Taramanews

En ce début de mois de novembre, alors que les enfants cambodgiens retournent sur les bancs de l’école, c’est l’occasion de revenir sur l’histoire et les particularités du système éducatif au Cambodge.

Avant le XXe siècle, les pagodes bouddhistes étaient également les temples de l’éducation. Les enfants, et principalement les garçons, s’y rendaient pour bénéficier d’une instruction basée sur des chants bouddhistes. Un grand changement s’est ensuite opéré, suite à la signature du traité de protectorat entre le Cambodge et la France. Même si l’enseignement traditionnel a subsisté, un nouveau système éducatif calqué sur le modèle français est apparu en parallèle.

Cependant, cela n’était pas la priorité de la politique coloniale. C’est seulement après l’indépendance en 1953 que l’éducation au Cambodge a réellement évoluée et pris une place importante dans la société, avec un nombre grandissant d’enfants scolarisés, et ce jusqu’en 1975. Sous le régime des Khmers rouges, le système a été sévèrement ébranlé et il fallu attendre 1993 pour que l’Etat s’engage à assurer une éducation de qualité à tous les citoyens, à travers la Constitution adoptée cette année-là et la création du Ministère de l’Education, de la Jeunesse et des Sports.

Quelques années plus tard, la loi de 2007 sur l’éducation annonçait un accès gratuit à l’éducation pour tous les citoyens, avec une scolarité obligatoire de 6 à 15 ans. 

Les enfants cambodgiens débutent leur scolarité par l’école primaire (grade 1 à 6, soit du CP à la 6e), et vont en classe en demi-journée soit le matin, soit l’après-midi. Ils entrent ensuite en secondaire inférieur, qui comprend les grades 7 à 9 (5ème à 3ème) et la plupart suivent des cours de soutien payants dans une école privée sur la demi-journée restante. L’enseignement se poursuit avec les grades 10 à 12, l’équivalent du lycée en France. À la fin de ces trois dernières années, les élèves passent l’examen national, similaire au baccalauréat français, sésame pour accéder à des études supérieures.

Malgré un système scolaire public en apparence bien rôdé, l’éducation au Cambodge fait face à de nombreux défis auxquels le gouvernement et de nombreuses ONG comme Taramana tentent de répondre. 

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Visal, peux-tu nous parler de ton rôle au sein de Taramana ?  

Je suis infirmier à Taramana depuis maintenant 5 ans. Je prends soin des enfants lorsqu’ils sont malades ou qu’ils ont besoin de parler. Leurs familles proches peuvent aussi venir me voir lorsqu’elles rencontrent des problèmes de santé. Au-delà de mon statut d’infirmier, j’ai aussi un rôle important autour de la nutrition. J’aide la cuisinière à préparer les menus pour les enfants et j’ai en charge les achats et le contrôle des stocks de nourriture. J’ai aussi un rôle éducatif à jouer auprès des enfants au quotidien pendant les récréations et à la cantine ou encore par les sessions de sensibilisation santé et nutrition chaque mois.

J’aime beaucoup mon travail car j’ai différentes responsabilités que je n’aurais sûrement pas si je travaillais ailleurs.

Et qui se cache réellement derrière cette blouse blanche ?

Un artiste ! Je suis chanteur dans un groupe, je compose des chansons, je réalise des vidéos clip... La musique, c’est ma passion et c’est aussi une autre manière pour moi d’aider Taramana. Pour certaines prestations avec mon groupe, nous recevons des dons pour les enfants et dès que c’est possible, nous faisons en sorte qu’une partie des recettes des évènements auxquels nous participons soit reversées à Taramana. Je propose aussi souvent aux enfants de participer. D’ailleurs, ensemble et avec quelques amis et volontaires, nous avons réalisé un clip musical Taramana. C’est un très bon souvenir !

Une anecdote avec les enfants que tu voudrais partager ? 

Je me souviens d’un jour ou j’ai emmené les enfants avec moi pour participer à un spectacle car j’avais besoin de danseurs. Je chantais et ils dansaient derrière moi. C’était très drôle car je les entendais dire “oh non ! Ce n’est pas comme ça qu’il faut faire… non ce n’est pas maintenant !” Ce n’était pas très professionnel mais nous avons beaucoup ri !