De la fabrique d’une politique sociale à sa mise en œuvre pratique, les acteurs constatent inévitablement des écarts importants car les contextes sociaux ne sont pas « solubles » dans des programmes standardisés. Le frottement au réel implique nécessairement des glissements, des adaptations, des tensions voire des contournements qui contribuent aux résultats inattendus des politiques publiques. Pour autant, la conception d’un dispositif d’aide sociale s’appuie nécessairement sur les principes et règles communes tirées des expériences passées. 

Alors, entre modèle et contexte, où placer le curseur ?  Comment penser efficacement l’articulation dynamique entre les deux ?

Au cours des dernières années, les programmes de transferts monétaires aux populations pauvres se sont rapidement multipliés dans le pays du Sud.  De nombreuses analyses attestent de leur impact positif sur la réduction de pauvreté, l’amélioration du « capital humain »   (éducation, santé, nutrition) et la résistance aux crises.  Mais cette « bonne pratique » promue par la communauté internationale cache-t-elle une trop forte standardisation des approches pouvant induire des impacts sociaux négatifs ?  Quels enseignements la France, elle-même, tire-t-elle de l’expérience du Revenu de solidarité active (RSA) sur la prise en compte du contexte local ?   

Cette rencontre-débat permettra de croiser les points de vue et expériences autour de ces problématiques, en France et dans les pays en développement. 

• Jean-Pierre Olivier de Sardan, Professeur, EHESS, directeur de recherche émérite CNRS, chercheur au Lasdel, Niamey
  
  autour de l’ouvrage collectif « Cash Transfers in Context. An Anthropological Perspective

• Aline Coudouel, Lead Economist, Social Protection & Jobs, World Bank, 
  
  autour de l’ouvrage collectif « Realizing the Full Potential of Social Safety Nets in Africa »
  
  
  • Christophe Paquette, Adjoint au DGA Solidarités, Département des Alpes Maritimes,
  
  autour de la concertation sur l’avenir du RSA.