C'est la fin de l'année, soit la traditionnelle saison des classements. Comme depuis deux ans, on vous donnera prochainement, en toute subjectivité, notre sélection des spectacles/films/séries/vidéos YouTube/clowns de rue qu'on a trouvé les plus drôles et pertinents cette année. Mais en attendant, envoyez-nous les vôtres, soit en répondant directement à revuehaha@gmail.com soit en nous mentionnant sur Twitter ou avec le hashtag #TopHAHA2019. On se chargera ensuite de compiler tout ça dans un top des lecteurs.

Pour vous donner des idées, vous pouvez aller fouiner dans nos archives ou simplement lire cette édition, où vous retrouverez le dernier spectacle - très réussi - de Michelle Wolf, la saison 3 un peu décevante de Platane, l'humoriste malaisien Ronny Chieng, responsable d'un très solide premier special sur Netflix ou le livre Comédie à la française, idéal cadeau de Noël de dernière minute. 

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Crinière rousse et voix suraiguë, Michelle Wolf s’est fait connaître de toute l’Amérique en dix-neuf petites minutes en avril 2018, le temps de son monologue du dîner des correspondants de la Maison Blanche : le speech provocateur de la trentenaire avait incendié toute l’administration Trump. Cette prestation aurait pu faire de Wolf une des principales humoristes commentatrices de l'actualité politique, seulement le talk-show qu’elle présentera dans la foulée, The Break, ne tiendra que le temps de dix épisodes sur Netflix. Elle revient toutefois avec un deuxième spectacle, Joke Show, tourné à New York.

Après les applaudissements, sans saluer personne, elle entre directement dans le vif du sujet : les réseaux sociaux et les opinions radicales qu’on se balance à la tronche. Un exemple : après avoir posté une photo d’une loutre sur Instagram, une internaute l’informe que l’animal est connu pour «violer des bébés phoques». «Aucun animal ne demande le consentement ! Sur quel genre de conte de fées animalier bizarre vous fantasmez ?» s’amuse-t-elle. Au cœur de Joke Show se loge surtout une réflexion sur la vulgarité, que Michelle Wolf voit encore comme un privilège masculin, «alors que ce sont les femmes qui sont les plus dégueu». La comédienne s’est notamment fait une spécialité des vannes sur les règles. Ici, elle se demande si les femmes ne feraient pas de meilleures serial killers : «On est des pros pour nettoyer du sang, depuis nos 11 ans. Je nettoie mon vagin une fois par mois, je pense que je peux faire disparaître au moins deux corps par an.»

On était prévenus, le titre, Spectacle de blagues, reflétait assez littéralement le contenu : les thèmes abordés ont beau ne pas être d’une folle originalité, l’écriture extrêmement précise de Michelle Wolf, son sens aigu du rythme et un ratio impressionnant de punchlines à la minute en font pourtant un des spectacles de stand-up américain les plus drôles sortis cette année.

A lire en version longue sur le site de Libération

C'est sûrement parce qu'on en attendait trop qu'on a été déçus par le retour de Platane, la série inventive et malaisante d'Eric Judor, huit ans après sa saison 2. Trop de budget, trop d'idées, trop d'ambition de séduire un plus grand public ? Les premiers épisodes, fourre-tout épuisants de gags cartoon, de trames lâchées au bout de 20 minutes (la réincarnation d'Hitler ? Alzheimer ?) et d'accents foireux systématiques nous rendaient la série aussi antipathique que son personnage principal, bien loin du souvenir que nous avait laissées les premières saisons. 

Finalement, au bout de huit épisodes, on peut dire que cette saison 3 réserve tout de même son lot de bons moments, surtout vers la fin, que ce soient des personnages mémorables (le chaman caillera), des scènes hilarantes (le procès pour plagiat) ou des dialogues réussis entre Judor et son coloc Flex (l'excellent Hafid F. Benamar), un peu perdus au milieu des guests inutiles et des scènes incohérentes. Surtout, on ne peut que saluer l'ambition humoristique d'Eric Judor, même si on le sent un peu en crise dans sa recherche de l'humour, tentant constamment de varier les registres, de dépasser les influences premières de la série Ricky Gervais et Larry David, voire de dépasser la réalité (hypnose, visions chamaniques et autres délires divers), quitte à nous perdre un peu.

De l'arroseur arrosé des frères Lumière jusqu'aux Kaïra de Franck Gastambide, cet ambitieux recueil d'articles, d'interviews, de photos et de tops en tout genre par l'équipe de Sofilm et édité par Marabout tente de dresser en creux une histoire de la comédie française. On y retrouve donc aussi bien un reportage dans le village italien du Don Camillo de Fernandel qu'un long entretien avec Francis Veber, des photos de tournage des Bronzés qu'une rapide histoire du vêtement comique. Du bel ouvrage, qui complète bien un livre au titre similaire, Les comédies à la française de Christophe Geudin et Jérémie Imbert, autre bible du cinéma comique tricolore.