Copy
Voir ce mail dans votre navigateur

Voici l'Agnus Letter de novembre !

Voici la feuille d'information paroissiale pour novembre.

Ce mois-ci, nous vous proposons de découvrir saint Guillaume de Volpiano, appelé fréquemment "Guillaume de Dijon".

Notre ville lui doit beaucoup : la rotonde de la cathédrale a contribué à sa renommée et son nom a été donné à notre "arc de triomphe" dijonnais, qui, sur la place Darcy, rend hommage à cet éminent bâtisseur !

Une chapelle de la cathédrale lui est dédiée.

Saint Guillaume de Volpiano - Guillaume de Dijon

Saint Guillaume de Volpiano – Guillaume de Dijon –, 46e abbé de Saint-Bénigne entre 990 et 1031, est l’instigateur du rayonnement de l’abbaye au cours du XIe siècle et dans les décennies qui suivront.

Né en 962 dans la région de Novare, en Italie, il est le fils de Robert, comte de Volpiano, aristocrate d’origine souabe au service du roi Bérenger II d’Italie et de Perinza, demoiselle issue de la maison d’Ivrée qui est celle du roi Bérenger. Son parrain sera l’Empereur Othon Ier et sa marraine la femme de celui-ci, l’Impératrice Adélaïde, fille de Rodolphe II, roi de Bourgogne. Il semble que son baptême ait scellé, pour un temps, la paix entre l’Empereur et son compétiteur en Italie, Bérenger II. Ainsi, dès sa naissance, l’enfant se trouve-t-il placé au cœur d’enjeux politiques majeurs.

Une destinée marquée

La Vita Domini Willelmi, de Raoul Glaber1, signale qu’à l’âge de sept ans, Guillaume de Volpiano est confié au monastère de Saint-Michel à Lucedio en Piémont, oblation qui fait suite à une vision de sa mère mais qui révèle également une stratégie sociale : ses parents le destinent à l’état clérical et à de hautes fonctions. Son destin est tracé, que l’influence de sa famille mais surtout, sa propre activité, la grâce et la prière lui permettront de pleinement accomplir.

Entre 987 et 1031, année de sa mort, l’œuvre de Guillaume de Volpiano semble relever du prodige : ce ne sont pas moins d’une quarantaine d'abbayes, en Bourgogne, en Lorraine et en Normandie qu’il va réformer.

À l’âge de vingt-cinq ans, il devient moine de Cluny et prieur de Saint-Saturnin de Pont-Saint-Esprit2. À l’automne 989, mandaté par l’abbé Maïeul de Cluny, il arrive, accompagné d’une dizaine de moines, à l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon où, en 990, il est ordonné prêtre puis, le 7 juin, consacré abbé3.

Guillaume de Volpiano, abbé de Saint-Bénigne de Dijon le 7 juin 990.
Guillaume de Volpiano, abbé de Saint-Bénigne de Dijon le 7 juin 990.
Peu après, celui que désormais, les textes nomment régulièrement Guillaume de Dijon reçoit de Brunon de Roucy, évêque de Langres, les monastères de Saint-Pierre de Bèze, Moutiers-Saint-Jean, Tonnerre et Notre-Dame de Molesme, dont il réécrit la règle.
 
Le duc de Bourgogne Henri le Grand le fait ensuite abbé de Saint-Vivant de Vergy. En 996, l’évêque de Metz, Adalbéron II, l’appelle pour réformer Saint-Arnoul de Metz puis l’abbaye Saint-Èvre de Toul. En l’an 1000 ou 1001, sur les terres de son père, il fonde l’abbaye de Fruttuaria à San Benigno Canavese, dans le Piémont4. En 1001, à la demande de Richard II l’Irascible – duc de Normandie depuis 996 –, Guillaume se rend dans ses États pour restaurer la règle de l’abbaye de la Trinité de Fécamp. En 1012, l'évêque de Metz, Thierry II, lui confie à son tour l’abbaye Saint-Gorgon de Gorze.
 
En 1015, Guillaume de Volpiano devient encore abbé de Jumièges5. Le 25 décembre 1016, à son instigation, le Pape Benoît VIII accorde le privilège d’exemption à l’abbaye de Fécamp . En 1025, le duc Richard II de Normandie fait Guillaume abbé de Bernay, monastère qu’il rattache à Fécamp6 La même année, l’abbé réforme Saint-Mansuy et Moyenmoutier en Lorraine, puis l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris.
 
Vus de nos jours, ces abbatiats multiples peuvent sembler une violation des règles canoniques. De fait, l’expansion de l’ordre monastique aux Xe et XIe siècles a été illustrée par l’action d’abbés dont les conceptions canoniques étaient assez étrangères à celle que fera triompher la réforme grégorienne à partir de la fin du XIe siècle. Les abbés antérieurs à la réforme considéraient leurs monastères comme leur propriété, ce qu’illustre certains testaments parvenus jusqu’à nous. Bernon, par exemple, premier abbé de Cluny, mort en 927, ne pensa nullement à donner à ses moines la possibilité d’élire son successeur. Il partagea ses abbayes – car il en avait plusieurs – entre deux héritiers7 . C’est ainsi qu’Odon, désigné par lui, devint second abbé de Cluny. Pour Bernon, comme pour Guillaume de Volpiano et les abbés qui étaient ses contemporains, tous animés du même esprit, ce cumul n’était pas destiné à leur assurer ni puissance, ni confortables revenus. Il s’agissait pour eux d’un moyen d’introduire la réforme dans leurs abbayes successives. Leur objet n’était ni de créer un ordre, ni de fonder une congrégation monastique mais bien de pratiquer un régime d’union personnelle, leurs diverses abbayes n’ayant en commun que le fait d’appartenir à un même abbé et par conséquent, d’appliquer des règles compatibles entre elles, voire identiques.
 
En 1028, Guillaume de Volpiano résigne l’abbatiat de Fécamp8 en faveur de Jean d’Allie, moine italien qu’il a choisi pour lui succéder et meurt le 1er janvier 1031. Il est inhumé en l’église abbatiale de Fécamp, devant l’autel Saint-Taurin.
Abbatiale de Fécamp : plaque du mausolée de Guillaume de Volpiano https://www.duboysfresney.fr/index.php?page=docu007B
Abbatiale de Fécamp : plaque du mausolée de Guillaume de Volpiano
https://www.duboysfresney.fr/index.php?page=docu007B

Réformateur et homme de Dieu

Dès son arrivée à Cluny, Guillaume de Volpiano s’est vu confier par l’abbé Maïeul la mission de rétablir à Saint-Bénigne de Dijon la règle bénédictine alors quelque peu dévoyée, de concert, vraisemblablement, avec l’évêque de Langres Brunon de Roucy. C’est alors que Guillaume rédige les coutumes de Saint-Bénigne sur le modèle clunisien. Au même moment, la découverte des reliques de l’évangélisateur de la Bourgogne suscite un regain de son culte, d’autant que Guillaume de Volpiano fait construire, à partir de 1001, une rotonde sur le lieu de sépulture du martyr.

La crypte de Saint-Bénigne de Dijon, premier étage de la rotonde de Guillaume de Volpiano dont les deux derniers ont été détruits au début de la révolution française, en 1792.
La crypte de Saint-Bénigne de Dijon, premier étage de la rotonde de Guillaume de Volpiano dont les deux derniers ont été détruits au début de la révolution française, en 1792.
Le rôle de bâtisseur de Guillaume de Volpiano est tellement important qu’il a longtemps laissé supposer une origine lombarde à l’art roman, diffusé sous son influence. On sait que le saint abbé a engagé la reconstruction de Saint-Bénigne de Dijon à partir de 1002. La nouvelle église est consacrée le 30 octobre 1016. La part personnelle qu’il y prend est sans doute importante, bien que l’on ne puisse affirmer qu’il ait lui-même été « l’architecte » du monument. Il est certain que Guillaume de Volpiano était très attentif à la symbolique ainsi qu’à la pureté des lignes architecturales, à ses yeux essentielles à l’élan de l’âme vers son Créateur. La charte du duc Richard II de Normandie en faveur de Bernay, datée de 2013, mentionne par exemple les conseils que donna Guillaume au sujet de la pose des fondations de ce monastère9. Plus tard, il enverra des maçons dijonnais édifier les bâtiments conventuels de Fécamp. Durant son abbatiat, des travaux importants seront menés au Mont-Saint-Michel, à Bernay, peut-être à Jumièges : là, vraisemblablement, réside la clé des analogies nombreuses que l’on note souvent entre les architectures bourguignonnes et normandes de cette époque.
 
L’influence lombarde se retrouve en effet dans les deux duchés. La rotonde à deux étages qui, jusqu’au printemps 1792, prolongeait l’ancien chevet de Saint-Bénigne de Dijon – et dont le rez-de-chaussée constitue l’actuelle crypte de la cathédrale – n’est pas un édifice « lombard » car il appartient à une tradition architecturale répandue en Bourgogne préromane. Pourtant, on y remarque deux indices italianisants :
  • Un type de chapiteau très rare, à double rangée de volutes aux angles et aux dés, décorés de spirales sur toutes les faces de la corbeille.Ce genre de chapiteaux, qui n’existe pas en France préromane, se rencontre en Italie, par exemple à Ravenne.
  • Deux chapiteaux de Saint-Bénigne, appartenant au type de « chapiteaux ondulés » byzantins « à têtes de feuilles »dont Venise et Ravenne offrent nombres d’exemples datés du VIe au XIe siècles et que l’on retrouve à Fécamp.
Crypte de Saint-Bénigne : chapiteau de type byzantin « à têtes de feuilles ».
Crypte de Saint-Bénigne : chapiteau de type byzantin « à têtes de feuilles ».

En cette abbaye de Saint-Bénigne qu’il s’attacha à reconstruire, une chapelle est aujourd’hui consacrée à Guillaume de Dijon. Il s’agit de l’ancienne chapelle Saint-Bénigne puis du Sacré-Cœur, créée en 1822, rénovée en 1994 et dont la bénédiction a été célébrée en la fête de Saint-Bénigne le 13 novembre 199410. Son inauguration a eu lieu en la fête de la Présentation de la Vierge le 21 novembre 1994, sous le nom de Guillaume de Volpiano11.

Le saint

La spiritualité de saint Guillaume de Volpiano, que l’Église fête le 1er janvier et le diocèse de Dijon le 3 janvier, est naturellement d’essence monastique, dépouillée, tournée vers les pauvres. Son humilité et sa science frappaient les hommes de son époque : latiniste, helléniste, familier de sciences et des arts, tant en architecture qu’en musique ou en médecine. C’est ainsi à Guillaume de Dijon que l’on attribue le célèbre « Tonaire de Saint-Bénigne », considéré à juste titre comme la « pierre de Rosette du grégorien ».

Tonaire de Saint-Bénigne de Dijon, Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine de Montpellier, Manuscrit H 159, XIe siècle.
Tonaire de Saint-Bénigne de Dijon, Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine de Montpellier, Manuscrit H 159, XIe siècle.
Auteur d’une forme de « prière du cœur » à l’usage, notamment, de ses nombreux contemporains illettrés, Guillaume accordait une importance majeure à la pédagogie et à la liturgie. Le « sermon de Saint-Bénigne », homélie prononcée à Dijon le jour de la consécration de l’abbatiale Saint-Bénigne, en présence de nombreux évêques et d’un très grand concours de peuple, illustre le pouvoir du verbe de son auteur, quasi miraculeux aux dires de ses contemporains :
 
« Quand il eut achevé son sermon et que tout le monde eut répondu Amen, je n’ai pas assez de mots pour dire quels sanglots, quelles larmes, quels gémissements éclatèrent dans toute l’église. Quand tout eut été accompli comme il convenait, chacun s’en retourna joyeusement chez soi. Depuis ce jour, en cette basilique, particulièrement près du tombeau du glorieux martyr, ont lieu toutes sortes de guérisons de diverses maladies, si nombreuses qu’elles ne peuvent toutes être consignées par écrit. Mais tout homme qui, de toute sa foi, demande pour lui-même quelque chose d’utile, il l’obtient aussi à coup sûr grâce aux mérites et aux prières des saints, s’il est de nature à le mériter »12.

L’œuvre de Guillaume de Volpiano s’est attachée à restaurer la règle clunisienne dans le réseau d’une quarantaine d’abbayes bénédictines à la tête desquelles il se trouvait à la fin de sa vie, la plupart en Bourgogne mais aussi en Normandie ou en Piémont. Le cœur en était la liturgie et la prière personnelle, servies par le renouveau architectural initié et conduit sous son impulsion. Les abbayes réformées sous son autorité n’appartenaient pas à proprement parler à l’ecclesia Cluniacensis mais n’en formaient pas moins une chaîne de prière et d’influence religieuse dont le rayonnement perdure, ce même des siècles après le retour au Père du saint abbé Guillaume de Dijon.
Récit de la passion de Saint Bénigne, 1er quart du XIIe siècle.
Récit de la passion de Saint Bénigne, 1er quart du XIIe siècle.
1. Raoul Glaber, Vita Domini Willelmi, B.N., Ms. Latin 5390.
2. Véronique Gazeau, Normannia monastica (Xe – XIIe siècles), Caen, CRAHM, 2007, 403 p., p. 10
3. Ibid. p. 101-102.
4. Ibid p. 102.
5. Ibid p. 147.
6. Ibid p. 105.
7. Ibid p. 29-30.
8. Cf. testament de Bernon, Bibliotheca Cluniacensis, p. 7.
9. Jean Guéroult, Guillaume de Volpiano et l’expansion clunisienne, Bulletin monumental, 1962, p. 285.
10. Article du Bien Public du 14 novembre 1994.
11. Jean-Pierre Roze, Saint-Bénigne de Dijon depuis la Révolution, Clamecy, Nouvelle Imprimerie Laballery, 2015, in 4°, p. 250.
12. Véronique Gazeau, Traduction du sermon prononcé lors de la consécration de Saint-Bénigne de Dijon par Guillaume de Volpiano, in Le Prince, l’argent, les hommes au moyen-âge, Mélanges offerts à Jean Kerhervé, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 64.
Vous connaissez quelqu'un qui serait intéressé par l'Agnus Letter ?
N'hésitez pas à lui transférer ce mél ! Pour s'inscrire, il suffit d'entrer son adresse mél sur cette page.
Il faudra ensuite cliquer sur le lien du mél de confirmation qui sera envoyé.
 
Page facebook de la paroisse
Site internet de la paroisse
Copyright © 2019 Paroisse Saint-Bénigne, Tous droits réservés.


Voulez-vous changer la forme sous laquelle les mails vous sont envoyés ?
Vous pouvez modifier vos préférences ou vous désinscrire de la liste d'envoi.

Email Marketing Powered by Mailchimp
Page facebook de la paroisse
Site internet de la paroisse
Copyright © 2019 Paroisse Saint-Bénigne, Tous droits réservés.


Voulez-vous changer la forme sous laquelle les mails vous sont envoyés ?
Vous pouvez modifier vos préférences ou vous désinscrire de la liste d'envoi.

Email Marketing Powered by Mailchimp