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 « Le vin c’est du pouvoir »

- Tahiirah Habibi,
sommelière et entrepreneure (USA)

 

Bonjour !
 
Dans cette Wineletter estivale, on s’enflamme pour des combats venus des Etats-Unis et qui bousculent nos certitudes. Ça fait du bien, et je crois vraiment que le monde du vin a besoin de ça.
On se prépare aussi pour les vendanges, pourquoi pas en buvant un coup avec M. Syndicat du vin Nature’L. Un petit détour par Bordeaux repeinte en vert ou sur la côte Ouest, cette nouvelle frontière du nouveau pinard. Et on pleure aussi, pour ceux qui sont partis.
 
Il n’y aura pas de lettre en août, mais préparez-vous à des surprises à la rentrée… « Devenir Vigneron », ça sera une série d’articles pour tous ceux qui rêvent de faire du vin (un jour). Vous pouvez déjà vous abonner, évidemment !

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Bel été à vous !
 
La Plume

1
Les couleurs du vin


Non, le racisme dans le monde du vin, ce n’est pas léger léger comme sujet d’été. Mais ça ne le serait pas plus en hiver, donc bon, parlons-en. Le big-bang vient des Etats-Unis, encore et toujours confrontés à leurs vieux démons. Les témoignages [EN ANGLAIS] de professionnels du vin souffrant du racisme dans ce milieu ont envahi la presse US. Il faut lire les articles d’Eric Asimov dans le NYT, de Jancis Robinson, et d’autres, lire comment Tahiirah Habibi, alors élève sommelière (et en photo ci-dessous), a été obligée d’appeler « Master » un prof de sommellerie, et comment ça l’a démolie. Elle a créé Hue Society, a raconté son histoire et désormais, il n’y aura plus de ‘master sommelier’ qui tienne. Il faut lire aussi cet appel à « décoloniser » le vin, dans le toujours excellent Punch Magazine. L’auteur, sommelier d’origine philippine, raconte comment un vin de Savennières lui rappelle le « jackfruit », fruit typique de l’Asie que vous ne retrouverez dans aucune grille de cours de dégustation. Il faut les lire tous, rien que pour mesurer à quel point ce problème n’est PAS lié à l’histoire des Etats-Unis, mais tient surtout de cette fameuse « culture » du vin dont la France se veut, ne l’oublions pas, l’ambassadrice, voire le berceau. Le Wine Enthusiast publie un guide international des domaines appartenant à des personnes noires, et bien devinez quoi : y’en a zéro en France.
 
Tahiirah Habibi

2
Le sexe du vin


Restons léger (hum). Sur le sexisme dans le monde du vin, beaucoup a été dit, écrit, et certains ont même été condamnés. Alors peut-être, enfin, les choses sont-elles en train de bouger. Dans cette Wineletter, j’essaie de défendre l’idée que le vin naturel c’est un peu plus qu’un cahier des charges, que le phénomène porte aussi des valeurs ou en tout cas, une belle envie de secouer le cocotier de ces pseudo "traditions". Sur son blog, la vigneronne Isabelle Perraud (Côtes de la Molière) explique que tant que le problème ne sera pas réglé -tant que certains beaufs trouveront amusants de faire des jeux de mots sexistes, voire pire, sur leurs étiquettes par exemple- il faudra continuer à le dénoncer. Et je suis bien d’accord. Sur cette thématique, il faut bien sûr lire le portrait par Libé de Sandrine Goeyvaerts, co-fondatrice de Women Do Wine (entre autres activités), mais aussi, plus près, découvrir la jeune association des Winneuses de Loire.

3
Pendant ce temps-là, dans les vignes...


Deux, trois semaines d’avance ? Les paris sont lancés, mais tout le monde est d’accord : cette année, les vendanges seront historiquement précoces en Loire (et ailleurs). Encore. En fait, ramasser les raisins en août devient peu à peu la « nouvelle norme ». Pour mémoire, et comme expliqué dans l’excellent Vin Ligérien du printemps, les experts prévoient une hausse des températures moyennes de 0,6 à 1,3°C d’ici 2050 pour le vignoble de Loire. A ce rythme, nos enfants vendangeront en juillet… #Yaplusdesaison
En plus d’être en avance, les vendanges s’annoncent généreuses, après un printemps superbe. Et bizarrement, ça n’est pas forcément une bonne nouvelle pour tout le monde. Il se murmure que les cuves sont déjà trop pleines dans certaines appellations. Et même que dans certains coins de Loire, la distillation de crise sera « massive ». A voir. A priori, ça reste moins pire qu’ailleurs, comme le montre cet article bien renseigné de Vitisphère. Effet Covid ou surproduction, en tout, il y a quand même 3,2 millions d’Hl de vin en trop cette année en France. Gloups.

4
Monsieur le président


Allez, on se détend en buvant un coup avec Jacques Carroget (domaine la Paonnerie)[PODCAST], monsieur le président du syndicat du vin Nature’L, qui pourra bientôt donner des cours de media-training. Ou de bon sens. "Faut s'adapter, faut être paysan, quoi", explique-t-il par exemple. Blague à part, on croise des personnes fort intéressantes dans les podcasts de Ground Control. Pas mal pour passer le temps sur la route des vacances...

5
Bordeaux revolution


Non seulement les Bordelais élisent un maire écolo, et vla-t-y-pas que Saint-Emilion fait son coming-out vert : « 75 % de la surface du vignoble est engagée dans une démarche de haute valeur environnementale (HVE), une trentaine de propriétés sont en bio et 20 % en conversion ». Encore plus fou : c’est à Bordeaux que s’est ouvert le premier bar à vin vegan de France.


6
Muscadet dreaming


Ne cherchez plus : on a trouvé l’Eldorado des néo-vignerons et il est à l’Ouest, évidemment. De Clisson à Vallet, d’Ancenis à Gorges, le vignoble nantais attire le regard (voire plus) des futurs vignerons en quête de vignes et d’un accueil favorable. Ce début de phénomène est simple à comprendre : les terres viticoles sont parmi les plus accessibles de France, et la région est très dynamique. Rien que cette année, un collectif de 150 jeunes vignerons, tendance bio (ou bio moins le quart, mais bon) est né et trois nouveaux crus ont franchi la première étape de l’INAO. ET EN PLUS, il y a le melon de B, le cépage du Muscadet. Les gens de glou savent. Bref, j'entends de plus en plus parler, ici et là, de projets d'installation. « Comment naissent les rêves de Muscadet », c’est un article ouvertement enthousiaste à lire dans le N°75 de la revue (papier) nantaise Place Publique (désolée, pas de version web pour l'instant, mais j'y travaille).

7
Regrets éternels


Il y a deux sortes d’amoureux des vins de Loire : ceux qui ont connu Charly Foucault (Clos Rougeard, Saumur) et les autres qui sont arrivés trop tard. Hélas. Article triste, triste, triste, à lire dans la RVF. Pas très loin, finalement, Savennières a dit adieu à Monique Laroche (La Roche aux Moines, Savennières), « une grande dame de la viticulture ».

8
Fonds de bouteilles

  • Alice Feiring déclare son amour pour les vins de Loire
  • Qui a dit que ça roupillait à Chinon ? (C’est pas moi) Le nouveau président de l’appellation, Fabrice Gasnier, est bio et même un précurseur de la biodynamie.
  • La nouvelle ministre de l’Ecologie, Barbara Pompili, est amatrice de vin nature, expliquait en 2016 Antonin Iommi-Amunategui sur son feu son blog. Mais ne nous enflammons pas : elle raconte aussi dans Vitisphère que « les agriculteurs ont déjà réduit les quantités de produits phytosanitaires qu’ils emploient », ce qui est faux, puisque les quantités de pesticides consommées continuent d’augmenter, +21% (!!!!!!) en 2018 par rapport à 2017.

9
Dans l'épisode précédent


Dans la Wineletter de juin, l'article qui vous a le plus intéressé, c'est... le livret de la Chambre d'agriculture sur les décoctions de prêle et autres infusions d'achillée. Depuis, je vous imagine tous en train de touiller votre purin d'ortie. Ca pue, hein ?
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