économie ou de l'agriculture. 

L'Hôtel de Roquelaure perd aussi un poste de secrétaire d'Etat, occupé jusqu'alors par Brune Poirson, à la manœuvre dans le projet de loi « antigaspillage » adopté en janvier 2020. Egalement secrétaire d'Etat, Emmanuelle Wargon devient ministre déléguée auprès de Barbara Pompili en charge du logement. Jean-Baptiste Djebbari continuera de s'occuper des transports. 

Agriculture : un ministère amer

Didier Guillaume quitte, quant à lui, le ministère de l'agriculture avec un triste bilan. Depuis son entrée en fonction, fin 2018, la sortie du glyphosate a été remise aux calendes grecques, les nouvelles zones de non-traitement - qui fixent les distances minimales entre habitations et épandages de pesticides – ont été instaurées, tout comme la déplorable cellule Demeter, censée lutter contre un supposé « agri-bashing ». Didier Guillaume n'a réussi à satisfaire ni les agriculteurs productivistes de la FNSEA, ni les tenants d'une agriculture paysanne et écologique, qu'il n'a eu de cesse d'opposer. 

Son successeur, Julien Denormandie, hérite de quelques lourds dossiers, alors que la nouvelle Politique agricole commune (PAC) est en cours de discussion à Bruxelles. Ce macroniste de la première heure, ministre de la Ville jusqu'à lundi, devra également contribuer à clarifier la position de la France sur les traités de libre-échange, comme le Ceta, qui promettent de nuire aux agriculteurs de l'hexagone. Plus d'informations dans Libération

• La semaine dernière, pendant qu'était examiné le troisième budget « spécial crise » à l'Assemblée nationale, les députés de la majorité ont refusé de nombreux amendements qui reprenaient les propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Récit à lire dans Reporterre

• La France n'est toujours « pas à la hauteur des enjeux ni des objectifs qu'elle s'est donnés », déplore le Haut-Conseil pour le climat, dans son second rapport annuel, rendu ce mercredi. « L’enjeu n’est pas d’intégrer le climat au cadre du plan de reprise, mais d’insérer le plan de reprise dans les limites du climat », ajoutent les experts, qui jugent sévèrement les milliards accordés à l'automobile et à l'aéronautique sans contrepartie, le plus souvent – France info

• Les négociations ont commencé ce lundi entre les syndicats et la direction d’Airbus, qui prévoit de licencier 5000 personnes en France, malgré un plan d’aide de 15 milliards d’euros au secteur aéronautique et la commande de nouveaux avions par l’Etat - France bleu

• Le rapporteur du Conseil d’Etat veut infliger une astreinte de 10 millions d’euros par semestre à la France pour la contraindre à lutter contre la pollution de l’air. En juillet 2017, après une requête des Amis de la Terre, la plus haute juridiction administrative avait enjoint l’Etat à respecter la directive européenne sur la qualité de l’air. En 2019, la France a été condamnée pour ses dépassements répétés des normes d’émissions de dioxyde d'azote (NO2), polluant généré par le trafic routier - Actu Environnement

• La Commission européenne a donné trois mois à l’Etat français pour que celui-ci protège davantage les dauphins, alors que des milliers d’individus de cette espèce menacée ont encore été capturés accidentellement à l’hiver dernier dans le golfe de Gascogne. L'Europe exige de la France qu'elle contraigne, par exemple, ses pêcheurs à utiliser des répulsifs acoustiques - 20 Minutes

Le détournement des affiches de la FNC par la LPO

Dans une campagne lancée en août 2018, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) faisait de ses membres les « premiers écologistes de France ». Un slogan qu’avaient très peu goûté les ONG de défense de la biodiversité, dont la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Celle-ci avait alors lancé sa propre campagne de communication pour répondre à cette assertion audacieuse en détournant les affiches de la FNC. Début juillet, les chasseurs ont déposé plainte pour diffamation contre la LPO. Un procès devrait se tenir en décembre 2021. Toutes les affiches sont à retrouver sur le site de la LPO.

Le monde traite les symptômes mais pas les causes du Covid-19

Face au chaos ambiant, le monde a choisi de traiter les symptômes sanitaires et économiques de la crise du Covid-19, mais rien - ou si peu - n'est fait pour en limiter les causes.

C'est le constat fait par le programme environnemental des Nations Unies (UNEP) dans un rapport publié lundi. Or, les zoonoses, ces maladies transmises des animaux aux humains comme Ebola, le SRAS, ou le Covid-19, sont vouées à se multiplier. Ce, en raison de la déforestation, du commerce d'animaux sauvages et des élevages intensifs, au sein desquels les maladies se propagent à une vitesse fulgurante. 

Or, aucune mesure n'a été prise pour endiguer ces trois phénomènes, laissant craindre une multiplication des épisodes pandémiques, d'après l'Unep. « La science ne laisse pas de doute sur le fait que si nous continuons d'exploiter la vie sauvage et de détruire nos écosystèmes, nous pouvons nous attendre à un flot continu de [zoonoses] dans les années à venir », alerte Inger Andersen, cheffe de l'Unep. Plus d'informations dans le Guardian (en anglais). 

• La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Société financière internationale (IFC), deux des principales banques d’aide au développement, ont accordé 2,3 milliards d’euros de subventions en dix ans à l’industrie de la viande et des produits laitiers. Les géants de l’agroalimentaire, comme Danone ou Lactalis, ont bénéficié de ces largesses, comme le révèle une enquête conjointe du Guardian et de Disclose.

• Même si l’on réduisait drastiquement nos émissions de CO2, il se pourrait que les effets ne soient perceptibles que 30 ans plus tard, d’après une étude -Washington Post

• Le Pérou a perdu la moitié de la surface de ses glaciers en 50 ans, en raison du réchauffement climatique, s’est alarmée l’Autorité nationale de l’eau (ANA) du pays andin - France info

Un référendum pour le bien-être animal

RIP l'élevage intensif ? ONG, hommes d'affaires et journalistes plaident pour un référendum d'initiative partagé (RIP) afin de faire cesser certaines des pratiques les plus cruelles envers les animaux

Jeudi 2 juillet, les patrons de la tech que sont Xavier Niel, Marc Simoncini et Jacques-Antoine Granjon, ainsi que le journaliste Hugo Clément ont présenté les contours d'une proposition de loi en six points qu'ils souhaitent soumettre au référendum. Parmi les mesures : la sortie de l’élevage intensif d’ici 2040, l'interdiction de l’élevage pour la fourrure ou en cage ; la fin de l'expérimentation sur les animaux lorsqu’il existe une méthode de recherche alternative ; de la chasse à courre ou des spectacles vivants d'animaux sauvages. 

Le journaliste Hugo Clément explique le projet de "Référendum pour les animaux"

Les promoteurs de ce texte comptent sur le soutien populaire pour tenter d'obtenir celui des élu•e•s. Il faudra que 185 député•e•s ou sénateurs•rices acceptent de proposer le texte à référendum puis le Conseil constitutionnel devra décider s'il est conforme à la Constitution. S'ouvrirait alors une consultation en ligne longue de neuf mois au cours desquels 4,7 millions de signatures devraient être réunies. Ce qui n'est jamais arrivé jusqu'à présent. En cas de réussite, un référendum pourra alors être organisé. Le détail sur le site dédié.

Strasbourg, petite reine du vélo

Quels sont les ingrédients d'une ville vraiment cyclable ? Pour répondre à cette question qui taraude un nombre croissant de maires et de cyclistes, le Monde s'est rendu à Strasbourg, la métropole qui fait trois fois plus de vélo que le reste de la France

© Le Monde
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