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Une reco de comédie à voir en ce moment.
Photo Netflix.
Dolemite is My Name
De Craig Brewer, avec Eddie Murphy. Durée: 1h58. Sorti le 25 octobre sur Netflix
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Après une décennie à se faire discret, voilà qu’Eddie Murphy entame à 58 ans une deuxième carrière. Pour ce biopic de Rudy Ray Moore, comédien raté devenu pionnier de la blaxploitation, Murphy, à l’origine du projet, s’est bien entouré : on retrouve ainsi au scénario le duo Larry Karaszewski-Scott Alexander, auteur d’un triptyque de modèles du genre dans les années 90 : Ed Wood (là aussi un portrait de réalisateur de séries B), Larry Flynt et Man on the Moon.

Comique en galère dans le Los Angeles des années 70, Rudy Ray Moore trouve le succès en se réinventant en Dolemite, personnage de maquereau extravagant racontant des histoires mêlant rimes et paroles crues, remettant ainsi au goût du jour une tradition orale afro-américaine héritée directement de l’époque de l’esclavage. Après des tournées et des disques qui en font une figure confidentielle d’une contre-culture audacieuse et profane, Moore entreprend de capter la lumière des projecteurs avec un long métrage autour de son personnage. Le cœur du film se situe là, dans le récit-making of du tournage de Dolemite, nanar aux gags salaces et aux scènes de kung-fu approximatif, évoquant dans la forme le récent Disaster Artist de James Franco, la mesquinerie en moins.

Si Dolemite prend bien soin de baliser son récit avec tous les codes de la success story, il le fait en connaissance de cause et en vitesse accélérée, avec toute la vitalité funk qu’on est en droit d’attendre d’une reconstitution des night-clubs angelinos des années 70. Eddie Murphy, lui, n’a plus la présence cartoonesque de ses débuts, mais, sous l’empâtement, on retrouve son énergie enjouée diluée dans un rôle qui lui correspond, celui d’un histrion débrouillard bouffi d’illusions, au point de convaincre toute une troupe de le suivre dans ses entreprises délirantes. Outre Murphy, l’autre retour tonitruant du film est celui de Wesley Snipes, tout en cabotinage et yeux exorbités. Réjouissant.

A lire en version longue sur le site de Libération.

Une sélection des meilleurs articles sur la comédie parus dernièrement.

Sketchs. Le Washington Post a établi un best-of assez complet des meilleurs sketchs de la télé américaine des années 2000, avec du Saturday Night Live, du Chappelle's Show et du Key & Peele à foison.  

Letterman. Dix ans après, David Letterman a accepté de discuter avec Nell Scovell, une de ses auteures qui avait démissionné après l'avoir accusé de sexisme et de favoritisme, le présentateur entretenant des relations avec ses employés. A l'époque, empêtré dans cette affaire et victime de chantage, Letterman avait fait amende honorable en déballant tout dans son émission.

Honneur. Le Mark Twain Prize, qui récompense chaque année une personnalité pour son apport à l'humour américain, a été décerné à Dave Chappelle. La cérémonie où sont apparus Jon Stewart, Tiffany Haddish ou Aziz Ansari est racontée par Vulture.

Duo. Un double portrait de Télérama s'intéresse à la mécanique d’écriture des coauteurs de Bref, Serge le Mytho, ou Bloqués, Kyan Khojandi et Navo. L’un sur scène, l’autre dans l’ombre, les deux amis écrivent ensemble depuis plus de dix ans avec un humour pointu, référencé et toujours un peu mélancolique.

RDA. A quoi ressemblait l'humour en RDA ? A l'occasion de l'anniversaire de la chute du mur de Berlin, Libération interroge la spécialiste Hélène Camarade, qui raconte l’utilisation de la langue comme forme de résistance face au régime politique et aux conditions de vie en Allemagne de l’Est. En bonus, un florilège de blagues est-allemandes, telles que «Pourquoi les policiers chinois vont toujours par trois ?».

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Autopromo. A l'affiche de Debout sur la montagne, après avoir traîné sa dégaine de post-ado dans Soda au début des années 2010, puis collectionné récemment les comédies d'auteurs, de Jacky au royaume des filles jusqu'à Yves en attendant le prochain Antonin Peretjatko, portrait du comédien William Lebghil, à lire dans Libération.

Dans 30 ans, ils seront dans «Les Grands du rire». Vous les aurez découverts ici.
Anaïde Rozam
Depuis janvier 2019 sur Instagram

Champ, contrechamp : deux personnages féminins se répondent, l'une généralement un peu hautaine ou méprisante (se fondant souvent dans le stéréotype de la Parisienne désagréable), l'autre candide ou du moins qui donne l'apparence de l'être. Dans les deux rôles, Anaïde Rozam, étudiante en psychologie et comédienne de 22 ans, dont le compte Instagram engrange du millier de followers à la minute ou presque depuis qu'elle a commencé, en janvier, à publier ces dialogues schizophrènes filmés face cam, en très gros plan. Entre retrouvailles d'ex-collégiennes, castings sauvages, accusations de manque de culture ou séances de thérapie pas très originales, Anaïde Rozam dessine ses personnages en trois tics faciaux et deux expressions toutes faites, avec un timing de haute précision.

Eric André
Humoriste «néo-dada» selon l'émission franco-allemande, Eric André a les honneurs d'un reportage dans Tracks, qui permet d'apprivoiser en quelques minutes l'animal, révélé dans son propre talk-show délirant et bordélique The Eric André Show sur Adult Swim (encore inédit en France). Alors qu'il sera prochainement à l'affiche de Bad Trip, un long-métrage de caméras cachées co-produit par Jeff Tremaine des Jackass, on a appris récemment qu'une cinquième saison de son show serait diffusée en 2020, de même qu'une adaptation d'une de ses épreuves, Rapper Warrior Ninja, dans laquelle des stars du hip-hop chantent les yeux bandés tout en se faisant martyriser dans une course d'obstacles. Beau programme.
Une reco de spectacle diffusé récemment.
Photo David Schnack/Netflix.
Seth Meyers : Lobby Baby
Diffusé depuis le 5 novembre sur Netflix. Durée : 1h01.

Révélé par le Saturday Night Live où il a officié pendant une dizaine d'années au point d'en devenir scénariste-en-chef et présentateur du Weekend Update, Seth Meyers a toujours eu le sarcasme clean et le sourire en coin, encore aujourd'hui dans son propre talk-show, Late Night with Seth Meyers. Pas étonnant de retrouver dans son premier spectacle pour Netflix ses vannes bien travaillées et un humour accessible, en grande partie consacré à sa vie de famille.

Lobby baby, soit «le bébé du hall d'entrée» : c'est l'histoire de la naissance de son deuxième enfant, né au rez-de-chaussée de son immeuble, un sketch où il se donne le rôle du père de famille largué qui tente tout de même de se donner une contenance. Plaisant et assez classique, dans le style d'un John Mulaney, élégamment réalisé par Neal Brennan, le spectacle de Seth Meyers a tout de même la blague la plus 2019 qui soit : un bouton Netflix proposant de sauter le segment abordant Trump et la politique. Une vanne technologique dont Meyers tire habilement profit.

Le meilleur de l'humour en baladodiffusion de ces deux dernières semaines.
The Last Laugh (Daily Beast). 5 novembre.
Judd Apatow Takes On Comedy's "Civil War".
Le réalisateur de 40 ans toujours puceau vient de terminer le tournage de sa dernière comédie avec Pete Davidson et sort un bouquin sur son mentor Garry Shandling. Il se livre sur ses débuts dans le stand-up, et donne son avis sur les débats entourant l'humour actuellement, notamment le cas Louis CK.  
Durée : 1h12. Podcast en anglais.

Marie Transport (Radio Nova). Du 4 au 7 novembre.
Djimo.
Dans son «service d'accompagnement de personnalités au travail», Marie Misset prend la voiture avec le nonchalant Djimo, pour discuter de l'évolution de sa carrière, de racisme, et, surtout, du trafic dans Paris. 
Durée : 4x3 minutes.

Conan needs a friend (Earwolf). 27 octobre.
Zach Galifianakis.
L’animateur Conan O’Brien reçoit l’acteur révélé dans Very Bad Trip pour une heure de dialogue absurde et de digressions autour de la météo ou de sosies de Zach à Las Vegas et finalement se livrer tous les deux sur des sujets plus profonds et intimes.
Durée : 59 minutes. Podcast en anglais.
HAHA
Une newsletter rédigée par Adrien Franque et Clément Mathis.
Logo et illustration : Pierre Thyss.
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