L’OCUFA estime que le financement de Ford axé sur le « rendement » priverait les budgets des universités de plus de 500 millions de dollars
Le 4 septembre 2019 – Les professeurs de l’Ontario mettent en garde contre le modèle de financement du gouvernement Ford axé sur le soi-disant « rendement » pour l’éducation postsecondaire, qui est imprudent, inefficace et dangereux. Le nouveau modèle de financement liera 60 % des fonds du gouvernement destinés aux universités (2,2 milliards de dollars) à une série de paramètres arbitraires choisis sans consultation. Ces paramètres ne mesureront pas réellement le « rendement », mais serviront probablement d’excuse pour réduire les budgets des universités. Dans toutes les régions de l’Ontario, l’OCUFA estime que ce nouveau modèle de financement pourrait donner lieu à des compressions de plus de 500 millions de dollars qui compromettront considérablement la mission et le mandat universitaires de nos établissements postsecondaires.
« Qu’adviendra-t-il des centaines de millions de dollars que ce gouvernement menace de supprimer des budgets des universités? Seront-ils réinvestis dans le système public d’éducation postsecondaire ou en seront-ils éliminés? L’année scolaire est sur le point de commencer et nous n’avons obtenu aucun éclaircissement sur le financement des universités de l’Ontario, a déclaré Rahul Sapra, président de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario. Ce gouvernement doit cesser d’agir en catimini et doit être honnête avec le public de l’Ontario, qui s’inquiète vivement des dommages que cette nouvelle formule de financement causera au système public d’éducation postsecondaire. Il est temps pour Doug Ford et Ross Romano de dire franchement aux Ontariens de combien ils ont l'intention de réduire leurs dépenses en matière d’éducation postsecondaire. »
Le financement axé sur le rendement que préconise le gouvernement Ford est une fantaisie qui accorde la priorité aux opinions politiques aux dépens d’une politique publique solide. En raison de sa conception, le financement axé sur le rendement récompense les établissements qui atteignent des objectifs arbitraires tout en pénalisant ceux qui ne le font pas, en privant les établissements qui en ont le plus besoin des ressources requises pour améliorer leurs résultats scolaires. Ce remaniement précipité et radical du modèle de financement créera un système de gagnants et de perdants en exacerbant les inégalités entre les établissements, déstabilisera le système d'éducation postsecondaire de l'Ontario, nuira à l'amélioration de la qualité, constituera une grave menace pour l'équité et la diversité dans les universités de la province et punira les étudiants qui fréquentent des établissements dont le gouvernement Ford a déjà réduit le budget. Les compressions résultant du financement axé sur le rendement seront particulièrement désastreuses pour les plus petites universités et mineront l’accès pour les étudiants autochtones et pour d’autres groupes en quête d’équité.
Les paramètres de rendement ne peuvent refléter de manière crédible l'ampleur et la profondeur de l'éducation d'un étudiant, les avantages à long terme des projets de recherche fondamentale, ni les contributions des professeurs et des bibliothécaires universitaires. En réalité, les preuves démontrent que le financement axé sur le rendement ne peut même pas produire les résultats promis. Elles démontrent plutôt qu’il entraîne de nombreuses conséquences néfastes, dont l’embauche accrue de professeurs contractuels dans des postes précaires, une réduction dans les inscriptions des étudiants traditionnellement marginalisés, la durée réduite des programmes avec un contrôle moins strict de la qualité, la diminution des exigences pour l’obtention du diplôme, l’accroissement des formalités administratives et un affaiblissement de l’autonomie des établissements alors que le gouvernement exerce plus d’influence à savoir quels programmes sont offerts.
« Nous ne faisons pas confiance à Doug Ford pour mesurer la qualité dans les universités de l’Ontario. Au lieu de mettre les universités de la province en danger avec ce modèle de financement irréfléchi et instable, le gouvernement devrait accorder la priorité aux étudiants et investir dans les universités de l'Ontario, a déclaré M. Sapra. Il s'avère que des ressources supplémentaires augmentent en fait le taux de diplomation. Malheureusement, l’Ontario se classe en dernière place au Canada en ce qui concerne le financement par étudiant. Il ne faut surtout pas que Doug Ford s’immisce dans le fonctionnement des universités de l’Ontario. »
Un financement public additionnel et stable pour les universités de l’Ontario aidera les étudiants en assurant la prestation de meilleurs services de soutien scolaire, des taux d’encadrement moins faibles, et des frais de scolarité réduits. Ce financement additionnel soutiendra également de bons emplois sur le campus en fournissant aux universités les ressources requises pour investir dans le renouvellement du corps professoral et dans l’embauche dans des postes à plein temps de professeurs contractuels dans des emplois précaires. Il est temps pour Doug Ford de mettre fin à cette attaque idéologique irresponsable et destructrice contre les fondements du système d'éducation postsecondaire de l'Ontario et de commencer à travailler avec les professeurs, les étudiants et le personnel pour investir dans l'avenir de nos universités.
Fondée en 1964, l'OCUFA représente 17 000 professeurs et bibliothécaires universitaires de 30 associations des professeurs en Ontario. Pour plus de renseignements, consultez le site www.ocufa.on.ca.
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