Dans Window Water Baby Moving, Stan Brakhage filme la naissance de son premier enfant. Nous sommes en 1959 et celui qui deviendra l'une des figures du cinéma expérimental américain ne mesure pas encore toutes les conséquences de son geste. Le film de Stan Brakhage, accompagné d'un texte de Irmgard Emmelhainz, est la première des
Machines à voir, nouveau rendez-vous mensuel de
délibéré et version française des
Máquinas de visión publiées par la revue en langue espagnole
Campo de Relámpagos, dédiée à l'art et à la critique,
avec qui nous débutons un partenariat. Chaque mois donc, accompagnée d'un éclairage, une œuvre marquante d'un cinéaste ou d'un vidéaste.
Tous les spectacles du Théâtre du Radeau sont à leur façon des machines à voir, une succession d'images et de sons dont le sens se dérobe et qui tiennent du rêve éveillé,
"une approche en désordre de l'idée d'harmonie" selon
René Solis qui a vu au Théâtre de Gennevilliers
Item, la dernière création de la troupe, mise en scène par François Tanguy dans le cadre du Festival d'Automne. Un drôle de musée vivant où Vermeer côtoie Dostoïevski et John Cage.
Circulez, il n'y a rien à voir: l'expression fait parfois office de dernière sommation, juste avant que le police ne charge ou ne tire.
Dernière sommation, c'est le titre du roman de David Dufresne que
Katell Brestic, dans une
Ordonnance littéraire, prescrit à... la mère de Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics. Le livre parle
d'un pays en souffrance et en colère.
"Votre fils, écrit Katell Brestic,
calcule parfaitement le coût d’une journée de grève générale. On aimerait qu’il puisse brandir si facilement le coût de l’évasion fiscale, des triches financières, de l’engraissement du capital et des dividendes sur le dos des salarié·e·s."
Sur un terrain de sport, l'arbitre est lui aussi supposé être une machine à voir. Auquel les supporters, quand ils sont polis, conseillent de mettre des lunettes, et quand ils ne le sont pas, d'aller faire un tour aux toilettes.
Édouard Launet, dans cette nouvelle livraison de sa chronique
Insultologie Appliquée, s'interroge sur l'expression:
"Sans doute serait-il opportun d’analyser cet 'Aux chiottes l’arbitre' à la lumière de la théorie de l’évolution, ce qui ferait remonter l’origine de l’expression au temps des cavernes, cette époque lointaine où se sont forgés nombre de nos comportements."
Que voit-on sur la carte de voeux des
Z'Urbains pour l'année 1977? Un poisson. Ou peut-être une flèche destinée à transpercer
toutes les tares de la "société libérale avancée" chère à Giscard d'Estaing. Ces cartes de voeux, qui offrent un parcours à travers cinquante ans d’histoire politique, sociale et humaine, sont plus que jamais en résonance avec l'actualité.
Les sponks ne sont pas un mirage, rappelle Simon Persavet, relayé par
Philippe Mignon dans ses
Choses revues. De là à former des
milices anti-sponks, il y a un pas que des citoyens franciliens ont apparemment allègrement franchi. Quitte à soulever l'ire des défenseurs des animaux. Pour le moment, les autorités ferment les yeux...