La Commission  d’Ursula von der Leyen est en place. Premier exécutif européen presque paritaire, dirigé par une femme, déclarant vouloir répondre à l’urgence climatique en lançant un Green Deal, programme qui ambitionne de faire du continent le leader mondial de la transition écologique.

Dans les faits, à ce jour, le financement de ce qui risque de rester « une belle formule » ne semble pas au rendez-vous : 1115 milliards par an selon la Cour des Comptes européenne ! Dans la feuille de route de Frans Timmermans – vice-Président en charge de la lutte contre le changement climatique  – 45 milliards/an relèveraient du financement public européen. Le reste ? Financements complètement dépendants de la volonté des États membres et des entreprises…

Lorsqu’on parle de Green Deal, le Social Green ne peut en aucun cas être bien loin. Pour ce faire, des investissements massifs devront être autorisés. Alors quid des règles budgétaires ? L’UE est-elle prête à sortir les investissements verts de ces sacro-saintes règles ? Et comment alors définir ce type d’investissements ? La discussion sur une « taxinomie », label pour une réorientation de l’économie vers un modèle plus durable, bat son plein entre les négociateurs du Parlement et du Conseil et devrait aboutir à son intégration dans la gestion des banques, assurances et fonds de pension. Affaire à suivre…
 

Françoise Kemajou et Denis Stokkink

                         


 

¹ Interview de Jeremy Rifkin, « Les investissements verts doivent être exclus des règles budgétaires », Euractiv.fr, décembre 2019.