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Tu t'énerves, ça m'énerve, on s'énerve.
L'article de la semaine caresse là où ça fait mal : les colère enfantines. À lire aussi sur Le Paternel.
6 astuces éducatives pour sortir du cercle vicieux des grosses colères
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« Les jeunes enfants ne font pas de caprice »

On entend souvent ça.

Sous-entendu : « ce n'est pas ton enfant qui est pénible, c'est toi qui n'as rien compris ».

Jetons quand même un oeil sur les définitions du mot "caprice" dans le dictionnaire Larousse : « volonté soudaine, irréfléchie et changeante de quelqu'un », « amour soudain et passager, engouement pour quelqu'un ou quelque chose » ou « changement et irrégularité auxquels sont exposées certaines choses ».

🧐. Toi aussi ça te rappelle ton samedi après-midi avec les enfants ?

C'est normal. Tous les enfants sont "capricieux". Mais ça ne veut pas dire qu'ils sont sournois, manipulateurs, et encore moins "mal élevés". Ils se laissent emporter par les émotions qui les traversent, voilà tout. Parce qu'ils n'ont pas encore appris à les contrôler. Et parce qu'ils manquent de vocabulaire pour verbaliser le pourquoi du comment ils sont contrariés (encore plus que toi).

Tu t'énerves, ça m'énerve, on s'énerve

De la petite contrariété non résolue au comportement agressif, il n'y a qu'un pas en basket taille 24. Alors, plus souvent qu'on ne le voudrait, ça crie, ça tape, ça roule par terre, ça dit des choses pas très gentilles, ou ça casse ses jouets (on parle bien de l'enfant ici, pas de toi).

On t'avait vendu un Mogwai mignon, et tu te retrouves avec un Gremlins possédé. Dans ces conditions, pas toujours facile de rester calme et constructif (ceci est une figure de style qualifiée d'euphémisme, pour éviter de dire que « ça te fait péter un câble »).

Tous les parents ne jouent pas au même niveau de difficulté. La fréquence et l'intensité des colères d'un enfant est influencée par son bagage génétique (dont tu es responsable, mais pas coupable) et par de nombreux facteurs environnementaux (depuis la conception ! Tu ne peux pas tout contrôler).

Que tu sois en mode facile ou hardcore, voici 6 astuces scientifiquement vérifiées pour finir le jeu Kid Rage sans t'arracher trop de cheveux.


1. N'en fais pas une affaire personnelle

Une colère d'enfant n'est pas dirigée contre toi. Même si c'est toi qui te fais vriller les tympans par ses hurlements parce que tu l'as obligé.e à sortir du bain.

Il est d'autant plus important de s'en convaincre qu'une étude a démontré que la perception ou non d'une agression personnelle par le parent était fortement corrélée au maintien, ou non, d'un comportement régulièrement agressif de l'enfant 2 ans plus tard.

Dans le même ordre d'idée, un enfant qui fait des colères n'est pas un enfant colérique. Si la phase qu'il traverse devient son identité dans la tête des gens qui s'occupent de lui, ce "petit monstre" aura plus de difficulté à en sortir.

Moralité : mieux vaut rester calme pendant la tempête, et ne pas garder rancune d'une colère passagère.


2. Souviens-toi que ton enfant n'est pas (encore) le plus intelligent

Le cerveau d'un enfant est certes une éponge. Mais une éponge bas de gamme. Du genre à laisser sur la table une bonne partie de la flaque d'informations qu'on essaie de lui faire essuyer.

Les enfants mettent ainsi plusieurs secondes à comprendre une instruction basique. En répétant, trop pressés, la même instruction trop rapidement, on risque de les mettre en surchauffe. Et qui dit surchauffe, dit explosion.

Les beuveries de ta jeunesse vont enfin se révéler utiles : imagine que ton enfant est cet ami qui a beaucoup trop bu. Il a le câlin facile, mais il peut aussi rapidement s'énerver s'il se sent menacé. Observe-le pour comprendre ce qui peut le contrarier. Tâche de le ménager. Et prends-le par l'épaule, et les sentiments, pour le ramener à la maison.


3. Mise tout sur le sommeil

On s'en doutait, et plusieurs études le confirment : si tu veux que le comportement de ton enfant s'améliore, il faut qu'il dorme suffisamment.

À court terme bien sûr parce que la fatigue passagère rend les enfants (et les parents) beaucoup plus susceptibles. On peut ainsi commencer à s'inquiéter du comportement de son enfant alors qu'il est simplement fatigué par un virus hivernal.

Mais aussi à plus long terme parce qu'un sommeil de qualité est nécessaire pour bien mémoriser les apprentissages de la journée (« crier sur papa lui fait mal à l'oreille », « taper ma soeur ne résout pas mes problèmes », etc.).



☝️ Une "bonne" menace qui marche à toutes les sauces

Il est expliqué dans l'article Comment correctement menacer ton enfant que « la conséquence annoncée d’une conduite inadaptée doit pouvoir être comprise comme naturelle ».

Or, quoi de plus logique dès que ton enfant entame une crise de colère que de lui expliquer qu'il est manifestement trop fatigué pour se maîtriser, et qu'on va donc aller dormir un peu (ensemble, pour ne pas donner l'impression qu'on essaie de s'en débarrasser) plutôt que de terminer le dîner/aller se promener ?

Attention toutefois à ne pas présenter ce sommeil réparateur comme une "punition". C'est juste une proposition de pause pour reprendre ses esprits. Avec un peu de chance, ça peut le calmer.



4. Désamorce avec humour, et amour

La meilleure technique à court terme, c'est quand même de réussir à passer à autre chose. Pour cela, l'humour est ton allié. "Humour" pas forcément subtil d'ailleurs. Tu es sous pression aussi. Oublie ta dignité et rabats-toi sur les classiques « caca, pipi, prout, slip sur la tête ». Tu as une crise à gérer.

Par contre, évite de te moquer de sa colère. Ça aurait plus de chance d'aggraver la situation que de la régler.

Des recherches menées sur des adultes démontrent aussi que l'évocation de personnes aimées désamorce efficacement les comportements agressifs. Cela peut se tenter sur un enfant assez grand pour être avoir ce genre de souvenirs.


5. Prends le temps de parler des émotions

Sans tomber dans le piège du « l'enfant s'est calmé, je relance le sujet, oups, je l'ai re-déclenché.e », il peut être utile pendant ou juste après la crise d'inviter la boule de nerfs à interroger ses émotions : colère, tristesse, vexation ?

En tâchant d'associer des définitions simples et des exemples concrets à ces subtiles variations émotionnelles, on aide l'enfant à comprendre, et donc à terme à mieux maîtriser, toute sa palette d'émotions.

Le jeu se révèle aussi un moyen efficace, hors crises, d'accompagner le développement de l'intelligence émotionnelle des enfants. Il y a même des jeux de société dédiés.


6. N'hésite pas à te faire aider

Si les crises de colère deviennent trop fréquentes, trop longues, ou trop intenses. Si l'on craint pour la sécurité de l'enfant ou de son entourage à cause de ces crises répétées, il est évidemment recommandé de consulter un.e psychologue pour enfant.

Et même s'il n'y a rien de vraiment alarmant. Mais que ces colères commencent à peser sur ta relation avec l'enfant, voire sur ton moral à toi, impliquer un.e psychologue est une bonne idée. Un tiers formé et expérimenté saura peut-être mettre des mots salvateurs sur un blocage que vous n'avez pas réussi à dénouer.

Et on a tous plus besoin de s'aimer que de s'engueuler.

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