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Sémantique (D.R.)

Auditeurs sachant auditer, remercions d’abord celles et ceux qui ont surmonté les difficultés de transport et ont rejoint l’École alsacienne le dimanche 8 décembre (180 présents sur 250 inscrits) pour un double enregistrement. Le podcast sur la grève et sur la COP est en ligne ici, celui sur la géopolitique des séries le sera le dimanche 29 décembre. (Dominique Moïsi a fait un tabac). 

              Les deux autres traditionnelles thématiques de la période des fêtes seront diffusées le 22 décembre (De Gaulle avec Julian Jackson, auteur d’une remarquable biographie aux éditions du Seuil) et le 5 janvier (Le Voyage en question avec Jean-François Rial, fondateur de Voyageurs du monde).

         Confirmons notre premier enregistrement d’une suite de hors-séries consacrés à Paris le lundi 13 janvier au théâtre Michel. Vous trouverez les informations et l’inscription ici. Une participation aux frais est nécessaire pour couvrir la location du théâtre et le coût de l’enregistrement. Toutes vos questions à notre adresse de courriel contact.lenouvelespritpublic@gmail.com

         Annonçons que le contributeur de notre bloc-notes est Alexandre Lacroix, philosophe et directeur de la rédaction de Philosophie magazine. Il est le co-fondateur d’une école d’écriture, Les Mots, le romancier de « Premières volontés » (Grasset) et l’observateur de la révolution du web dans « Ce qui nous relie » (Allary éditions). Il construit une réflexion sur le néo-scepticisme (« Comment vivre lorsque l’on ne croit en rien ? » Flammarion). On peut voir la présentation de ce livre par son auteur à la fameuse librairie Mollat de Bordeaux. Le texte qu’il nous a confié est le fruit d’une exaspération, celle de l’envahissement sonore de notre espace commun, en l’occurrence dans les trains de la SNCF. 

​Rappelons que tous nos podcasts hebdomadaires font l’objet d’un compendium qui vous permet de prendre connaissance de l’essentiel de nos conversations.

        Répétons que notre plateforme de dons ouvre droit à une déduction fiscale de 66% pour les particuliers.

      Incitons nos auditeurs et lecteurs, s’ils pensent que certains de leurs amis découvriraient avec plaisir Le Nouvel Esprit public, à leur faire suivre cette lettre d’information. On s’inscrit ici Lalettredunouvelespritpublic@gmail.com

 

​​​Cordialement à vous,

 

​​​​Philippe Meyer

LES BRÈVES DE DIMANCHE DERNIER

Philippe Meyer


Slow démocratie

« Ralentir » est l’idée qui sous-tend ce livre. David Djaïz soutient que la mondialisation devrait plutôt être appelée hyper-mondialisation, parce que si elle a réduit les inégalités entre les pays, elle les a aggravées au sein des pays. Parce que les conséquences de cette hyper-mondialisation n’ont pas été régulées, et c’est cette absence de régulation qui rendrait toute sa légitimité à la nation, pas dans le sens où l’extrême-droite entend ce terme, mais une nation dans laquelle la citoyenneté précède la nationalité. Son propos doit nous inciter à revenir à la subsidiarité chère à Jacques Delors, donc à réhabiliter la puissance publique, à développer de toutes les manières possibles une démocratie plus directe, à associer les citoyens, à reconnaître qu’on ne change pas une société par décret. Bref, la nation est pour David Djaïz la seule forme politique dans laquelle on peut faire coexister les libertés civiles avec la solidarité, et c’est un sujet trop important pour le laisser à l’extrême-droite.

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Jean-Louis Bourlanges

Hommage à James Mc Cearney

James Mc Cearney était un ami très cher, mort d’une crise cardiaque. C’était un professeur de langues à Sciences Po extrêmement apprécié de ses étudiants. Il a écrit plusieurs livres à propos du Royaume-Uni, notamment trois biographies, de Disraeli, de Gladstone et de Lloyd George, qui éclairent très largement le passé de ce grand peuple un peu en suspens aujourd’hui. Il était en train d’écrire une biographie de Walter Scott, qui aurait certainement été passionnante. C’était un garçon arrivé en France à 18 ans, issu d’une famille ouvrière de Glasgow, qui écrivait ses livres dans un français absolument impeccable et d’une rare élégance. Je voudrais saluer sa mémoire et vous inviter à lire ses livres.

 

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Nicolas Baverez
 

L’un de nous deux

Allez au Petit Montparnasse pour voir « l’un de nous deux ». Christophe Barbier et Emmanuel Dechartre jouent les dialogues de George Mandel et Léon Blum, alors qu’ils sont internés au camp de Buchenwald. Après l’exécution de Philippe Henriot, l’un des deux va être livré à Vichy, ce sera Georges Mandel, exécuté par la milice. Le texte est de Jean-Noël Jeanneney et c’est superbe.

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Nicolas Baverez

 

Sympathie pour le diable

Plus proche de nous, le film sur la vie de Paul Marchand, son métier de journaliste dans la ville assiégée de Sarajevo. C’est tout à fait remarquable, tant sur le journalisme  que sur ce qu’a été ce siège qui fit 12 000 morts et dura de 1992 à 1996.

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Lucile Schmid


Revue Billebaude n°15

Je voulais recommander le dernier numéro de la revue du Musée de la chasse et de la nature, qui a une revue appelée Billebaude (« billlebaude désigne la chasse spontanée et non organisée). Cette revue est un objet extraordinaire, qui mélange philosophie, les photos, l’art contemporain. Le dernier numéro s’appelle « fauve », un terme profondément ambivalent, qui renvoie à notre animalité, au lien entre celle-ci et notre humanité. Vous y trouverez un article de Michel Pastoureau sur la couleur fauve, mais aussi un merveilleux entretien avec Nastassja Martin, cette anthropologue qui a vécu une étreinte avec un ours, qui a failli lui coûter la vie et l’a profondément changée.
 

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Matthias Fekl


Souvenirs culinaires

J’avais aussi prévu de parler de « Slow démocratie », mais cela ayant été fort bien fait, je recommanderai donc un livre plus léger qui m’a beaucoup plu, ce sont les souvenirs culinaires d’Auguste Escoffier. Il a commencé de manière très modeste dans l’auberge familiale, et finit par devenir chef du Ritz, l’un des premiers grands chefs internationaux au tournant du siècle. Il raconte de manière magnifique à la fois les produits du terroir et l’art de les accommoder, l’essor de la grande hôtellerie internationale, et puis de sa pensée sociale et de la manière dont il pense qu’il faut, dans l’hôtellerie et en cuisine, prendre soin des salariés. Tout cela donne un livre historique très fort, presque politique, qui vous donnera peut-être envie de lire aussi son guide culinaire, une lecture adaptée pour les fêtes.

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BLOC-NOTES
par Alexandre Lacroix

​« Je prends souvent le train, et aujourd’hui encore j’ai fait un aller-retour Paris-Lyon pour une conférence. Et j’ai remarqué tout au long de ces derniers mois – mais suis-je le seul ? – une irrépressible, une folle expansion du volume des commentaires émis par les contrôleurs, baristas et autres conducteurs dans les haut-parleurs. Cela a commencé lentement. C’est devenu une épidémie. Les messages en provenance du wagon-bar se sont inexorablement étoffés. Après le relativement sobre : « Nous vous proposons un large assortiment d’en-cas salés ou sucrés », nous sommes arrivés à des configurations plus complexes, où le commandant de bord nous présente « Christina, notre extraordinaire barista pour ce voyage, au sourire rafraîchissant », suivi d’une lecture in extenso de l’ensemble des plats salés et des desserts de la carte par la souriante Christina. Et puis, les commandants de bord se sont mis à faire des commentaires humoristiques bizarres, comme « Heureux de vous accueillir à bord sous ce soleil radieux » alors qu’il fait un froid de canard, ou encore, « Nous arrivons à Paris dans un bain de grisaille où la joie que vous avez eue d’être à bord de ce TGV risque de se dissiper bien vite, usée par le stress et les soucis professionnels » (oui, je sais, cela n’a pas l’air véridique, mais je l’ai vécu !). Les baristas et commandant de bord ont également pris l'habitude de décliner leurs prénoms. 

             Ce matin même, tous les records ont été battus. Dans mon TGV, un certain Jean-Louis, contrôleur, partait à la retraite après 42 ans de service. C’était son dernier voyage. Le commandant de bord a d’abord tenu à nous signaler combien ce moment était émouvant pour Jean-Louis. Soit. Puis le conducteur du TGV a lu son propre discours d’adieu de trois minutes, avec un micro mal réglé et son tonitruant : « Jean-Louis, c’était merveilleux de t’avoir avec nous, tu vas laisser un trou profond dans nos cœurs » (bon, là, je commençais à devenir nerveux, pour moi bêtement un contrôleur c’est quand même le mec qui te colle une amende quand tu as oublié de composter ton billet, parce que le règlement c’est le règlement; je n’ai pas spécialement envie de lui tomber dans les bras après 42 ans d’abattage). Mais, clou du TGV-show matinal, après une heure de trajet Jean-Louis lui-même a pris le micro pour nous expliquer que, quand il descendrait en gare de Lyon-Perrache, une nouvelle vie allait commencer pour lui, et il s’est lancé dans une tirade lyrique sur les plaisirs de la retraite qui l’attendaient.
Au final, j’ai de plus en plus le sentiment que les micros à bord des TGV sont devenus l’équivalent d’un réseau social, d’un Facebook sonore, pour le personnel de la SNCF. Chacun y annonce son prénom, y exprime sa personnalité, ses humeurs du moment, ses sentiments, ses intentions, sa créativité, et ils se font des blagues entre eux… 

           Est-ce que je suis le seul à souhaiter qu’un train reste un moyen de transport, et qu’on puisse y lire, y rêver, y discuter si l’on n’y est pas seul, en toute tranquillité, sans être englué dans cette fausse sociabilité propre aux réseaux sociaux ? »

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